Nathalie Bellevin, conseillère municipale (PS) de Louviers, distribuant le tract destiné à rendre publics les textes des tribunes libres destinées au journal municipal et censurées par le maire. (photo JCH)
Les événements dont je vais vous entretenir se sont déroulés de 0 heure à 0 heure 15 cette nuit au siège de la communauté d'agglomération Seine-Eure réunie en assemblée plénière. L'ordre du jour, très chargé en cette fin d'année, a permis aux 84 délégués présents ou représentés d'adopter une montagne de délibérations.
Vers minuit, le président Martin, épaulé par le conseiller Labbé, a soumis au vote des délégués une motion sur la gestion de l'eau et de l'assainissement destinée à conforter ses choix en faveur d'une délégation de service public. Le président Aubinais a donc donné lecture d'un long texte besogneux rappelant la pertinence de la politique suivie par l'exécutif de la CASE en faveur de Véolia.
Comme la ficelle était un peu grosse, un peu trop grosse même, compte tenu des événements lovériens et du combat que nous ne cesserons de mener jusqu'au 4 février 2015 en faveur d'un retour en régie publique, certains délégués ont marqué leur surprise d'avoir à voter une motion « magique » alors qu'aucun vote majoritaire de la CASE n'a fait défaut sur ces dossiers depuis des années ! Et comme les socialistes lovériens, avec d'autres partis de gauche (PC, NPA, PG) sont à la pointe de la lutte, le sieur Labbé (1) y a vu un complot, que dis-je un complot, une intrigue destinée à affaiblir la position de Martinix. Pauvre Labbé, pauvre misère.
Parmi ces socialistes, Richard Jacquet, maire de Pont-de-l'Arche, a compris que cette motion (totalement inutile en ces lieux) n'avait d'autre fonction que de rendre service au maire de Louviers face à ses oppositions lovériennes. Bernard Leroy (droite) n'a-t-il pas évoqué la même idée en assurant : « si c'est une motion de soutien à M. Martin contre ses oppositions lovériennes, je voterai contre, si c'est pour soutenir la politique conduite à la CASE, je voterai pour. » Il a bien sûr voté pour comme tout bon centriste qui se respecte : on va voir ce qu'on va voir et on ne voit rien.
Qu'ont fait une petite quinzaine de délégués ? Ils ont suivi Richard Jacquet qui a pris ses clics et ses clacs et a quitté inopinément la séance avant le vote sur cette motion magique. Motion adoptée par les délégués restés assis, certains autres s'abstenant.
La morale de l'histoire ? Martinix est affaibli. Il est, comme on dit, sur la défensive. C'est si vrai qu'au cours d'une séance de conseil régional récente, il a présenté François-Xavier Priollaud (Nouveau centre, successeur d'Hervé Morin) aux élèves du lycée professionnel Decrétôt, comme le futur maire de Louviers. C'est dire la confiance qu'il place dans son avenir municipal. C'est dire aussi la crainte que nous lui inspirons.
(1) Sauf erreur de ma part, Pascal Labbé appartient au parti des Verts. Les Verts sont favorables au retour en régie publique des services publics délégués de l'eau et de l'assainissement. Qu'en dites-vous M. Labbé ?
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