13 novembre 2009

« Marche mondiale pour la paix » : restons à l’écart

« Le discours était généreux et généraliste, plein de belles et bonnes idées. La réalité se révèle toute autre. Derrière le discours, apparaît tout un plan de communication d'une seule organisation, le Mouvement humaniste.
Dans ce moment de l'histoire politique, où la recherche d'un développement durable et alternatif au tout productif et au tout armé, il pouvait être séduisant de se laisser persuader que toutes les filles et tous les gars du monde pouvaient se donner la main.
Las ! Malgré une tripotée de prix Nobel comme parrains et la signature trop rapide de nombre d'organisations, dont celle malencontreuse de la LDH, l'offensive apparaît enfin derrière l'écran de fumée. Il s'agit bien de la volonté de se faire reconnaître d'une nébuleuse précédemment nommée « Parti humaniste », et devenue le Mouvement du même nom.
Les premières indications négatives sont venues de nos sections, qui confrontées aux nécessités d'organiser localement le passage de ladite marche, et interpellées par des membres des associations qui se battent contre les dérive sectaires, ont fait savoir leur réticence et leur refus de collaborer avec de prétendus adhérents locaux du mouvement.
La confirmation est venue de la constatation dimanche dernier que c'est bien le seul mouvement humaniste qui est à la manoeuvre derrière cette opération.
La LDH n'est donc plus partie prenante de la marche mondiale. Elle remercie toutes celles et tous ceux qui ont légitimement exprimé leurs doutes et l'ont ainsi amené à enquêter sérieusement sur l'événement lui-même. La LDH recommande à ses sections et structures locales de rester en dehors de toute participation.
En ce qui concerne les sectes en général, la LDH rappelle que sa constante position est de refuser l'établissement de listes qui n'ont qu'un lointain rapport avec une procédure judiciaire. La lutte à mener est contre les dérives sectaires, quand elles constituent un délit, un préjudice, voire un crime s'il y a atteinte aux personnes. Mais c'est de la justice que doit venir la procédure. Le doute envers l'organisation en question est clairement présent dans la mesure où pour certaines personnes, momentanément ou structurellement en difficulté, l'insistance mise sur le développement personnel peut les amener à une certaine forme de dépendance. Le mouvement nous semble aussi avoir une propension à nuire au fonctionnement correct de la démocratie, en dévoyant le processus électoral par la présentation de candidats qui n'ont qu'un lointain rapport avec la politique. Enfin, le fait de camoufler son existence derrière des paravents ne permet pas de croire en une conception saine de l'action politique.

Dominique Guibert
Sécrétaire général de la Ligue des droits de l'homme

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