25 septembre 2014

Après l'assassinat d'Hervé Gourdel : mieux vaut ne pas tenter le diable


Loin de moi l’idée de charger en quoi que ce soit l’otage français décapité en Kabylie par les supporteurs djihadistes de l’Etat islamique. Hervé Gourdel, guide de haute montagne, s’y trouvait pour découvrir de nouveaux lieux susceptibles d’améliorer ses connaissances et pour satisfaire des amis algériens ou des clients de la même nationalité ce qui ne change rien à l’affaire. Le malheureux guide s’est trouvé au mauvais moment au mauvais endroit et c’est cet aspect des choses que je souhaite commenter.
La crise ouverte au Moyen Orient depuis des années par les membres d’AQMI et maintenant Daech (état islamique) avec prise d’otages, assassinats, rançons, obligent les autorités françaises à définir des zones dans lesquelles les activités humaines : tourisme, commerce, échanges de toutes sortes, sont soumises à des contraintes plus ou moins sévères. Il appartient au ministère des Affaires étrangères de préciser la nature de ces zones en fonction des connaissances et des événements.
La France étant maintenant en pointe pour lutter contre ces groupes et contre l’idéologie qu’ils revendiquent comme mode de vie et d’existence, il est bien évident que les Français, quels qu’ils soient, peuvent être victimes, sur le sol de notre pays et ailleurs dans le monde, des actes de ces fanatiques. Patricia Adam, la présidence de la Commission de la défense de l’Assemblé nationale, expliquait hier sur une chaine d’informations continues, que la Kabylie est classée en zone rouge autrement dit interdite d’accès. C’est en effet en Kabylie que depuis des années, les militants d’AQMI se cachent, pillent, torturent et leur récente soumission au calife d’Irak-Syrie a sensiblement accru les risques pour les Européens notamment. J’ignore si Hervé Gourdel connaissait les risques encourus par lui et ses amis. J’ignore s’il a calculé ces risques tout en préférant continuer sa vie d’homme libre et d’amoureux de l’attaque des sommets. S’il ne connaissait pas ces risques, il est une victime absolue. S’il les connaissait, il demeure une victime totalement innocente mais au moins aura-t-il choisi d’aller au bout de sa passion avec toutes les conséquences possibles.
Hervé Gourdel est mort parce qu’il était Français et seulement parce qu’il était Français. Victime de la barbarie, ce montagnard paisible a payé de sa vie sa nationalité et son amour pour son métier car Hervé Gourdel, guide, vit de ses voyages et de sa pratique professionnelle.
La leçon que nous devons méditer : peut-on, en 2014, aller partout dans le monde et en particulier dans certains pays africains ou du Moyen-Orient, sans prendre la précaution élémentaire de savoir comment le Quai d’Orsay classe ces pays ou certaines régions de ces états ? S’il en propose l’interdiction d’accès, mieux vaut sans doute respecter les consignes et ne pas tenter le diable…

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