Illustration : Quentin Metsys (Louvain, 1465-66 – Anvers, 1530) – Le Prêteur et sa femme – HSB (71x78) – 1514 – Paris, Musée du Louvre |
Le film « Fric, krach et gueule de bois… » présenté par France 2 le mardi 11 janvier, avec le concours de l’acteur Pierre Arditti, de l’économiste Daniel Cohen et d’Érik Orsenna, écrivain et académicien, est un document intéressant. Il permet de rendre accessibles et compréhensibles les mécanismes complexes qui ont conduit à la crise financière mondiale de 2008 dont nous ne sommes pas sortis, beaucoup s’en faut.
Il montre bien comment s’est opérée la mutation qui a vu en une génération la valeur travail remplacée par la valeur argent et l’intérêt général par l’individualisme. Le culte de l’argent roi au nom duquel tout est possible, surtout le pire, quand on en mesure les conséquences humaines et environnementales. Il montre que le dogme libéral du marché qui a toujours raison, qui règle tous les problèmes à condition qu’on lui laisse les mains libres, c’est-à-dire le modèle dans lequel l’État ne joue plus aucun rôle, tel que le théorisa l’économiste ultralibéral américain Milton Friedman, était une énorme escroquerie intellectuelle qui a fonctionné en raison de la cupidité insatiable d’un petit nombre.
On pourrait en déduire, comme nous le faisons, qu’un nouveau modèle économique est à inventer, applicable à l’échelle du monde d’aujourd’hui, qui ne soit pas exclusivement orienté vers la production infinie de richesse et la compétition, qui respecte notre planète et qui, en permettant un développement harmonieux, favorise un monde de partage. C’est-à-dire en rupture avec le modèle productiviste des Trente Glorieuses mais aussi avec le modèle néolibéral de l’économie financiarisée de ces trente dernières années.
« Existe-t-il encore une place pour un pays comme la France dans ce monde à venir », s’inquiète Pierre Arditti qui semble quelque peu en douter au vu de la situation actuelle ? À cette question, il faut bien écouter la réponse d’Éric Orsenna. Il existe selon lui des raisons d’espérer : « … Il faut changer les menaces en opportunités. Je voyage énormément. J’ai fait un livre sur l’eau. Et je me rends compte que l’eau sera un des problèmes principaux que va rencontrer la planète. Et comme par hasard, les deux plus importantes, les plus efficaces sociétés au monde dans le domaine de l’eau et de l’assainissement sont des sociétés françaises ».
Alors, soyons rassurés et ne nous inquiétons surtout pas. Avec Veolia Environnement et GDF-Suez-Lyonnaise des Eaux, nous ne doutons pas un seul instant que c’est un avenir radieux qui se prépare pour nous toutes et tous, dans le meilleur des mondes capitalistes.
Reynald Harlaut
Parti de Gauche
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