22 juin 2009

Le Parti socialiste doit, enfin, occuper le devant de la scène

Les échos de la participation des parlementaires socialistes au congrès de Versailles ne sont pas bons. Grosso modo, les amis, les camarades et ceux qui moquent habituellement le PS considèrent que ce parti cultive les demi-mesures ce qui entraîne des demi-adhésions voire des demi-votes. Ou on n'allait pas à Versailles et le choix était clair ou on y allait mais alors, il fallait prendre la parole et en dix minutes, contrer les réformes à venir. Il existe des tribuns talentueux au PS. On ne me fera pas croire qu'aucun(e) d'entre eux (elles) n'est capable d'improviser une réponse ciselée et publiquement forte. Évidemment, il faut savoir dépasser les problèmes de personnes et de courants.
Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy fait le jeu. Il choisit les thèmes, les moments, les lieux du débat. Et la presse suit. Cette stratégie est connue. Elle porte un nom anglo-saxon évidemment. Pourquoi les dirigeants du principal parti d'opposition ne lui opposent-ils pas une contre-stratégie, originale et créative, obligeant Sarkozy à aller sur leur terrain. Jouer à domicile donne un certain avantage. Se battre sur des sujets choisis par lui, travaillés, argumentés, c'est ce qui a manqué au PS lors de la campagne pour les élections européennes.
Cet après-midi, le Président de la République, sur son nuage, va certainement annoncer une réforme des collectivités locales. Il prendra tout le monde de vitesse alors que, depuis des mois, le PS sait qu'une épée de Damoclès le menace. Il eût été pertinent d'anticiper cette attaque en règle contre les régions et les départements. Un rempart aurait pu être dressé contre cette agression même si les Français se déclarent favorables à une simplification des strates administrativo-politiques. Car ne nous y trompons pas : derrière la course aux soi-disantes économies de M. Woerth, se profile la chasse aux élus de Gauche. Le projet de redécoupage des circonscriptions législatives à Paris et ailleurs devrait même être un casus belli. M. Sarkozy juge l'opposition (de Gauche et de Droite) affaiblie, il veut leur donner le coup de (l'Etat de) grâce.
Le Parti socialiste a enfin l'occasion de montrer ses muscles. Et ses capacités intellectuelles. A lui d'occuper le devant de la scène.

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