« Quand un ministre me corrige, ça va, c'est quand il y en a plusieurs que ça pose des problèmes. » Voilà ce que pourrait dire Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, désavoué par le Premier ministre François Fillon, hier, après que Michel Mercier, ministre de la Justice, avait déjà assuré que les juges faisaient bien leur travail.
François Fillon reconnaît que les actes des policiers condamnés à plusieurs mois de prison ferme sont « injustifiables ». Et pourtant Hortefeux avait regretté une peine « disproportionnée » pour de faux témoignages, des faux en écritures publiques et surtout la mise en cause d'une personne totalement innocente risquant la prison à perpétuité. Il s'est trouvé deux cent policiers pour manifester leur soutien aux collègues condamnés en première instance avec gyrophares et trompettes ! Il s'est même trouvé des syndicats de police pour soutenir les faussaires !
La police est au service des citoyens et de la République. Elle n'est pas là pour défendre des gens dévoyés. Des gens qui renforcent le sentiment de méfiance à son égard pour ne pas dire un sentiment d'hostilité dans certains quartiers. En rappelant Hortefeux à plus de mesure et de considération pour les institutions, François Fillon veut éviter les dérapages. N'est-ce pas la première fois, en effet, qu'un ministre s'exonère de respecter la séparation des pouvoirs pourtant indispensable à la bonne marche de la démocratie ? Hortefeux a voulu l'Intérieur. Il serait sans doute mieux à l'extérieur.
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