Le licenciement d'Olivier Py (photo), directeur du Théâtre de l'Odéon (Europe) par Frédéric Mitterrand, est le fait du prince. Alors qu'Olivier Py a entièrement donné satisfaction depuis sa nomination en termes de création, de fréquentation et de gestion, le ministre de la Culture a décidé de le remplacer par Luc Bondy dont le talent n'est pas en cause. Face aux nombreuses contestations de cette décision ministérielle, Frédéric Mitterrand a été obligé de trouver un nouveau point de chute à Olivier Py. Ce dernier prendra donc, dans quelques mois, la direction du festival d'Avignon…ce que tout homme de théâtre digne de ce nom, ne saurait refuser.
Tout de même, cette décision du ministre de la Culture démontre que sa marge de manœuvre est totale dans la nomination des principaux acteurs de la vie théâtrale, de la vie chorégraphique et aussi de la vie artistique au sens large. La compétence de Frédéric Mitterrand est reconnue. Ce n'est pas lui qui affirmerait que le livre de sa vie est « Zadig et Voltaire. » Ce n'est pas lui qui oserait insulter La Princesse de Clèves, lui qui s'est fait le spécialiste des têtes couronnées et des couronnements eux-mêmes.
Avouons qu'un peu de collégialité ne ferait quand même pas de mal dans un monde, certes élitiste, certes très minoritaire dans l'opinion publique mais un monde important qui laissera des traces de notre époque et de nos interrogations. Frédéric Mitterrand aurait pu prolonger le mandat d'Olivier Py pendant trois années. Il a interrompu une action qui s'inscrivait dans la durée et créait un public. J'ose souhaiter qu'aucune animosité personnelle n'a joué de rôle dans cette décision arbitraire mal vécue par Olivier Py, d'abord, et tous ceux et toutes celles qui comptent dans la vie culturelle française.
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