« France info a pu avoir accès au contenu d’une note signée par Jean-Paul Faugère, le directeur de cabinet de François Fillon. Ce document classifié "confidentiel défense" a été envoyé au courant du mois d’octobre au ministère de l’Intérieur. Il souligne que la loi interdit aux services de renseignement de se procurer directement les factures détaillées auprès des opérateurs de téléphone. La note stipule que "l’article 20 de la loi de 1991 sur les interceptions de sécurité ne peut être invoquée pour recueillir des données personnelles".
Ce ne sont donc plus quelques journalistes qui le dénoncent mais Matignon qui, en quelque sorte, en atteste... Implicitement, cette note reconnaît en effet que cette pratique a bel et bien existé. Et qu’elle est illégale, contrairement à ce qu’ont affirmé au début de cette affaire le directeur de la police nationale Frédéric Péchenard, et le directeur de la DCRI, la direction centrale du renseignement intérieur, Bernard Squarcini. »
Voilà ce qu'on peut lire ce matin sur le site de France Info (http://www.france-info.com/). Pour un beau scoop c'est un beau scoop. Cette information accrédite toutes les déclarations et affirmations des journalistes qui ont accusé le pouvoir de détourner la loi sur le secret des sources et renforce la crédibilité du Canard enchaîné qui, ce matin même, confirme le contenu de ses articles récents. Le Canard nous apprend qu'une enquête interne a été diligentée pour tenter de déterminer l'origine des infos publiées la semaine dernière !
Le pouvoir tremble, le pouvoir a peur. François Fillon a décidé de siffler la fin de la récréation, de mettre un terme aux libertés prises par les Guéant-Squarcini-Péchenard, aux ordres de l'Elysée, et visant à invoquer le secret défense pour fouiller les «fadettes» des journalistes d'investigation. A l'évidence, François Fillon a pris la mesure du danger. La lettre de Jean-Paul Faugère vise à remettre de l'ordre dans un ministère régalien au-dessus des lois et à alerter le président sur les conséquences fâcheuses d'une répétition d'actes entachés d'illégalité.
Toujours est-il que les avocats du Monde, du Point, du Canard enchaîné, de Médiapart, vont pouvoir s'appuyer sur la note du Premier ministre pour plaider la vérité des faits qu'ils ont dénoncés ou à tout le moins, leur totale bonne foi. Et vive France Info !
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