Et si on demandait l'avis des élus de la CASE par un vote à bulletins secrets ? (Photo JCH)
« Le président (PS) de la communauté d'agglomération de Rouen, qui a renoncé à créer une communauté urbaine faute d'atteindre le seuil nécessaire de 500 000 habitants, estime avoir été victime du « phénomène des écharpes », certains maires ayant refusé son offre pour préserver leurs pouvoirs. « Il n'a pas su élaborer un projet de territoire crédible », rétorque Franck Martin, maire (PRG) de Louviers, qui s'étonne de ne jamais avoir été contacté pour rejoindre la structure. L'ancien Premier ministre espère désormais boucler, en juin, la création d'une « très grande agglomération », destinée à devenir, avec ses 490 000 habitants, le « plus grand territoire du nord-ouest de la France ».
En lisant ces lignes sur le site de l'Express, j'ai cru rêver : « Il n'a pas su élaborer un projet de territoire crédible ». Non mais. Pour qui se prend-il celui-là ? Et il ajoute n'avoir jamais été contacté. Peut-être Laurent Fabius avait-il lu la déclaration du président de la CASE qui, le jour de son élection, avait fait campagne contre l'adhésion de Seine-Eure à une éventuelle communauté urbaine. Répondant à une question de Bernard Leroy (Nouveau centre) : « Je veux savoir avant de voter pour toi si tu as l'intention de dire oui à la communauté urbaine de Rouen. » « Jamais je ne donnerai les clés de notre territoire à quelque seigneur que ce soit » avait répondu Franck Martin. C'est ce qu'on appelle ne pas savoir élaborer un projet de territoire. Alors qu'une agglomération de 490 000 habitants va voir le jour à nos frontières, Laurent Fabius a bien raison d'affirmer qu'il a été victime du phénomène des écharpes : petit territoire, petit président.
3 commentaires:
"En lisant ces lignes sur le site de l'Express, j'ai cru rêver : « Il n'a pas su élaborer un projet de territoire crédible ». Non mais. Pour qui se prend-il celui-là ? "
Mon cher jean-Charles,
Ma réaction en lisant les élucubrations de ton Maire sur le Premier Ministre a été mot pour mot la tienne.
Si je me trompe à l'époque où Laurent Fabius avait en charge la France, période où à Assas je m'initiais à la recherche universitaire, Franck Martin en était encore à se demander ce qu'il pourrait faire dans la vie à part être le fils du Docteur Martin, qui fut lui un grand Maire de Louviers, comme chacun sait !
Très Amicalement,
Alain Rey,
Des considérations moins politiciennes m'habitent. Une agglomération, certes de 490.000 habitants, mais totalement urbaine, saura-t-elle comprendre les besoins et les préoccupation d'agglomération beaucoup plus rurales comme la/les nôtre(s).
Au moment ou l'on tend à découdre les départements, n'y a-t-il pas une volonté des les reconstruire sur le modèle d'une communauté d'agglomération élargie ?
Lorsque M. Martin (eh, je suis pas de ses proches) parle de ne pas donner les clefs à un seigneur, il s'agit peut-être de ne pas se laisser absorber sans contreparties, ni pouvoirs.
Laissons les communautés d'agglos se construire, et discuter de leur développement, à la fois de proximité et durable.
La décentralisation a du bon, et ce parce que notamment les habitant se réapproprient leur citoyenneté et la politique.
Vous ne pensez pas qu'ensuite les relations de voisinage ne contraindront pas les présidents des intercommunalités à s'entendre ?
Un point sur lequel je ne suis pas d'accord avec vous. L'agglomération Seine-Eure n'a pas du tout rapproché les citoyens des décisions. Au contraire. Ces décisions sont opâques, discrètes, ne font l'objet d'aucune communication organisée. Quand les élus seront élus au suffrage universel direct (s'ils le sont un jour ?) cela changera peut-être.
Autres points : le développement économique, l'organisation de l'habitat, les grandes infrastructures routières et ferrées ne peuvent pas s'étudier à l'échelle de notre agglomération. Tout simplement parce qu'elle n'est pas équilibrée. Quel rapport entre La Haye-Le-Comte et Val-de-Reuil ? Les communes rurales et les villes moyennes n'ont pas les mêmes besoins. A l'échelle d'une communauté urbaine, les différences sont gommées au bénéfice d'une vue plus haute, d'une vision plus stratégique. Moins petit bras.
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