La volonté exprimé par le gouvernement et certains députés de la majorité UMP de revenir sur la loi pénitentiaire du 6 mars dernier, est parfaitement déplorable. Les sénateurs de la majorité et de l'opposition étaient parvenus à un texte imparfait, certes, mais qui allait dans le bon sens. Comment refuser l'encellulement individuel et le principe des remises de peine en fonction de certains critères dont une réelle capacité à mener à bien un projet de sortie de prison ? C'est pourtant ce que souhaitent Mme Alliot-Marie et les parlementaires UMP rétrogrades.
Alors qu'il manque 20 000 places de prison, que les peines prononcées par les magistrats sont de plus en plus lourdes, que les lois Dati ont aggravé celles concernant la récidive, que maints rapports d'autorités différentes mettent en cause les conditions de vie, de travail, de soins des détenus dans les prisons françaises, il se trouve des élus pour souhaiter rendre l'existence des prisonniers plus pénible et sans espérance.
Il ne faut pas, dès lors, s'étonner que le nombre de suicides, d'automutilations, de tentatives d'évasion, augmente. Il ne faut pas s'étonner que les surveillants demandent plus de moyens humains et matériels pour faire face à des contacts plus rudes et parfois violents avec ceux et celles sur lesquels ils doivent veiller.
64 000 personnes étaient détenues en France en juin 2008 soit 13 000 de plus que le nombre de places disponibles. La surpopulation, la promiscuité, induisent des relations tendues surtout quand un pourcentage important de prisonniers relèvent plus de la psychiatrie que de l'enfermement.
Ce pouvoir se donne une image ferme à bon compte. Il est pourtant admis qu'une société se juge au sort qu'elle réserve « à ses vieux, ses handicapés, ses prisonniers »…
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