Aux Européennes, les députés sont élus pour cinq ans. ©Jean-Charles Houel |
L’expérience démontre que le
mode de scrutin ne détermine pas forcément une politique et encore moins une
majorité…si le peuple souverain en décide autrement. Pourtant, l’élection des députés
européens sur des listes régionales a fait la preuve de son obsolescence. Qui
connaît les députés européens de notre région d’élection avec les Hauts-de-France,
la Normandie etc ? Qui se souvient de la précédente campagne quand une
socialiste de Tours se présentait à Rouen en jurant qu’elle s’installerait en
Normandie. Mon œil !
Rien n’est pire qu’un
scrutin impersonnel, où la vision politique des projets et des candidat(e)s n’apparaît
pas au premier coup d’œil. Emmanuel Macron et Édouard Philippe ont raison de
vouloir mettre fin à un mode de scrutin qui éloigne les représentants (qu’on ne
connaît pas) de leurs électeurs. Mais comme l’élection des députés européens
est une élection importante, non décisive certes en l’état actuel des pouvoirs
du parlement européen, mais symbolique de l’état des forces en présence dans le
pays, il est sain que des listes nationales à la proportionnelle permettent aux
électeurs(trices) de désigner ceux et celles qui seront facilement identifiables
et facilement classables en fonction des projets ou des étiquettes.
Parmi les anti-européens, il
sera facile de trouver les candidats FN, les patriotes de Philippot, certains Insoumis,
les souverainistes de Dupont-Aignan et aussi des membres des Républicains.
Wauquiez ne présente pas, en effet, malgré des reculades récentes, un
brevet d’européen convaincu alors même que le Brexit et les velléités d’indépendance
de la Catalogne devraient le conduire à vouloir parfaire le projet d’union
européenne. Imagine-t-on en effet la Catalogne avec des frontières, une armée,
une justice, une police…alors qu’une autonomie plus complète que celle d’aujourd’hui
pourrait répondre aux légitimes aspirations d’une frange importante de la
population.
Parmi les europhiles, on trouve :
la République en Marche, le PS, les centristes de l’UDI et du MODEM, si bien qu’un
axe central devrait permettre de dégager des majorités d’idées dans notre vieux
pays de France. Edouard Philippe reçoit aujourd’hui les dirigeants des partis
politiques ou mouvements pour leur annoncer le choix de listes nationales élues
à la proportionnelle. Il leur précisera même que le président souhaite des
listes transnationales si la législation européenne le permet. Le départ des
Britanniques offre quelques places supplémentaires aux grands pays d’où l’offre
intéressante de l’exécutif.
Pour être prêt en mai 2019,
date des prochaines élections européennes, le parlement français devra débattre
en 2018 des modalités du scrutin. La nouvelle loi électorale devrait donc être approuvée au cours du printemps 2018. D’où les initiatives actuelles du
gouvernement.
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