Ce n'est qu'un sondage mais tout de même. Près des deux tiers des Français se disent favorables au mariage homosexuel et une forte majorité d'entre eux considèrent qu'il ne serait pas anormal de permettre aux couples homos d'adopter des enfants. Une fois encore, malgré quelques voix isolées, la droite est en retard d'une guerre. Les Fillon, Vaneste et consorts, s'opposent avec virulence à ces évolutions sociétales que d'autres pays démocratiques ont déjà mis en œuvre.
Ils sont pourtant nombreux, les parlementaires UMP, à reconnaître qu'ils ont eu tort de s'opposer au PACS quand Lionel Jospin l'a proposé au vote du Parlement. Souvenons nous des débats violents, brutaux, qui opposèrent la majorité de gauche d'alors à la droite la plus réactionnaire. On vit même Christine Boutin fondre en larmes et des députés insulter Roselyne Bachelot qui se déclarait d'accord avec le PACS. Les déclarations catastrophées de l'opposition de l'époque n'ont jamais été suivies des faits. Il n'y a eu aucune incidence sur le nombre de mariages et encore moins sur la natalité. Simplement, ce qui devait, au départ, favoriser les couples homosexuels est utilisé à 95 % par les hétérosexuels hostiles aux contraintes du mariage.
La droite a de gros problèmes avec la liberté individuelle. Et l'évolution des mœurs. Elle fut longtemps farouchement hostile à l'abolition de la peine de mort. Si Jacques Chirac et plusieurs élus RPR (à l'époque) l'ont votée, ce fut bien grâce à une majorité de gauche que cette barbarie fut supprimée. La droite fut également longtemps opposée à la contraception, à l'interruption volontaire de grossesse, à l'abaissement de la majorité (merci VGE !) à certaines lois sur la procréation médicale assistée. Aujourd'hui, elle continue de freiner ce qui, demain, sera considéré comme normal, admis, simple : le mariage homosexuel et sa conséquence, l'adoption des enfants.
On connaît le moyen de la faire céder : créer des groupes de pression. En cette veille d'élection présidentielle, le président Sarkozy lâche du lest sur les fermetures de classes, par exemple. Ses conseillers ne vont donc pas manquer de commenter les sondages à son intention et le sieur Patrick Buisson ou le discoureur Guaino vont peut-être lui suggérer de se mettre au diapason du temps et de la société. Les années pré-électorales rendent les hommes plus intelligents.
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