Jean-Luc Mélenchon avec Oscar Lafontaine
« Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes » disait Léo Ferré. Jean-Luc Mélenchon n’est pas de ceux-là et c’est manifestement ce qui dérange beaucoup de bien-pensants. Que ses idées progressistes soient combattues par la Droite, cela se comprend aisément. Mais que les plus acharnés à l’attaquer se situent à gauche ou au centre-gauche en dit assez long sur la menace qu’il commence à représenter pour certains. Et qu’ils s’en prennent à l’homme plutôt qu’à ses idées est tout aussi lamentable qu’inacceptable.
C’est Jean-Paul Huchon, membre du Parti socialiste, président du conseil régional d’Île-de-France, qui le premier a ouvert le feu et fait donner l’artillerie lourde en déclarant à son sujet dans les colonnes de l’Express : «Son langage est proche de celui de l'extrême droite, mais c'est plus grave que Le Pen ! Il incarne le populisme d'extrême gauche ». Et, comme si ces propos ignobles ne suffisaient pas, c’est Daniel Cohn-Bendit membre d’Europe Écologie, député européen, qui vient d’envoyer sur RTL la deuxième salve à propos du dernier ouvrage du leader du Parti de Gauche : « Quand on voit son livre, ce qu’il dit sur l’Allemagne, quand il parle de la "grande France", ce qu’il dit sur les boches, c’est insoutenable, intolérable ». Toujours selon le même, Jean-Luc Mélenchon « va même labourer sur les terres du Front national ».
Ces propos, qu’ils soient ceux de Jean-Paul Huchon ou de Daniel Cohn-Bendit sont pure calomnie. Jean-Luc Mélenchon est un démocrate et un authentique républicain. Le comparer à Jean-Marie Le Pen est une infamie. Il n’a jamais utilisé, ni dans son livre, ni ailleurs, le terme de « boches » pour parler des Allemands. Qui peut contester que « l’Allemagne, [dans la situation présente de compétition entre pays membres voulue par l’Union européenne], ne défend pas aujourd’hui ses intérêts nationaux davantage que dans l’immédiate après-guerre ? » Mais, écrit-il aussitôt après : « Construire des relations avec les allemands, c'est un devoir permanent de notre pays. Et chacun doit s'y atteler à la place qu'il occupe ». En revendiquant dès sa création en 2008, le parrainage du parti allemand Die Linke d’Oskar Lafontaine, le Parti de Gauche a montré la vision internationaliste qu’il a de la coopération entre les peuples. À l’opposé des déclarations insultantes de M. Cohn-Bendit.
Comme il l’a fait il y a quelques jours auprès de Martine Aubry, Premier secrétaire du Parti socialiste, le Parti de Gauche demande à Cécile Duflot, Secrétaire nationale des Verts, alliés d’Europe écologie, d’affirmer sans ambiguïté qu’elles condamnent ces propos insultants et outranciers. J’ajoute pour ma part, qu’il me plairait que les élus et les responsables politiques locaux de ces partis les condamnent eux aussi publiquement avec la plus grande fermeté. »
Reynald Harlaut
Parti de Gauche
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