15 septembre 2015

Guy Bedos et Robert Ménard : le jour et la nuit


Guy Bedos. (photo Jean-Charles Houel)
Commençons par les bonnes nouvelles. En fait la bonne nouvelle. Guy Bedos, mis en cause judiciairement par Nadine Morano après avoir été traitée de « conne » dans un de ses spectacles, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Nancy. Cécile Duflot, interrogée par les animateurs de C à vous, a commenté positivement cette décision précisant qu’elle même faisait l’objet de quolibets et de jugements à l’emporte pièce : « La vie politique exige une certaine distance à l’égard des insultes et des remarques parfois déplacées. Quand on me dit que j’ai un gros cul ce n’est pas toujours agréable mais il faut faire avec. Il est bien que des humoristes ou des caricaturistes fassent leur métier et dans une démocratie il faut l’accepter. »
On ne peut pas attendre de Nadine Morano autant de mansuétude. La candidate présumée aux primaires de l’Ex-UMP a une haute idée d’elle-même, trop haute selon moi, et sa plainte contre Guy Bedos, l’un de nos meilleurs commentateurs de la vie politique, montre ses limites. De Gaulle disait en refusant de poursuivre Jean-Paul Sartre qui ne le ménageait pas en mai 68 qu’on n’emprisonne pas Voltaire. Mme Morano devrait savoir que la justice n’est pas là pour satisfaire les egos. Les amuseurs publics sont nécessaires et leur liberté de parole doit être totale (1).
(1)  Sauf à tomber sous le coup de la loi pour des propos racistes, antisémites…

La mauvaise nouvelle nous vient de Béziers. Il fallait voir et entendre Robert Ménard, le maire de cette grande ville du sud, ceint de son écharpe tricolore, s’adresser à des réfugiés syriens devant les caméras de télévision et leur déclarer : « vous n’êtes pas les bienvenus dans notre ville…» et le reste à l’avenant.
J’ai éprouvé un sale sentiment à l’égard de cet élu indigne de représenter les citoyens de notre pays. Je me demande encore comment des électeurs(trices) ont pu choisir cet individu peu recommandable. Il a fait de son journal municipal un outil de propagande digne des pires régimes autoritaires. Il propage des idées écœurantes et passe à l’acte pour discriminer certaines populations au point de ficher les écoliers « musulmans » des cantines scolaires publiques biterroises. Ménard, soutenu par le Front national, n’a sans doute pas fini de faire parler de lui et de ses actions immondes. Nous le suivrons avec attention.

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