6 juillet 2012

La fusion entre Seine-Bord et la CASE : il est urgent d'attendre

M. Delamare, président de Seine-Bord (à gauche sur la photo) a sa place réservée au sein du pôle métropolitain. (photo JCH)
Le préfet avait la possibilité, dès aujourd'hui, d'indiquer aux élus de la communauté Seine-Bord le chemin à suivre en matière de fusion. Avec la Communauté d'agglomération Seine-Eure, bien entendu. Il serait inutile de revenir en long et en large sur les avantages découlant de cette fusion tant pour la CASE que pour, surtout, Seine-Bord. S'il est vrai que le personnel de cette dernière communauté soulève des inquiétudes légitimes, on ne peut imaginer que l'exécutif de la CASE ne se préoccupe pas de son sort et donc de son avenir. Le personnel serait même rassuré.
Alors ? Les élus de Montaure et d'Alizay demandaient au préfet de les placer, d'ores et déjà, dans la CASE. Le préfet a dit non, pas tout de suite. Il ne serait pas cohérent d'amputer le territoire d'une petite communauté pour la rendre encore plus petite. Le représentant de l'Etat a décidé qu'il était urgent d'attendre et de faire voter les membres de la commission départementale de l'intercommunalité en septembre prochain. Autrement dit, si le préfet reconnaît le bien fondé de la fusion entre Seine-Eure et Seine-Bord, il prend le risque de ne laisser qu'un court laps de temps aux élus des deux entités pour préparer une fusion au 1er janvier 2013, ce qui semble la date la mieux adaptée à la situation. Certes, le préfet s'engage à mettre tous les moyens à disposition des élus des deux communautés mais un caillou peut toujours gripper la machine.
Ce soir, les élus de la CASE ne peuvent être qu'à moitié satisfaits de la décision préfectorale même si l'avenir se présente assez bien. L'expression du vœu préfectoral devrait encourager les élus de Seine-Bord à se mettre au travail et à se doter de tous les atouts leur permettant de fusionner sans fâcheuses conséquences.

4 juillet 2012

Un contrat local de santé signé entre l'Agence régionale de santé et l'Agglomération Seine-Eure

Henri Fromentin, ancien maire de Louviers, avait agi pour que Louviers soit doté d'un plateau technique. C'était hier. (photo JCH)
Un contrat local de santé vient d'être signé, récemment, par l'Agence régionale de santé et la communauté d'agglomération Seine-Eure. Compte tenu de l'importance de la santé dans les préoccupations des habitants de notre région, de notre département et de notre agglomération, et compte tenu des particularités de cette dernière, on comprend que les élus de la CASE aient fait de ce contrat un axe prioritaire de leur action.
Au cours de la conférence des territoires réunie mardi à Rouen, les responsables du projet ont rappelé les indicateurs de précarité de la CASE avec des surmortalités générales prématurées de 23 %. L'état de santé de la population indique en effet une surmortalité de tous âges de 20 % supérieure à celle de la France hexagonale dont 25 % pour les hommes et 15 % pour les femmes. Cette surmortalité est due aux cancers et aux pathologies liées à une consommation excessive d'alcool, aux accidents de la route et aux suicides.
Les points forts sont dus à des partenaires qui développent de nombreuses actions sur le thème de la santé, une forte implication des professionnels de santé libéraux. Des groupes de travail ont été mis en place sur : les addictions, la santé mentale, la santé des jeunes et l'offre de soins. Les quatre priorités retenues sont : améliorer la coordination des acteurs et la cohérence des interventions sur le territoire, favoriser l'accès aux soins et à la prévention pour les personnes les plus vulnérables, renforcer les actions de promotion et d'éducation pour la santé en direction des jeunes, renforcer l'offre de soins et la qualité de la prise en charge.
Je n'entre pas dans les détails de ces quatre actions prioritaires (voir site de la ARS de Haute-Normandie). Elles confirment la volonté des élus de la CASE d'agir pour améliorer l'offre de soins et de contribuer au financement de certaines actions. On sait que le président de la CASE est très attentif à la réalisation de maisons médicales dans les zones rurales de manière à éviter la désertification et la disparition de cabinets médicaux ou paramédicaux. Sur ce point, on ne saurait lui donner tort.
Il a été rappelé, en préambule de la conférence des territoires, que les contrats locaux de santé sont une déclinaison territoriale de la politique régionale de santé permettant une meilleure articulation avec l'action des collectivités territoriales mais aussi avec celle de l'Etat, ils doivent permettre une réduction des inégalités sociales et territoriales de santé.

1 juillet 2012

Le Cruiser interdit par le ministre de l'apiculture

Il fait chaud. Les abeilles font la barbe. C'était en 2011. (photo JCH)
Le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll a annoncé vendredi 28 juin l'interdiction du pesticide Cruiser OSR, utilisé pour l'enrobage des semences de colza, en raison d'effets néfastes soupçonnés sur les abeilles. "Je retire l'autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR sur le colza aujourd'hui", a déclaré Stéphane Le Foll au cours d'une conférence de presse. Le ministre avait annoncé début juin son intention d'annuler l'autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR avant le début des semis au mois d'août.
Evidemment, tous les apiculteurs se réjouissent de la décision du ministre. Il était temps qu'un responsable gouvernemental prenne en main ce dossier et opte pour le bon choix. Il est quasiment acquis que la molécule efficace du Cruiser a une influence néfaste sur le sens de l'orientation des abeilles. Elles seraient nombreuses à ne pas retrouver leur ruche et ainsi, à contribuer à l'effondrement des colonies.
Eu égard au temps qu'il fait, au froid, à la pluie, aux récoltes incertaines, les apiculteurs se réjouiront a contrario de cette décision ministérielle.

Le festival «Terres de Paroles» se joue aussi au Moulin d'Andé

Maurice Pons avec Denis Lavant (photo JCH)
Le festival Terres de paroles organisé par Arts 276 comprend des lectures, des spectacles, des « performances » musicales et fait appel à la présence des auteurs heureux de rencontrer leur public. S'il utilise les scènes habituelles des théâtres et autres salles de rencontres, le festival a essaimé dans les campagnes et se retrouve dans des lieux aussi symboliques que le Moulin d'Andé.
C'est en cet endroit créatif que des auteurs et des conteurs se donnent à entendre ce week-end. Hier, Alain Veinstein, un habitué de France Culture et Maurice Pons, l'homme du lieu, étaient inscrits au programme. La lecture de larges extraits des « Saisons » le livre emblématique de Maurice Pons par le comédien Denis Lavant fut un pur moment de bonheur. Ceux qui ne connaissaient pas Les Saisons ont découvert un auteur précis, fantastique, maniant les mots et les images avec facétie, et les idées avec effroi. Siméon, l'étranger et écrivain, fait incursion dans un village où la pluie, le froid, la neige, rythment la crudité des sentiments et donnent lieu à des discours de refus, de rejet…mais lisez le livre.
Denis Lavant, seul en scène devant son pupitre, fait voler les pages comme volent les images et comme pèse ce lourd climat de froidure dehors et dedans. Le comédien joue littéralement l'histoire et entre dans les personnages comme il entrerait dans un moulin…d'Andé toujours ouvert, toujours disponible, toujours élégant.
Je signale que cet après-midi à 16 h 30 au théâtre du Moulin d'Andé, Nathalie Léger et Audrey Bonnet proposeront « Supplément à la vie de Barbara Loden » actrice et réalisatrice de Wanda, le seul film de sa vie.
A 18 h 30, lecture du « Monde sans vous » de Sylvie Germain « qui élève un  tombeau à ses parents disparus. »
Nathalie Léger et Sylvie Germain seront évidemment présentes pour discuter avec le public.

29 juin 2012

François Hollande obtient un premier succès à Bruxelles

Quand Alain Juppé déclare que les résultats du sommet européen sont un petit pas en avant, on peut considérer qu'il s'agit d'un progrès sensible. Il serait étonnant qu'un leader de l'opposition aille un peu plus loin dans les louanges à l'égard du travail entrepris par François Hollande depuis son élection. Il est vrai que le front uni de l'Italie, de l'Espagne et de la France ont pesé lourd et obligé Angela Merkel à reculer sur plusieurs fronts. Ceux qui s'interrogeaient sur la méthode Hollande et sur ses capacités de conviction ont aujourd'hui, un début de réponse et il est positif.
Depuis le 17 juin, date du second tour qui a vu une majorité de gauche arriver à l'Assemblée nationale, François Hollande a les coudées plus franches. Il peut se permettre d'insister plus fermement sur ses exigences concernant le pacte de croissance (Juppé assure qu'il était lancé sous son ministère !) et le mécanisme européen de stabilité. Les banques en difficulté pourront accéder directement à l'argent commun. Un fonds d'investissement devrait donner lieu à des travaux structurels financés par l'Europe.
Angela Merkel déclarait, il y a quelques jours encore, que les propositions françaises étaient médiocres. Elles ne l'étaient pas tant que cela sinon, elle ne les aurait pas acceptées. Il se trouve que le sommet européen des chefs d'états et de gouvernements a prouvé, une fois encore, que la détermination de certains et notamment du nouveau président français peut infléchir les gouvernants les plus obstinés. Quand on lit « Le Monde diplomatique » et les extraits d'articles de presse allemands concernant la Grèce et les Grecs, il y a du mouron à se faire. Les clichés y abondent sur la paresse des Grecs, leur faculté à jouir, leur propension à ne pas payer d'impôts, leur départ en retraite à 50 ans, tous arguments aussi pitoyables et faux les uns que les autres. N'oublions pas que les excédents allemands se construisent sur les déficits des autres pays européens et que ce grand pays emprunte à des taux si bas que l'argent ne coûte pas cher ! Angela Merkel le sait qui ne veut pas tarir la source…

28 juin 2012

Montaure et Alizay ont raison de vouloir entrer dans l'agglomération Seine-Eure

Les délégués des communes appartenant à la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) se réunissent ce soir pour la dernière fois avant les vacances. Parmi les 41 sujets abordés, il en est un qui touche à l'essence même de l'esprit coopératif et de la réalité géographique et économique de notre immédiate région. Depuis toujours, Franck Martin affirme que le bassin d'emploi et de vie comprend les quatre cantons de Louviers (nord et sud) de Val-de-Reuil et de Pont-de-l'Arche. Il assure que ces quatre cantons forment une unité et qu'à ce titre, il est extravagant qu'Hondouville ait choisi la communauté de communes du Neubourg et que des communes du canton de Pont-de-l'Arche sauf le chef-lieu de canton, aient choisi de créer une communauté de communes indépendante.
Paulette Lecureux, ancien maire de Pont-de-l'Arche avait fait le même analyse mais elle dût suer sang et eau pour parvenir à convaincre le préfet Klinger de la pertinence de son option d'adhérer à la CASE. A l'époque, bien peu nombreux furent ceux qui la félicitèrent de son choix et elle perdit les élections municipales de Pont-de-l'Arche quand son concurrent en fit l'axe de sa campagne de dénigrement.
Aujourd'hui, Alizay et Montaure, deux communes de la communauté Seine-Bord, demandent au préfet de rattacher leur commune à la CASE. Les autres élus de Seine-Bord reprochent à MM. Levitre et Fleith, maires d'Alizay et Montaure de jouer perso. Et si les deux maires (PCF) avaient raison. Et s'ils avaient bien raison de vouloir profiter de la fenêtre de tir que leur offre la révision des limites communautaires permise par le plan préfectoral à présenter dès cet automne. On les critique parce qu'ils veulent aller vite mais la suite ne leur permettrait pas de défendre les intérêts de leurs habitants.
Adhérer à la CASE leur permettra de profiter de la puissance de feu d'une communauté importante aux moyens techniques et financiers bien supérieurs à ceux de Seine-Bord. Il est évident que la réhabilitation du site de l'usine M-Real en cas d'échec des projets de reprise, la réalisation d'un port fluvial et d'une plateforme multimodale sont bien plus à l'échelle de la CASE et du pôle métropolitain formé avec la communauté de Rouen que de celle de Seine Bord.
Une réunion récente de cette communauté a démontré la largeur du fossé séparant les progressistes des conservateurs. Ce n'est pas faire injure à M. Delamare et ses amis que de reconnaître une certaine frilosité à l'égard d'un avenir qu'ils ne maîtriseraient plus totalement. Peut-être Franck Martin s'y est-il mal pris avec eux, aussi mal, sans doute qu'avec Jean-Claude Rouland (maire d'Hondouville) qui conserve un très mauvais souvenir de ses relations avec le maire de Louviers. Il fallait voir et entendre ce dernier, lundi soir, à Louviers lorsqu'il interpella les habitants du quartier des Monts pas d'accord avec lui sur le plan local d'urbanisme proposé par la municipalité. C'était à prendre ou à laisser…
Il est des réalités incontournables. La décentralisation donne de vrais pouvoirs aux élus locaux. Ces pouvoirs devraient être renforcés par un nouvel acte futur si François Hollande tient ses promesses et il les tiendra. Il est donc du devoir des élus de faire passer l'intérêt global avant leurs soucis étroits. La CASE a vocation à fusionner avec Seine-Bord. Le mieux n'est il pas d'en discuter dans un intérêt mutuel bien compris ?

26 juin 2012

Mme Nathalie Kociusko-Morizet devra monter au front et livrer bataille

Pendant des semaines et des mois, ils se sont tu. Pendant des jours et des nuits, ils ont couvert les propos extrémistes du candidat Sarkozy, se souciant comme d'une guigne, des valeurs républicaines soi-disant communes à la gauche et à la droite. Nathalie Kociusko-Morizet affirme que « Patrick Buisson, l'un des conseillers du président battu, n'a pas fait campagne pour la victoire de Nicolas Sarkozy mais pour celle des idées de Charles Maurras. » L'ancienne ministre était tout de même la porte-parole de Nicolas Sarkozy ! Peut-on à la fois porter la parole du candidat UMP et contester en son for intérieur cette même parole sans se discréditer gravement et finalement se trouver dans l'incapacité de convaincre puisque étant soi-même non convaincue.
Vous me direz : ce sont les problèmes de la droite. Certes, mais ces problèmes concernent la vie démocratique de notre pays. Quand un parti dit de gouvernement décrète un « ni-ni » entre le Front national et le parti socialiste sous prétexte que des candidats du Front de gauche appellent à voter pour lui sans accepter, d'ailleurs, le projet socialiste ni le programme du président François Hollande, on ne peut manquer d'être inquiet sur la dérive à l'ultra droite de l'UMP. Quand on sait que 50 % des électeurs de l'UMP sont prêts à passer des accords « locaux » en bonne et due forme avec les candidats de Marine Le Pen, on voit bien que le Rubicon est franchi et que les digues ont cédé.
Pendant cinq ans, Sarkozy a fait du Le Pen mais pas une voix ne s'est élevée dans les rangs de l'UMP pour regretter, déplorer, corriger cette énormité en contradiction totale avec l'engagement de Jacques Chirac et les 82 % des suffrages obtenus au second tour de 1982 avec le soutien de la gauche. A cette époque, nous n'avions pas joué les bégueules ni les « ni-ni ». Nous avions voté pour Chirac même s'il nous en coûtait. Les cinq années de Sarkozysme ont effacé ce pacte républicain.
« L'erreur est humaine, persévérer est diabolique. » Nathalie Kociusko-Morizet assure qu'elle sera candidate à la présidence de l'UMP, cet automne, si ses idées ne sont pas reprises par un des grands…Elle pense à Copé, Fillon, Juppé mais elle devrait savoir que l'UMP n'est pas tendre avec les femmes et encore moins avec celles qui ont des valeurs à défendre. Les livres de Roselyne Bachelot, de la directrice de cabinet de Patrick Devedjian…éclairent les pratiques d'hommes agissant dans la fièvre du pouvoir et le sentiment d'impunité absolue. Si Mme Kociusko-Morizet veut se faire entendre, elle sait bien qu'elle devra monter au front…et livrer bataille.

25 juin 2012

La vidéosurveillance refait surface à Louviers

Le conseil municipal de Louviers, réuni ce soir, examinera à nouveau un dossier concernant la vidéosurveillance. A nouveau on entendra les arguments du maire…sentiment d'insécurité, prévention de la délinquance, demande des habitants…et à nouveau l'opposition lui rétorquera que les études sérieuses conduites en France et à l'étranger sur les effets de la vidéosurveillance démontrent que les résultats concrets et réels ne sont pas du tout à la hauteur de l'importance des investissements engagés.
Il es très difficile de se dédire. Plus difficile encore que de se contredire et pourtant ce serait au service de l'intérêt général. La mise en place de la vidéosurveillance à Louviers, notamment dans le quartier des Acacias, a répondu au climat global d'insécurité et à l'indifférence à peu près générale des citoyens face aux fausses évidences. Il est évident que la politique du tout sécuritaire suivie par Sarkozy-Guéant a influencé les modes de pensée autant à droite qu'à gauche d'ailleurs et c'est bien pourquoi la porosité avec les idées du Front national est devenue si ténue.
Il ne faut jamais lâcher sur les principes. Droit personnel à l'image, droit d'aller et venir sans espionnite ou crainte d'être filmé, droit simple de vivre librement dans une démocratie réelle. Autrement dit, les inconvénients de la vidéosurveillance sont infiniment supérieurs aux avantages. On peut comprendre que des systèmes électroniques soient implantés dans des grandes surfaces commerciales ou près de bâtiments sensibles ou encore dans les transports publics. La société a le droit de se défendre contre les vols, les agressions et si l'effet dissuasif n'est pas prouvé, il est possible que la peur des caméras influence le comportement. Mais dans les rues et les quartiers, tous espaces ouverts, les données sont très différentes. Elles concernent tout un chacun.
L'adjoint lovérien à la sécurité, stalinien reconverti dans le radicalisme de gauche, sait tout cela mais il est devenu un adepte de la vidéosurveillance, un farouche supporter des idées démagogiques du maire. Pourtant, les pétitions que le comité ad hoc a fait signer à des centaines de citoyens à Louviers, démontre qu'une fois informés, les gens préfèrent d'autres méthodes et d'autres moyens. Des moyens humains, par exemple : policiers de proximité, éducateurs de rues, médiateurs…Evidemment, si les caméras peuvent tomber en panne, elle ne syndiquent pas et ne prennent pas de congés payés. La tranquillité assurée pour les élus.
Pour les citoyens, la note sera sensible. Neuf caméras pour le centre ville, douze caméras pour le quartier Maison rouge. Où tout cela s'arrêtera-t-il ?

24 juin 2012

Olivier Poivre d'Arvor au Moulin d'Andé

Olivier Poivre d'Arvor, écrivain et directeur de France Culture, était présent au Moulin, samedi dernier. (photo JCH)
Le cinquantième anniversaire de la création de l'Association culturelle du Moulin d'Andé s'est déroulé sous le signe des contrastes. Superbe temps samedi, pluie diluvienne, dimanche. Mais il en aurait fallu beaucoup plus pour freiner les ardeurs des amis du Moulin, des amis des amis du Moulin et du public régional très heureux de découvrir ou redécouvrir un lieu magnifique chargé d'aventures individuelles et collectives.
On ne répétera jamais assez combien l'engagement de Suzanne Lipinska et de Maurice Pons, combien leur sens de l'échange, du dialogue entre les hommes ou les civilisations, combien leur volonté de promouvoir une idée du beau, du juste, de l'égal ont compté et comptent encore tellement dans la vie culturelle régionale voire parisienne.
Si, aujourd'hui, le Moulin d'Andé est surtout le rendez-vous des musiciens, il fut un temps où la polyvalence culturelle permettait à tous les arts de s'exprimer. Littérature avec Maurice Pons, Clara Malraux ou Georges Pérec, cinéma avec François Truffaut ou Alain Cavalier, sans oublier la musique avec les académies d'été, les multiples concerts de jazz, de musique classique…et aussi le théâtre et les compagnies d'Ariane Mnouchkine à la Pie Rouge.
Stéphane, Christine, deux des enfants de Suzanne Lipinska, Charlotte, l'une de ses petites filles, ont été les chevilles-ouvrières de ces deux jours de fête estivale au cours desquels tous les lieux du Moulin ont été ouverts au public. Le programme offert, somptueux, a donné l'occasion à Olivier Poivre d'Arvor, Andéen venu en voisin, de lire quelques pages d'un de ses romans choisies en l'honneur de l'internationalisme historique, de la lutte pour l'intégration des sans papiers ou de l'universalité de notre condition.
Suzanne Lipinska souhaite que l'action du Moulin perdure tout en se renouvelant. Les mécènes, donateurs, légataires, seront les bienvenus.

23 juin 2012

Le conseil fédéral du PS dresse le bilan des élections présidentielles et législatives

Jean-Louis Destans à Louviers. (photo JCH)
Le premier conseil fédéral du Parti socialiste après la victoire de François Loncle et Jean-Louis Destans se tenait à Louviers, ce samedi matin sous la présidence de Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire fédéral. Sans entrer dans les détails de la vie interne de la fédération, il semble néanmoins légitime de rendre publique la satisfaction générale des socialistes — teintée d'un peu d'amertume — après la victoire de François Hollande, le vote des Français qui ont donné une majorité absolue au PS et ses proches alliés au Palais-Bourbon ainsi que les excellents résultats obtenus par le député sortant, François Loncle, le nouveau parlementaire qu'est Jean-Louis Destans et aussi le très beau score de Mélanie Mammeri face à Hervé Morin dans la 3e circonscription de l'Eure.
L'amertume est évidente quand on additionne les scores de premier tour des différents candidats de la gauche socialiste ou EELV dans la 5e circonscription celle de Vernon, Gisors, les Andelys. On y lit une possible victoire au second tour. Il est donc d'autant plus dommageable que les candidatures dissidentes aient réduit à néant la possibilité pour Jérôme Bourlet de la Vallée de battre Franck Gilard. Est-il utile d'épiloguer sur cette bataille entre trois candidats d'origine socialiste ? Est-il utile de rappeler que les deux récalcitrantes ont été exclues du PS ? Est-il utile de regretter que les électeurs de la 5e circonscription n'aient eu le choix, le 17 mai, qu'entre un candidat de la droite extrême (Gilard) et un candidat de l'extrême droite (Dubois) ? Le bilan de la gauche socialiste y est désastreux. Souhaitons simplement qu'il n'anticipe pas une démarche semblable lors des prochaines élections municipales aux Andelys et à Vernon. Des erreurs ont été commises au plus haut niveau du PS et les complaisances de certaines personnalités de l'Eure sont déplorables. On peut regretter qu'une forte action en amont n'ait pas été entamée pour éviter ce fiasco évidemment prévisible.
Il n'empêche que l'élection de Jean-Louis Destans, pas écrite avant le premier tour (et même après) et celle de François Loncle ont mis du baume au cœur des socialistes. Même si Jean-Pierre Nicolas (sortant UMP battu) intente un recours devant le conseil constitutionnel, il y a de fortes chances pour que le président du conseil général soit confirmé dans ses nouvelles fonctions. Il rejoindra sans doute, eu égard à ses affinités, François Loncle au sein de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale. On en saura plus sur le sujet mardi. François Loncle prévoit du tangage mais son expérience des conflits personnels ne devrait pas lui nuire, bien au contraire.