« Mon cher papa
Tom a eu très mal aux dents. Il fallait trouver un dentiste d’urgence. Mais cela a été bien difficile. Les délais sont très longs. Il y en a même un qui m’a répondu qu’il ne prenait plus de nouveaux clients !!! Alors les nouveaux habitants, ils font comment ?? Je suppose qu’ils retournent dans leur ancienne commune. C’est ce que nous avons fait et nous avons obtenu un rendez-vous à Val-de-Reuil. Tout va bien maintenant. Heureusement que nous ne venions pas du sud de la France.
J’en ai profité pour aller au bureau de poste. J’ai toujours été étonnée et ravie par cet endroit. Après avoir franchi la porte automatique, on arrivait dans une grande salle défraîchie. Au centre, un distributeur de tickets, comme au rayon frais d'un supermarché. Chacun prenait un numéro, puis s’asseyait sur les chaises qui occupaient deux côtés de la salle. Certains lisaient, d'autres bavardaient. L’un sortait fumer une cigarette. Un autre encore s'installait à la table pour finir un courrier. Les seules personnes debout parlaient aux guichetiers qui les servaient.
Les enfants s'amusaient. L'endroit était calme, serein. Personne ne s'énervait. Le temps semblait rythmé par le bruit du changement de numéro sur le panneau lumineux.
Aujourd’hui encore, les portes en verre coulissent comme par magie à mon arrivée. Mais là, surprise ! Le bureau de poste a été entièrement refait. Des peintures claires, des présentoirs débordant de choses inutiles, une file d'attente, des gens fatigués qui s'impatientent. Le distributeur de tickets a disparu, les chaises aussi. Et moi qui, dans ma naïveté, pensait que ce concept est tellement humain qu’il devrait s’imposer partout !
Entre colère et tristesse, je n'avais qu'une envie : m'asseoir par terre, en rêvant que chacun en fasse autant, pour protester. Mais je n'ai pas osé. Sans doute un reste d'éducation…»
Je t’embrasse
Ta Juliette
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