9 novembre 2010

Un nouveau chapitre dans les histoires de conflits d'intérêts ?

« On m'en a offert une bouteille récemment et je suis franchement pas fan. Le PIMMS est à l'alcool ce que l'eau est à Veolia.... Beurk!! » (Alain Lefeez)

Le hasard fait bien les choses. Lors d'une réunion du conseil d'administration de l'Association pour l'amélioration de l'environnement et du cadre de vie, hier soir, un de ses membres a abordé un sujet fort intéressant. Il a en effet souhaité nous parler d'une association qui a pignon sur rue grâce aux efforts de la CASE et de divers partenaires privés. Le hasard a voulu que ce jour, un article relatant l'inauguration du lieu soit publié dans le quotidien régional (lire ci-dessous).

Le Pimms (point information médiation multiservices) est implanté dans les locaux commerciaux de la place de la République. Parmi les partenaires, outre la CASE et l'Etat (public) s'affichent GDF-Suez et Véolia, délégataires de services publics (groupes privés). Amis lecteurs de ce blog, vous n'ignorez rien du combat que nous avons engagé pour le retour des services publics délégués en régie publique. Vous n'ignorez rien du fait que l'eau n'est pas une marchandise et que la facture à régler est imbuvable. En fait, l'accès à l'eau devrait être un droit fondamental comme l'air que nous respirons et accessible à tous les foyers modestes ou pauvres. Par héritage et par choix, le président de la CASE et quelques-uns de ses amis ont voulu nous faire croire qu'il était impossible de renégocier les contrats (pour faire baisser les prix ou augmenter les investissements) avec les délégataires avant 2024 alors que l'arrêt Olivet (Conseil d'Etat) fait qu'en février 2015, les élus de la CASE auront la possibilité de tout reprendre à zéro. M. Yung, vice-président de la CASE, l'a d'ailleurs reconnu récemment.

Vous me direz : quel rapport avec Pimms ? J'y viens. Parmi les objectifs affichés par le président de la CASE, je le cite (voir article Paris-Normandie de ce jour) « c'est une mission de service public qui est assurée ici. Nous rendons service aux citoyens tout en tissant le lien social. » Il se trouve qu'un de nos membres s'est présenté à l'accueil du Pimms. Qu'il a demandé comment s'opérait la médiation en cas de difficultés de paiement des factures d'eau par exemple. La réponse fut simplissime : allez voir le CCAS (1) et les services sociaux du conseil général. Voilà ce qu'on appelle une médiation-information rondement conduite.

C'est ce qu'on pourrait également appeler un accompagnement et une manière de tisser le lien social ! Un lien rempli de nœuds si j'en juge par la composition du bureau de l'association qui «gère» le Pimms. Qui en est le président ? Je vous le donne en mille ! C'est M. Martin Laurence. M. Laurence n'est autre que le responsable local de Véolia ! Si vous avez du mal à comprendre et à payer vos factures d'eau, adressez-vous à M. Martin Laurence qui fera des pieds et des mains pour faire rentrer l'argent dans les caisses de la société qui l'emploie.

J'interpelle les élus de la CASE. Est-il normal que la CASE finance les activités d'une association loi 1901 animée par le principal délégataire de services publics de l'agglomération et dont le maire de Louviers assure qu'il s'agit d'une mission de service public ? Les histoires de conflits d'intérêts me passionnent. Faudra-t-il y ajouter un jour un nouveau chapitre ?
(1) Centre communal d'action sociale

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