Il ne reste plus que quelques jours pour se rendre au Musée d'Orsay à Paris et visiter l'exposition consacrée aux « crimes et châtiment » inspirée du texte de Dostoïevski. Sur une idée de Robert Badinter et une réalisation de Jean Clair, l'exposition permet de mieux comprendre comment la société juge, condamne (tue aussi) les voleurs, les brigands, les assassins, et de mieux connaître les moyens techniques et philosophiques qu'elle utilise pour justifier le châtiment suprême heureusement aboli en 1981.
« L'exposition envisage une période d'environ deux siècles : de 1791, lorsque Le Peletier de Saint-Fargeau réclame la suppression de la peine de mort, jusqu'au 30 septembre 1981, date du vote de son abolition en France. Durant toutes ces années, la littérature a créé d'innombrables personnages de criminels. Dans la presse, notamment dans les quotidiens illustrés, le crime de sang décuple par la fiction du romanesque sa puissance fantasmatique. Dans le même temps, le thème criminel investit les arts visuels. Chez les plus grands peintres, Goya, Géricault, Picasso ou Magritte, les représentations du crime ou de la peine capitale sont à l'origine d'œuvres saisissantes. Le cinéma également assimile sans tarder les charmes troubles d'une violence extrême, sa représentation la transformant même en plaisir, voire en volupté…»
…« Au-delà du crime, il s'agit de poser encore et toujours le problème du Mal, et au-delà de la circonstance sociale, l'inquiétude métaphysique. A ces questions, l'art apporte un témoignage spectaculaire. Esthétique de la violence, violence de l'esthétique, cette exposition ne saurait que les réconcilier en rapprochant des images de toutes sortes, littérature et musique…»
Dans l'exposition on trouve, sur son passage, une guillotine et une phrase de Marat : « l'instrument du supplice doit susciter l'effroi alors que la mort doit être douce. » J'ignore, quand on a la tête tranchée, si la mort est douce, mais je suis certain que la guillotine peut susciter l'effroi. Le biseau de la lame parait si bien affûté.
Exposition visible jusqu'au 27 juin au Musée d'Orsay à Paris (photo JCH)
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