3 décembre 2017

L'assemblée générale de « Sortir du nucléaire » aura lieu à Louviers le 9 décembre


1977 à Louviers. ©Jean-Charles Houel
Communiqué :
« La prochaine assemblée générale de Sortir du Nucléaire 27 aura lieu le samedi 9 décembre de 14h30 à 16h30 à Louviers, salle des colonnes (cour de la mairie).
L'actualité montre de plus en plus que le nucléaire est une source d'énergie dangereuse, polluante et toxique, coûteuse pour les finances publiques et nos porte-monnaie, qui empêche la recherche et le développement des énergies renouvelables.
Que ce soit les incidents quotidiens, la pénurie d'électricité qui se profile, le démarrage de l'EPR de Flamanville annoncé pour 2018, malgré les défauts de la cuve et du couvercle du réacteur, le casse-tête des déchets nucléaires qui débordent des centrales et que les nucléocrates veulent enfouir en grande profondeur au mépris de la population de la Meuse et des générations futures... le fiasco technologique, humain et financier est chaque jour mis en évidence.

Pour apporter notre contribution à la bataille antinucléaire, nous avons besoin de nous retrouver et d'échanger. La présence du plus grand nombre est recommandée.
Au menu :
— situation générale du nucléaire. Où en sont les EPR de Flamanville, d'Hinckley Point, d'Ilkiluoto? Où en est le projet CIGEO d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure ?
bilan des activités de SDN 27 et perspectives pour 2018
— discussion du renouvellement des cotisations aux associations amies et au réseau (ou pas).
— renouvellement du bureau (les volontaires pour participer peuvent se faire connaître avant l'AG)
— cotisations (10 euros ou 5 euros)
— autres sujets (selon les demandes)
Nous clôturerons notre AG par un pot. »

29 novembre 2017

L'égalité homme-femme au Moulin de Louviers le 11 décembre prochain


La Maison de l’Europe communique :
« A part égale » est un évènement organisé par le CREPI Normandie ainsi que de nombreux partenaires dont la Maison de l'Europe de l'Eure – Centre d'Information Europe Direct. Il se tiendra le lundi 11 décembre au Moulin de Louviers à 16 h 30. Cet évènement abordera  le sujet de l’égalité entre les femmes et les hommes qui suscitent de nombreuses interrogations et débats à l’heure actuelle.

Ci-dessous, un aperçu de son contenu :
- Jean-Michel Monnot, membre du haut conseil à l’égalité hommes/femmes, sera présent afin d’échanger avec humour sur ce thème.
- La pièce de théâtre « Coups et torchon » vous sera présentée par la troupe du Théâtre des Coteaux.
- Un temps d’échange entre Jean-Michel Monnot et la troupe de théâtre clôturera la rencontre autour d’un cocktail.

Vous pouvez trouver le programme détaillé ci-après :
http://www.maison-europe27.org/?p=5866

N’hésitez pas à vous inscrire, il reste encore quelques places :
https://a-part-egale.eventbrite.fr, mot de passe : Normandie.

Un scrutin de listes nationales pour les élections européennes de mai 2019 : la solution du bon sens


Aux Européennes, les députés sont élus pour cinq ans. ©Jean-Charles Houel
L’expérience démontre que le mode de scrutin ne détermine pas forcément une politique et encore moins une majorité…si le peuple souverain en décide autrement. Pourtant, l’élection des députés européens sur des listes régionales a fait la preuve de son obsolescence. Qui connaît les députés européens de notre région d’élection avec les Hauts-de-France, la Normandie etc ? Qui se souvient de la précédente campagne quand une socialiste de Tours se présentait à Rouen en jurant qu’elle s’installerait en Normandie. Mon œil !

Rien n’est pire qu’un scrutin impersonnel, où la vision politique des projets et des candidat(e)s n’apparaît pas au premier coup d’œil. Emmanuel Macron et Édouard Philippe ont raison de vouloir mettre fin à un mode de scrutin qui éloigne les représentants (qu’on ne connaît pas) de leurs électeurs. Mais comme l’élection des députés européens est une élection importante, non décisive certes en l’état actuel des pouvoirs du parlement européen, mais symbolique de l’état des forces en présence dans le pays, il est sain que des listes nationales à la proportionnelle permettent aux électeurs(trices) de désigner ceux et celles qui seront facilement identifiables et facilement classables en fonction des projets ou des étiquettes.

Parmi les anti-européens, il sera facile de trouver les candidats FN, les patriotes de Philippot, certains Insoumis, les souverainistes de Dupont-Aignan et aussi des membres des Républicains. Wauquiez ne présente pas, en effet, malgré des reculades récentes, un brevet d’européen convaincu alors même que le Brexit et les velléités d’indépendance de la Catalogne devraient le conduire à vouloir parfaire le projet d’union européenne. Imagine-t-on en effet la Catalogne avec des frontières, une armée, une justice, une police…alors qu’une autonomie plus complète que celle d’aujourd’hui pourrait répondre aux légitimes aspirations d’une frange importante de la population.

Parmi les europhiles, on trouve : la République en Marche, le PS, les centristes de l’UDI et du MODEM, si bien qu’un axe central devrait permettre de dégager des majorités d’idées dans notre vieux pays de France. Edouard Philippe reçoit aujourd’hui les dirigeants des partis politiques ou mouvements pour leur annoncer le choix de listes nationales élues à la proportionnelle. Il leur précisera même que le président souhaite des listes transnationales si la législation européenne le permet. Le départ des Britanniques offre quelques places supplémentaires aux grands pays d’où l’offre intéressante de l’exécutif.

Pour être prêt en mai 2019, date des prochaines élections européennes, le parlement français devra débattre en 2018 des modalités du scrutin. La nouvelle loi électorale devrait donc être approuvée au cours du printemps 2018. D’où les initiatives actuelles du gouvernement.




28 novembre 2017

Quelques réflexions au débotté : Wauquiez et les opportunistes, la majorité sexuelle à 15 ans ? Trump l'obscène, le 50e anniversaire de l'élection de PMF à Grenoble, la destruction des reines frelons,


Wauquiez et « le ramassis d’opportunistes »
On apprend, mais est-ce vraiment une surprise, que Mme Virginie Calmels, première adjointe au maire de Bordeaux, Alain Juppé, a fait ses œuvres de service à Emmanuel Macron, président de la République, pour entrer au gouvernement au printemps dernier. Elle affirme qu’elle a été sollicitée — ce que personne ne croit — et comme le président a jugé bon de ses passer de ses services, cette ancienne proche d’Alain Juppé s’est jetée dans les bras de Laurent Wauquiez. Lequel Alain Juppé aurait déclaré à des proches que s’ils possédaient un parquet neuf, il valait mieux pour eux de ne pas inviter Mme Calmels.
L’affaire est amusante dans la mesure où le futur nouveau patron des Républicains  a qualifié les adhérents de son parti appelés auprès du président de « ramassis d’opportunistes », un mot qu’il devrait utiliser avec infiniment de précautions compte tenu de sa trajectoire politique dont on peut sans crainte affirmer que ce ne fut pas une ligne droite. Wauquiez a tout fait. De la droite sociale à la droite identitaire, le voilà qu’il marche sur les plates bandes du Front national et que, s’il affirme ne jamais envisager d’accord avec Marine Le Pen, il s’est bien gardé de prononcer ce pronostic avec le Front national lui-même. Peut-être pense-t-il qu’un accord serait possible avec Marion Maréchal Le Pen ce qui finirait de le discréditer.

La majorité sexuelle à 15 ans ?
Après la condamnation à 18 mois de prison avec sursis d’un professeur accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec une collégienne âgée de 14 ans et la récente mesure de clémence pour un homme convaincu d’avoir eu des relations sexuelles avec une mineure de 11 ans, la question du consentement est posée. Certains proposent de fixer l’âge du consentement éclairé à 13 ans mais le président de la République considère, lui, que le vrai consentement ne peut être obtenu qu’à l’adolescence et notamment à l’âge de 15 ans.
Les mouvements féministes et des associations de parents sont favorables à cette majorité à 15 ans. Avant cet âge, l’emprise des adultes serait trop prégnante et le libre arbitre du jeune trop faible. Même si les mœurs évoluent, même si l’information sexuelle est élargie, il n’en reste pas moins que le consentement ne peut être valablement obtenu et donc partagé qu’en une recherche d’équilibre des sentiments et de l’engagement. Si l’on considère évidemment qu’un acte sexuel engage celui ou celle qui accepte de s’y adonner. La loi devrait évoluer au cours des prochains mois. C’est d’autant plus utile qu’un vide juridique existe et que les tribunaux font face à des situations abracadabrantes. Elles trouveraient une solution avec une loi sans ambiguïté.

Trump l’obscène et Pocahontas
Recevant des descendants d’Indiens Navajos, le président Trump s’est cru malin en faisant de l’humour avec le surnom donné à une femme membre du congrès, démocrate, que Trump appelle Pocahontas. Cela n’a fait rire que lui. Même son entourage était gêné.
C’est le même homme qui apporte son soutien à un candidat républicain septuagénaire, réputé pour être religieux pratiquant mais aussi et surtout pour avoir agressé sexuellement nombre de jeunes femmes. Roy Moore, puisque tel est son nom, refuse de reconnaître ses mauvaises actions. Comment pourrait-il en être autrement ? Weinstein n’affirme-t-il pas que toutes les femmes qu’il a agressées (et violées pour certaines d’entre elles) étaient consentantes ? C’est la même défense, partout et tout le temps !
Que Trump soutienne un agresseur sexuel ne devrait pas nous surprendre. Lui qui se vantait, hier, d’attraper les femmes par « la chatte » doit faire face lui aussi, à des accusations graves d’agressions sexuelles. Il doit seulement à sa situation et son immunité présidentielle de ne pas faire l’objet de poursuites judiciaires. Les USA ? Quel pays !

Le 50e anniversaire de l’élection de PMF à Grenoble

PMF à son bureau de maire à Louviers
Lundi prochain, dans la salle Colbert de l’Assemblée nationale, l’Institut Mendès France organise une conférence débat à l’occasion du 50e anniversaire de l’élection de PMF dans une circonscription de Grenoble en 1967. Présentée par Emmanuel Laurentin, Producteur à France Culture avec, pour Intervenants, Jean Garrigues, professeur à l’Université d’Orléans/Sciences Po, président du Comité d’histoire politique et parlementaire, Georges Kiejman, avocat, ancien ministre, collaborateur de Pierre Mendès France et membre de l’équipe de campagne de PMF en 1967, Michel Hollard, professeur honoraire à l’université de Grenoble-Alpes, secrétaire fédéral du PSU en 1967.
La présentation sera notamment illustrée par des extraits du meeting organisé à la Patinoire de Grenoble, le 26 février, par Jean Vanier, candidat gaulliste, en présence de Georges Pompidou, Premier ministre, auxquels Pierre Mendès France est venu porter la contradiction.
Attention aux reines des frelons asiatiques
Deux reines à droite sur la photo. ©jean-Charles Houel

J’ai déjà expliqué, ici, combien le frelon asiatique s’était développé dans notre région. Ce prédateur d’abeilles s’est installé en Normandie au cours des années récentes et son influence négative sur les populations des ruches est sensible. Pour venir à bout de ce prédateur, il existe évidemment maintes recettes mais les pièges les plus simples semblent aussi les plus efficaces.
Si j’ai récolté des dizaines de frelons dans les pièges posés près de mes ruches, la saison est enfin arrivée où ils se font bien plus rares. Mais, car il y a un mais, les insectes sexués dont les reines qui, l’an prochain, développeront des nids et ses importuns résidents, cherchent encore des proies et des lieux protégés pour passer l’hiver. D’où la nécessité de conserver en état de marche des pièges qu’on pourrait juger inutiles. C’est ainsi que j’ai récolté des reines (voir photo) dont la corpulence démontre la future efficacité de ces nuisibles dont l’Etat doit assurer la destruction.



27 novembre 2017

Samedi 2 décembre à 14 h 30 à Évreux aux Archives départementales de l’Eure « Jean sans Terre, roi d’Angleterre, duc de Normandie » par Jean-Claude Viel


Dans le cadre des conférences mensuelles de la Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l’Eure, association laïque fondée en 1798 sous le Directoire, son président Jean-Pierre Raux a invité le samedi 2 décembre Jean-Claude Viel, guide et conférencier.

Cette conférence est intitulée « Jean sans Terre, roi d’Angleterre, duc de Normandie ». Elle aura lieu comme de coutume aux Archives départementales de l’Eure à Évreux, 2 rue de Verdun, à partir de 14 h 30.

Littérature et cinéma ont donné au prince Jean le rôle du « méchant » dans les aventures de Robin des Bois. Cette réputation est-elle seulement une fiction éloignée de la  vérité historique ?

Fils d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine, Jean devint roi d’Angleterre et duc de Normandie en 1199 à la mort de son frère Richard Cœur de Lion. L’histoire nous montre en lui un souverain anglo-normand médiocre : il perd peu à peu la plus grande partie des territoires anglais sur le continent, dont le Château Gaillard aux Andelys et la Normandie en 1204. Ses barons se soulèvent contre lui, le déposent et proclament un prince français roi d’Angleterre à sa place.

Et pourtant, c’est sous son règne que fut promulgée la Grande Charte en 1215. Ce document hélas méconnu  des Français est pourtant fondateur de nos sociétés modernes tant du point de vue juridique que politique ou constitutionnel. L’Unesco, d’ailleurs, voit en cet homme si controversé le fondateur de la démocratie parlementaire. C’est pourquoi Winston Churchill pensait que, malgré tous ses vices et ses défauts, Jean sans Terre fut le plus important des souverains anglais et que l’Europe d’aujourd’hui lui doit plus à lui qu’à tous les autres.

Alors, Jean sans Terre, un mauvais roi ? Un mauvais règne?  Certainement, mais il nous  a laissé un bel héritage : cette conférence fera découvrir les premiers balbutiements de notre démocratie parlementaire où on parlait des affaires du royaume, on faisait « parlement » de celles-ci. Parlement : un  mot qui a traversé les siècles... 

Jean-Claude Viel est un habitué des conférences de la Société libre de l’Eure, devant laquelle il a déjà présenté en 2016 l’histoire de la vigne en Normandie.

Entrée libre et gratuite.
Société libre de l’Eure, 2 rue de Verdun 27025 Evreux cedex. – http://societe-libre-eure.org

24 novembre 2017

Entendre les maires se plaindre et larmoyer est insupportable


Entendre les maires (ruraux le plus souvent) se plaindre et larmoyer m’est insupportable. Dans leurs récriminations répétées, ils mettent en avant leur dévouement, leur bénévolat, leur disponibilité et j’en passe, ce qui justifierait pleinement leurs plaintes constantes contre l’Etat et ceux qui le représentent. Que le maire de Saint-Etienne raconte sa rencontre avec Emmanuel Macron sous la forme d’un dîner de cons démontre bien qu’il s’agit là d'une posture politicienne conforme au conservatisme inhérent à l’engagement politique d’un nombre incalculable d’élus de petites ou de grandes communes. Tout est bon pour mener le combat idéologique contre un pouvoir qu'il ne respecte pas (1).

C’est si vrai qu’il suffit de regarder de près les résultats obtenus par Marine Le Pen et François Fillon, ou lors des sénatoriales par les candidats de la droite, pour comprendre que ces maires, soi-disant victimes, sont des relais efficaces pour un Wauquiez par exemple, ou d’autres élus d’une espèce non en voie de disparition. Les maires dits ruraux et « apolitiques » sont, pour la plupart d’entre eux, de fieffés militants de droite (ils en on le droit évidemment). Ceux que j’ai connus pendant ma carrière (sauf exception) cultivaient un relationnel étroit et efficace avec les associations qu’ils finançaient ou flattaient d’une manière ou d’une autre. Il a fallu, par exemple, des efforts considérables de la part des élus de Louviers et Val-de-Reuil (avec Incarville) pour construire une intercommunalité qui, depuis, a fait toutes ses preuves. Dieu sait s’ils s’y sont opposés pendant des années !

Pendant les dernières décennies, les maires des 36 000 communes de France (une exception européenne !) ont été bercés, encouragés par des parlementaires sous influence, aux petits soins pour ces relais d’opinions. La réserve parlementaire jouait alors à plein ! Quand j’entends, donc, leurs gémissements devant les micros qu’on leur tend avec facilité, je me dis : rien ni personne n’oblige qui que ce soit à se présenter à une élection ! Rien ni personne ne contraint qui que ce soit à accepter d’être le représentant d’une population et d’agir en son nom ! Si les élus des communes se sentent humiliés, qu’ils démissionnent (comme le groupe d’opposition à Val-de-Reuil) ! Si les élus locaux n’ont pas compris que les temps changent, que leurs investissements ne sont pas tous utiles ou nécessaires — je pense à la halle couverte de Louviers à un million d’euros ! (2) — Ils doivent changer leur logiciel et ne pas se plaindre de la volonté de l’exécutif actuel de modérer les dépenses.

« Nous sommes là pour rendre service », voilà le leitmotiv permanent entendu au congrès des maires. Mais l’élection ne survient jamais par hasard. Pourquoi des citoyens ordinaires acceptent-ils d’inscrire leur nom sur une liste ? Par goût du pouvoir, parfois. Par souci de reconnaissance, aussi. Par narcissisme ou comme moyen de gagner sa vie, et donc par profession, souvent. L’expérience nous impose de ne jamais être dupe. Il n’est qu’à voir le nombre d’élus battus (avec les dépressions) tellement addictifs au pouvoir qu’ils sont constamment obsédés par leur retour. Même si, heureusement, il existe bien des élus désintéressés qui ont compris que l’exercice du pouvoir permet de partager des richesses locales, d’accroître les services publics, de résoudre des problèmes collectifs ou individuels. La construction d’équipements sociaux, culturels, sportifs, des logements ou des voiries, le fonctionnement de ces équipements avec des moyens souvent coûteux prouvent que la gestion d’une ville, d’un département, d’une région peut améliorer la vie. Il n’en demeure pas moins que le niveau d’impositions locales peut être tel qu’il nuit au développement d’une ville et le maire actuel de Louviers, par exemple, a compris qu’il ne pouvait plus accroître l’endettement sous peine de chasser un peu plus les foyers soumis à l’impôt.

Des maires ? Il en faut. Leur rendre justice c’est ne pas s’apitoyer sur leur sort et réserver la meilleure part au jeu politicien. Le diner de cons dont parle le maire de Saint-Etienne n’est, au fond, qu’une amertume et un désamour face à un pouvoir qu’il aimerait autre.

(1)  Le maire LR de Saint-Etienne est bien mal placé pour reprocher à Emmanuel Macron sa volonté d’économies (13 milliards sur le quinquennat) quand Fillon proposait de réduire de 20 milliards d’euros les dépenses ! Il avait même projeté de supprimer 500 000 emplois de fonctionnaires dont plusieurs dizaines de milliers dans la fonction publique territoriale. Un peu de cohérence SVP.
(2)  Cette halle fait beaucoup jaser dans les chaumières. J’avoue que j’entends tout et son contraire sur cet équipement censé favoriser le commerce local. Est-ce bien le cas ?

20 novembre 2017

Cachez cette cibiche que je ne saurais voir

Brassens sans sa pipe ?©Jean-Charles Houel

Une sénatrice propose, le plus sérieusement du monde, de modifier les images de films anciens dans lesquels on voit des acteurs fumer un clope. Pour lutter contre le tabagisme, affirme-t-elle, il est nécessaire que les jeunes n’apprennent pas que, hier encore, des hommes et des femmes fumaient…sur les écrans à une époque où ni la littérature, ni la science ne trouvaient à redire.

Je suis favorable aux campagnes conduites pour réduire la consommation de tabac voire pour l’interdire aux mineurs sous une forme ou sous une autre. Ayant été un « petit » fumeur durant ma jeunesse, j’ai arrêté très tôt, non pas parce que j’avais peur d’une quelconque maladie mais parce que je n'y trouvais pas beaucoup de plaisir. Je comprends bien qu’on soit addictif et qu’il soit difficile d’en sortir.

Est-ce une raison suffisante pour ignorer ce que furent notre histoire et notre lien au tabac ? Est-ce une raison suffisante pour altérer les œuvres de grands cinéastes qui, qu’on le veuille ou non, verraient aujourd'hui Jean Gabin ou Jean-Paul Belmondo se mettre les mains dans les poches alors qu’ils en allumaient une ? Devra-t-on caviarder les enregistrements de Serge Gainsbourg, accro au tabac (mais pas seulement) sous prétexte qu’il n’est pas bien de donner un exemple fâcheux ?

Ne vaudrait-il pas mieux éduquer, prévenir, informer, alerter, plutôt que de proposer des mesurettes coercitives dont on sait qu’elles n’auront aucun effet réel. J’ai même entendu dire que certains proposent une interdiction aux moins de 18 ans pour des films dont certains personnages ont le cigare ou la cigarette au bec ! On marche sur la tête. Décidément, les Tartuffe ont encore et toujours de beaux jours devant eux.

19 novembre 2017

Devant le public de la SED, France Poulain donne à l'Eure ses brevets de Renaissance


France Poulain est passionnée.©Jean-Charles Houel
Quand on dit Renaissance dans l’Eure on pense inévitablement : Château de Gaillon, cathédrale d’Evreux, église de Louviers. Ce serait trop simple. France Poulain, architecte en chef des bâtiments de France, directrice du patrimoine dans notre département, a démontré, ce samedi devant les auditeurs de la SED (société d’études diverses) de Louviers que les églises (surtout) du Vexin, du pays d’Ouche et de maints endroits bien dissimulés dans l’Eure recelaient des preuves évidentes de la présence d’artistes (Italiens notamment) ou d’artisans en tout cas, inspirés par la Renaissance. 

Certes, son propos pointu, illustré de 200 photographies, en a submergé plus d’un ou plus d’une. Un propos original, historiquement fort et artistiquement étayé, de quoi épater le profane et de donner envie d’aller visiter ces trésors inconnus…ou mal identifiés. Il faut la science et le savoir d’une France Poulain pour dénicher tel dragon, reconnaître tel ange, décrire tel médaillon où les profils d’hommes et de femmes inconnus le disputent à des créations en séries de la part de sculpteurs sur pierre ou sur bois. Les thèmes et les sujets gréco-latins la passionnent !

L’Eure compte plus de 600 communes. Elles possèdent toutes un monument religieux où les catholiques, depuis des siècles pratiquent leur culte. Ces monuments souffrent de l’air du temps (pollué souvent) ou du manque d’attention de l’Etat ou des communes. En plus, quand la Révolution française passe par là, elle outrage la merveille qu’était le château de Gaillon, l’un des plus beaux châteaux de notre pays…aujourd’hui reconstitué à 80 % ! J’ai souvenir d’une visite qu’y firent François Mitterrand et Jack Lang dans les années quatre-vingt, démontrant l’intérêt qu’y portent nos princes d’aujourd’hui. France Poulain a même annoncé (mais quand ?) que des salles affectées permettraient d’exposer des objets d’origine afin que la pédagogie s’exerce en ces lieux au bénéfice des générations actuelles. Ce n'est pas le moindre des mérites de la conférencière que d'attirer l'attention sur ces boiseries intérieures ou ces pierres soumises aux pluies et au vent appelées irrémédiablement à disparaître…

En décembre prochain, un conférencier évoquera l’art roman dans la région de Louviers. La SED poursuit donc son œuvre au bénéfice du plus grand nombre…surtout des retraités ayant du temps à consacrer aux choses de l’esprit et au savoir.

18 novembre 2017

Quelques réflexions au débotté : Filoche antisémite ? L'ancien maire joue les « people », Trump fait marche arrière et Fillon abandonne la politique


Gérard Filoche antisémite ?
Le tweet de Gérard Filoche commentant un message venu de l’extrême droite et montrant Emmanuel Macron avec un brassard nazi où le dollar a remplacé la croix gammée sur fond de drapeaux américain et israélien, est évidemment à vomir. Il en dit long sur l’incapacité de certains amateurs des réseaux sociaux à maîtriser leur haine profonde ou, c’est presque pire, à masquer des sentiments profondément ancrés dans l’inconscient collectif ou individuel. Filoche n’est pas un perdreau de l’année. En attaquant le « banquier » Macron, il reprend, ni plus ni moins, les arguments développés par Marine Le Pen et ses séides. Il a beau clamer son erreur, elle ne peut lui être pardonnée et la demande d’exclusion proposée par plusieurs membres du PS devrait aboutir positivement.


Trump inspire le plus profond mépris
Trump fait marche arrière. Après avoir proposé de rendre légale à nouveau l’importation de trophées de chasses africaines (les éléphants d’abord) il a fait face à un tollé si puissant qu’il s’est rendu compte de sa bourde. Et encore. Bourde est un mot trop léger pour exprimer le mépris que ce président des USA inspire à tous les protecteurs de l’environnement, de la faune sauvage ou non, de la flore bien mise à mal par l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste. Quand on pense qu’il voulait surtout donner satisfaction à sa famille, fils et gendre férus de chasse au gros…
On ne répétera jamais assez combien ce président irresponsable cause de tort à l’Amérique et au monde. En sortant de l’accord de Paris (COP 21) Trump croyait porter un coup fatal à un mouvement pourtant irréversible. Les USA ne veulent plus payer ! « Qu’à cela ne tienne » a affirmé le président français : l’Europe compensera au dollar près.

L’ancien maire joue les « people »
Dans La Dépêche de Louviers de cette semaine, l’ancien maire radical de gauche de cette ville, joue les people. Mariage par ci (avec photo et bouquet de fleurs SVP), bûcheron par là, maison d’édition (en encadré) le tout couronné par une annonce de candidature aux prochaines municipales de 2020. Si j’en juge par le nombre d’amis devenus ses adversaires, l’ancien maire aura du mal à constituer une liste de 33 noms, crédible…d’autant plus que les marcheurs (LREM) semblent vouloir eux aussi se positionner contre le maire actuel, François-Xavier Priollaud.
Avant de constituer des listes, il serait honnête et moral de proposer un projet pour la ville et la CASE et cela pour la prochaine décennie. Franck Martin a perdu pour trois raisons en 2014 : une personnalité contestée, des impôts trop élevés, un pouvoir usé. La mode des revenants n’a pas réussi à Sarkozy. Après 19 ans passés à la tête de la mairie de Louviers, que diantre a encore à prouver le fils de celui qui, de 1965 à 1983 et au-delà, a démontré (avec d’autres) que le citoyen n’était pas qu’une machine à voter.

Fillon abandonne la politique
François Fillon abandonne la politique après que la politique l’a abandonné déjà depuis des mois. L’obstination dont il a fait preuve au cours de la campagne présidentielle a coûté cher à la droite et à ses électeurs dont une importante partie a rejoint Emmanuel Macron. Les juppéistes, notamment, et nombre de centristes, se retrouvent dans l’essentiel du programme européen du président de la République.
Ce qui n’est pas le cas de ceux qui apportent leur soutien à Laurent Wauquiez. Le futur président de LR aura les pires difficultés du monde à rassembler la droite extrême et l’extrême droite sur un programme souverainiste, nationaliste, un programme de fermeture dont les Français ne veulent pas dans leur majorité. Il est vrai que l’espace pour un tel programme politique se réduit comme peau de chagrin. Aller chercher les voix du Front national ? Pourquoi pas. Mais Marine Le Pen bouge encore…


17 novembre 2017

Entre Riss (Charlie Hebdo) et Plenel (Médiapart) il faut choisir…


L’éditorial de Riss, dans Charlie Hebdo, est à la fois saignant et émouvant. Après la polémique enclenchée avec Edwy Plenel, fondateur de Médiapart, mis en cause par la Une du journal satirique dans l’affaire Tariq Ramadan, accusé de diverses violences sexuelles (1) le rédacteur en chef de Charlie reproche à l’ancien directeur du Monde, de désigner l’équipe rédactionnelle qu’il dirige comme étant de nouvelles cibles de djihadistes en mal d’attentats mortels.

Depuis l’attentat qui causa la mort de douze membres de l’équipe de Charlie Hebdo et souleva une émotion exceptionnelle dans notre pays, tout ce qui touche à la laïcité, l’islamisme radical, l’islam, liberté de caricature entraînent nombre de débats le plus souvent passionnels. Tariq Ramadan, l’islamologue mondialement connu, ne semble pas être la personne qu’il dit qu’il est. Rigoriste à l’extrême — peut-être est-ce dû à l’influence qu’exerça sur lui son grand père créateur des Frères musulmans — Ramadan a une lecture primaire du Coran. Cette lecture le conduit à exiger, notamment de la part des femmes, une conduite qu’une bonne musulmane doit suivre à la lettre. Mais quand on apprend que ce père fouettard du dogme prend de nombreuses libertés avec les textes sacrés, le donneur de leçons devient piteux voire condamnable judiciairement.

Edwy Plenel là-dedans. Le fait qu’il ait participé à des débats publics avec Tariq Ramadan ne me gêne pas. Notre pays, celui qu’on aime, autorise la liberté d’expression et l’expression de la liberté de pensée…ce qui est plus embêtant, c’est la confusion que, semble-t-il, il affectionne entre islam et islamisme. Après l’attentat de Janvier 2015, Plenel avait usé de précautions sémantiques afin qu’on ne mette pas tous les musulmans dans le même panier — ce qui est légitime — mais s’était cru autorisé à reprocher à Charlie Hebdo ses attaques…contre l’islamisme radical. Charlie hebdo ne ménage aucun extrémisme religieux qu’il soit catholique, musulman, juif ou autre. Ses journalistes exècrent la pensée unique et ils ont bien raison.

On peut donc comprendre que les journalistes de Charlie aient saisi l’occasion qui leur était offerte de mettre en cause Tariq Ramadan et Edwy Plenel, devenus…alliés objectifs, au corps défendant du dernier cité évidemment, après les accusations de plusieurs femmes a priori victimes du comportement violent de Ramadan. La défense à tout crin de ses positions passées a conduit Plenel à déclarer « qu’une gauche égarée en était arrivée à faire la guerre aux musulmans. »

Faire la guerre aux musulmans ! Fichtre. L’accusation est gravissime. J’espère que les propos de Plenel ont dépassé sa pensée. A aucun moment, en effet, les journalistes de Charlie Hebdo n’ont mis en cause la pratique de quelque culte que ce soit. Ils ont toujours veillé à ne pas dépasser des limites que l’intelligence commune réprouve. Les désigner à une vindicte dont on connaît les conséquences est aussi fâcheux que lamentable. Edwy Plenel ne me fera pas regretter mon désabonnement à Médiapart que j’avais jusqu’alors en grande estime.

(1) Tariq Ramadan est accusé par plusieurs femmes « sous emprise » de les avoir agressées sexuellement et pour certaines de les avoir violées.