16 octobre 2008

Pour qui sont ces sifflets…

L'hymne national sifflé pendant que Laam le chantait. Les joueurs français, quelle que soit la couleur de leur peau, conspués pendant 90 minutes malgré une victoire par trois buts à un. Bizarre ambiance, bizarre match que ce match dit « amical » entres les équipes nationales de France et de Tunisie. Je ne cautionne pas les sifflets. Je n'accepte pas que les joueurs soient humiliés.
Et pourtant. Je pense à ces supporteurs de la Lazzio de Rome qui font le salut fasciste quand ils entrent dans le stade ou quand leur équipe favorite marque un but. Je pense à la banderole des supporteurs du PSG « chômeurs, consanguins, bienvenue chez les Ch'ti » ou quelques chose de ce genre-là. Le football est le seul sport où les hooligans, les skin heads, les gars de la tribune Boulogne insultent, cognent, jurent, et parfois, tuent.
Tout est question de degré et de mesure. Les réactions des politiques à ces sifflets ont été diverses : Polies et récriminatrices pour les socialistes, équitables pour François Bayrou qui renvoie les siffleurs et le gouvernement dos à dos, compréhensives pour Marie-Georges Buffet, complètement à côté de la plaque pour les Fillon-Laporte-Bachelot. Cette dernière s'est même permis d'adresser un communiqué à la presse daté de la veille du match fustigeant ces sifflets. Cela veut dire qu'elle savait ce qui allait se passer ! Quelle hypocrisie.
Avec Laporte c'est le bouquet. Il imagine ne plus jouer contre le Maroc, l'Algérie et la Tunisie au stade de France ! « On jouera chez eux ou dans un stade de province. » Bonjour l'amitié entre les peuples. Nicolas Sarkozy a une solution : ils sifflent, on arrête le match et tout le monde à la maison. Le président Escalettes, qui n'est pas un aigle, a dit au président : « prenez vos responsabilités, moi, je ne réponds de rien. »
Pour qui sont ces sifflets ? Pas pour l'équipe de France, pas pour La Marseillaise. Ils sont contre l'immense difficulté d'insertion vécue par les jeunes maghrébins, Français comme vous et moi, qui se sentent exclus de l'école, du lycée, du travail. Comme aurait dit Coluche : « la société française ne veut pas de nous, on ne veut pas de la société française. »
La solution du gouvernement : la répression. Il se trompe sur toute la ligne. C'est lui qui s'est fait siffler. Le moment était mal choisi, c'est tout.

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