13 mai 2010

Allemagne : On y pense plus Europe qu'en France !


La porte de Brandebourg aujourd'hui et une œuvre d'artiste peinte sur le mur de la honte. (photos JCH)

« En Allemagne j'ai aussi obtenu un extrait de naissance trilingue à la mairie de ma commune de naissance, ce qui serait impossible en France. On y pense plus "Europe" qu'en France apparemment. »
Sylvia Mackert

Mme Mackert me donne l'occasion d'exprimer la forme de bonheur éprouvée au cours d'un séjour récent à Berlin. Outre le fait que la capitale de l'Allemagne réunifiée est absolument magnifique, que la ville a dépassé le stade d'un immense chantier pour offrir aux habitants et aux touristes des habitats, des monuments superbes, j'ai eu la conviction que les Allemands savaient faire face à leur histoire récente et ancienne.

Quel pays oserait affronter l'holocauste, le facisme, la dictature, la division, la STASI, avec autant de liberté et de conscience ? Le monument destiné à ne pas oublier le génocide des juifs d'Allemagne et d'Europe est tout simplement bouleversant. Les parties du mur de la honte conservées et livrées aux artistes permettent de bien comprendre pourquoi ce fut un brise-cœur que de séparer familles, amis, et pourquoi, finalement, la réunification était indispensable.

Mais les Allemands et les Berlinois font plus. Le 8 mai dernier, ils ont inauguré un musée de la terreur aménagé à l'endroit même du siège de la GESTAPO et des bureaux du sinistre Goebbels. Les caves ont été mises au jour, les bunkers sont maintenant visités et ouverts au public gratuitement. L'histoire en face. L'histoire tragique devant les yeux avec les salles de torture et le nacht und nebel…

Les Allemands font plus, écrivai-je. Quel peuple accepterait de conserver, au nom de la mémoire, des monuments érigés à la gloire des soldats soviétiques, de Staline ou encore de Marx et Engels utilisés pour servir l'idéologie mortifère de la DDR ? Cette démocratie allemande a même prévu de faire siéger au Bundestag, près de la chancelière, un représentant du parlement, élu, et chargé de veiller aux conditions de vie et d'accueil des soldats de la bundeswehr sur tout le territoire.

Ne soyons pas idylliques. Même si le coût de la vie est moins élevé qu'à Paris (nettement) il y a des pauvres et des chômeurs en Allemagne et à Berlin aussi. Mais on peut s'y loger sans trop de problèmes (à des coûts accessibles) et les artistes du monde entier s'y sont donnés rendez-vous. C'est dire. De l'ouest et de l'est, sculpteurs, peintres, musiciens, comédiens, danseurs se retrouvent dans une ville verte, ouverte, créative.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est vrai que le coût de la vie est moins élevé en Allemagne suivant les endroits, mais vous y trouverez aussi des Loyers de 900 Euros pour un F4, alors qu'ici c'est moindre (suivant les immeubles)
et pour ceux qui ne parlent pas allemand je traduis ce qui est marqué sous la première photo
"O mon Dieu, aide-moi à survivre cet amour mortel"
L'Allemagne vit avec son passé et on nous a inculqué ce lourd passé à l'école autrefois et je me suis dit qu'il fallait être deux fois plus gentil pour prouver qu'on a changé par rapport à la guerre. Soif ou désir d'avenir, je pense que les Allemands ont connu cela après guerre et comme tout était détruit ils ont retroussé leurs manches pour reconstruire et les "Gastarbeiter = travailleurs invités" =immigrés, sont arrivés pour aider à la reconstruction de l'Allemagne aussi.
Et à une époque près de 80% de la population vivait en immeuble et il n'y avait quasiment pas de propriétaires, très peu à la campagne. En ville une maison reste encore hors de prix pour un ouvrier.
Et les immeubles avaient de quoi bien vivre en communauté, buanderie commune, cave pour le charbon ou le bois et grenier pour stocker les vieilleries et aussi pour sécher le linge quand il pleuvait, ainsi qu'un potager derrière l'immeuble, une parcelle par appartement, environ 12 m2 pour faire quelques légumes.
J'ai connu les soins à 100% pour tout le monde, personne n'avançait l'argent sauf certaines personnes qui préféraient des assurances privés et qui avaient les moyens élevés. Les vaccins se faisaient à l'école et la médecine scolaire était présente (dépistage, radio des poumons, vaccins, comme par exemple contre la polio)
Et sincèrement, je rêvais qu'un jour l'Europe ne ferait qu'un pays et que nous aurions tous un statut d'Européen, comme une nationalité Européenne sur notre carte d'identité. Ce qui manque c'est l'identité européenne, car chacun reste sur son identité nationale qui lui paraît bien plus importante.
Les Suisses ont des langues différentes, et cela ne gène pas, c'est juste une question de constitution, de structuration politique, de volonté de tous.


Sylvia Mackert

Anonyme a dit…

voici à quoi ressemble l'hebdomadaire gratuit de la commune où je suis née, il a la même vocation que le journal de Louviers, mais il est financé par des publicités et distribué dans toutes les boîtes aux lettres une fois par semaine et le papier est entièrement recyclable :

http://www.wochenblatt.net/fileadmin/pressearchiv/2010_18_SIN.pdf

et voici le lien où l'on peut choisir le téléchargement pdf suivant la date de parution

http://www.wochenblatt.net/archiv/pdf-archiv/singener-wochenblatt/2010.html

pour ceux qui auraient envie de lire en allemand et de s'informer de ce que l'on pense en Allemagne

Sylvia Mackert