20 juin 2009

Arnaud Montebourg et les primaires à Gauche : le Parti socialiste doit agir

Arnaud Montebourg, qu'on ne présente plus, a donc remis son rapport à Martine Aubry. Il était chargé de rédiger un texte destiné à permettre l'organisation de primaires élargies à toute la Gauche dite de gouvernement. Son objectif étant de dégager le plus grand dénominateur commun au PS, au PC, au Parti de Gauche, aux Verts, au PRG, si d'ici quelques mois ce parti se situe toujours à Gauche.
Arnaud Montebourg est très attaché à ces primaires ouvertes. Il est soutenu par les Peillon, Moscovici, Valls et quelques autres, non moins importants, qui considèrent que les portes et les fenêtres du PS doivent être ouvertes et que les dirigeants de ce grand parti d'opposition qu'est le Parti socialiste doivent cesser de se regarder le nombril.
Les conditions matérielles proposées sont assez compliquées avec plusieurs tours, une finale, une séance de réconciliation entre le (ou la) vainqueur et les vaincus. Évidemment, ces primaires doivent être aussi ouvertes que possible d'où la nécessité d'un accord des autres partis pour qu'ils acceptent de jouer le jeu et présentent des candidats. Les électeurs seraient inscrits sur la base du volontariat, auraient un ou deux euros à débourser et participeraient au vote « sous des grandes tentes » montées non loin des bâtiments officiels.
L'exemple ? Il nous vient des Etats-Unis. Arnaud Montebourg y a étudié de près les primaires d'où a émergé Barack Obama. Est-ce possible en France où nous n'avons pas cette culture et où nous sommes habitués à la présence d'un candidat socialiste (sauf en 2002) pour défendre les couleurs de la Gauche au second tour des présidentielles ? Daniel Cohn-Bendit n'est, a priori, pas hostile à ce système mais il met quelques conditions : le refus de l'hégémonie du PS aux législatives avec la garantie d'obtenir des députés et la constitution d'un groupe à l'Assemblée nationale. On n'a pas encore entendu le PC ni Jean-Luc Mélenchon. Leur réponse, si Martine Aubry le leur demande, ne devrait pas trop traîner. Chaque socialiste attaché aux intérêts des classes populaires qu'il défend, chaque homme ou femme de Gauche, se bien rendent compte que la situation actuelle ne peut perdurer. Si rien ne change, Sarkozy sera réélu en 2012.
Les leçons de 2002 et 2007 nous contraignent à innover. Martine Aubry a assuré que ces primaires n'étaient pas un gadget. Raison de plus pour y réfléchir. Vite et bien. Et agir.
La rédaction d'un projet avant juin 2010 va dans le bon sens. On comprendrait mal qu'il existât des postulants à la présidence sans programme à présenter aux Français.

19 juin 2009

Droit au séjour pour la famille Dramé de Louviers

Un comité de soutien à une famille sénégalaise de Louviers vient de se constituer. Il est animé par des membres de divers partis et mouvements ou associations dont RESF (Réseau éducation sans frontières) et la Ligue des Droits de l'Homme. Une pétition a été rédigée à l'intention de Mme Fabienne Buccio, préfète de l'Eure, afin qu'elle accorde des titres de séjour aux membres de cette famille sans papiers. Je vous invite à la signer et à la faire signer par tous ceux et celles qui souhaitent que cette famille composée des deux parents et de quatre enfants puisse vivre et travailler dans notre pays.

« A Madame la Préfète de l’Eure,
Monsieur Keba Dramé , d’origine sénégalaise, bachelier, est en France depuis 1993.Il y a été rejoint par son épouse Mariama en 2000. Le couple vit à Louviers. Ils ont actuellement en France quatre enfants à charge, âgés de 1 à 6 ans. Tous sont nés sur notre sol et auront à ce titre vocation à devenir nos concitoyens. Ces enfants ne connaissent que la France et ne parlent que la langue française.
Ce n’est que faute d’information et d’assistance suffisantes que Monsieur Dramé n’a pu faire valider en temps opportun l’ancienneté de son séjour dans notre pays qui aurait débouché sur une régularisation de droit. L’intensité, la stabilité des liens familiaux de la famille Dramé, ainsi que son insertion dans notre société et sa connaissance des valeurs de notre République ne sont plus à démontrer.
Monsieur Dramé a effectué à plusieurs reprises des démarches visant à régulariser sa situation administrative, mais il s’est heurté à des refus successifs, assortis de mesures d’éloignement.
Son avocat a récemment adressé en préfecture une nouvelle demande de titre de séjour, et un comité de soutien s’est constitué pour accompagner cette démarche.
Le comité de soutien demande à Madame la Préfète de l’Eure de bien vouloir prendre en compte avec bienveillance la demande actuellement en cours d’examen et d’user de son pouvoir discrétionnaire en vue d’accorder à la famille de Monsieur K.Dramé un titre de séjour « vie privée et familiale » à titre exceptionnel et humanitaire, dans la perspective de garantir aux jeunes enfants les conditions d’un épanouissement personnel compatible avec les valeurs humanistes dont sont porteuses nos institutions.
La famille Dramé, le Comité de soutien et les signataires vous en seront reconnaissants.

Comité de soutien à la famille Dramé : Membres signataires au 19 juin 2009 :
Artisans du Monde (ADM) – ATTAC – Collectif Etrangers-Français pour l’Egalité des Droits (CEFED 27) - Collectif de l’Eure de soutien à Wei Ying et Ming, aux Mineurs et Jeunes majeurs Scolarisés sans papiers / RESF 27 – Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD Terre Solidaire) – Ligue des droits de l’Homme (LDH) - Représentants élus du Conseil des Parents d’Elèves Jean Prévost – Secours Catholique - SNUipp (FSU) – N.P.A. –
P. S. – Parti de Gauche, ainsi que de nombreux citoyens solidaires, à titre personnel.

Pétition disponible sur sites : http://www.educationsansfrontieres.org/article20778.html rubrique RESF –Collectifs locaux – 27 Eure et http://pagesperso-orange.fr/cefed27

A Val-de-Reuil « le rêve se réalise »

Marc-Antoine Jamet, maire et Janick Léger, conseillère générale du canton de Val-de-Reuil. Photo JCH.
Serge Moati, producteur, a réalisé plusieurs petits films pour le compte de l'Agence nationale de la Rénovation urbaine et de la cohésion sociale afin de démontrer que l'action conduite dans plus de 300 villes de France porte ses fruits. Quatre villes ont été choisies par l'ANRU dont Val-de-Reuil. Regardez ce film, écoutez les commentaires des habitants et ceux de Marc-Antoine Jamet, maire, et retenez les mots forts qui jalonnent les quelques minutes consacrées à Val-de-Reuil et aux changements intervenus au cours des dix dernières années.
« Production de bonheur », « diversité, écologie, développement durable moteur de la reconstruction » « éviter les gaspillages » « de bons partenaires » « c'est pas une ville, c'est chez nous, un coin tranquille, cosmopolite, ce n'est pas un ghetto et ce n'est plus une ville-dortoir ».

Découvrez le film commandé par l'ANRU et consacré par Serge Moati à la cité contemporaine en cliquant sur : http://www.valdereuil.fr

François Loncle n'ira pas à Versailles

Vous êtes un certain nombre à m'avoir posé la question : François Loncle est-il l'un des deux députés socialistes à avoir voté contre la présence des députés de son groupe au Congrès de Versailles ? La réponse est oui. Il me l'a confirmé ce matin. Il m'a même précisé que l'accord pour aller à Versailles avait été concocté avant la réunion du groupe PS par Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry.
Devant le groupe, il a confirmé qu'il n'était pas candidat aux élections présidentielles (rires) et qu'il ne voyait vraiment aucun intérêt à participer à une séance qui n'est rien d'autre qu'un show médiatique de la part du président qui parlera sans qu'on puisse lui répondre puisqu'il sortira avant les prises de paroles des responsables des différents groupes. Quant à moi, je vois encore moins l'intérêt à être présent dans la mesure où M. Sarkozy va annoncer les grandes lignes de la réforme des institutions territoriales. Celle-ci va conduire nombre d'élus PS à la Guillotine. Que M. Sarkozy ait choisi Versailles pour parader montre bien en quelle estime il tient les élus opposés à la monarchie républicaine.

Pierre Mendès France et la guerre d'Algérie : Ah, si on lui avait fait confiance…


Eric Roussel, président de l'Institut Pierre Mendès France a organisé, ce vendredi matin, un séminaire sur le thème : « Pierre Mendès France et la guerre d'Algérie. » Deux historiens de renom et de grande qualité ont animé cette rencontre dans la salle du conseil municipal de Louviers, laquelle porte justement le nom de l'ancien maire de notre ville, ancien président du Conseil.
La « guerre » d'Algérie qui ne portera officiellement ce nom qu'après un vote du Parlement en 1999 a débuté à la Toussaint 1954 alors que Pierre Mendès France était le chef du gouvernement. Bien malin qui, alors, pouvait prévoir que huit ans plus tard, les accords d'Evian seraient signés accordant l'indépendance à l'Algérie et signifiant le retour d'1,2 millions de Français sur le territoire métropolitain.
Ce qu'il faut retenir de l'attitude de Pierre Mendès France, c'est d'abord sa volonté de rendre dignité et citoyenneté aux populations musulmanes. C'est, ensuite, sa prise de conscience progressive des erreurs commises par les gouvernements qui lui ont succédé menant inéluctablement à l'indépendance. C'est, enfin, le souci qu'il manifesta de protéger autant que faire se peut les Français d'Algérie rapatriés en 1962. Ses discours et prises de paroles de 1956 à 1958, et c'est encore plus vrai ensuite, insistent sur l'absolue nécessité de dialoguer, de négocier, de trouver des solutions entre les Français et les Algériens. Dès 1955, PMF affirme « que si les promesses avaient été tenues La France serait passée sans encombres de l'ère des empires à celle des fédérations de peuples libres. » Le 23 mai 1956, Pierre Mendès France démissionne du gouvernement pour protester contre la politique du gouvernement qui fait le contraire de ce qu'il a promis. Il abjure Guy Mollet de cesser l'épreuve de force, de mettre un terme à la torture, de rechercher les voies de l'apaisement par des mesures concrètes qu'il s'agisse des institutions, du travail, de la citoyenneté.
Mais il est déjà trop tard. L'indépendance est en marche. Benjamin Stora et Irwin Wall ont bien démontré pourquoi les atermoiements, les hésitations, les ambiguïtés de la politique française et surtout l'art du mensonge — excepté Pierre Mendès France — ont conduit notre pays dans le mur. Ils ont souligné pourquoi le général de Gaulle, malgré son discours de septembre 1959 sur « la Paix des braves », n'a pas su ou pas pu réaliser la paix avant 1962.
Je souhaite publier ces quelques lignes de PMF. Elles datent de novembre 1957. Elles sont extraites d'un discours qu'il prononce devant le congrès radical de Strasbourg. Il s'adresse en ces termes au nouveau président du Conseil : « Supposez que demain, au lieu de vous embourber dans un débat misérable sur la loi-cadre, vous déclariez que, dès maintenant, vous allez tenir les promesses anciennes, rendre aux musulmans les droits dont ils sont dépouillés, sortir des camps de concentration où ils pourrissent, ces intellectuels, ces hommes des classes moyennes qui doivent être vos interlocuteurs, supposez que vous leur donniez des libertés, la liberté de la presse, la liberté syndicale, qu'ils puissent désormais mener une vie d'hommes libres, égaux et respectés — supposez que vous supprimiez une fois pour toutes ces horribles ateliers de torture — je vous le demande, quelle majorité osera vous dire non et osera vous renverser ? »
On connaît la suite : le coup d'Etat du 13 mai, le putsch des généraux, le terrorisme de l'OAS, la paix si tardive et si chaotique…Pierre Mendès France na jamais été un bradeur d'empire. Il a été lucide, conscient de la marche de l'histoire et très tôt convaincu que c'est en rendant leur dignité aux hommes que la politique trouve la sienne.
Nos photos JCH : Benjamin Stora et Irwin Wall

18 juin 2009

Mieux respecter les droits des enfants

Enfants rolivalois dans la Cyberbase animée par des éducateurs spécialisés. (photo JCH)
Alors que l’année 2009 est celle du 20ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), la Ligue des droits de l'homme exprime sa vive préoccupation à l’égard de politiques tendant à faire de la jeunesse « une classe dangereuse » tout en ignorant certaines difficultés auxquelles celle-ci est confrontée.
Au gré des diverses réformes, on assiste à un alignement de la justice des mineurs sur le droit commun. Au nom d’une présomption de suspicion, on en vient à arrêter des enfants de 6 et 10 ans, à préconiser des contrôles systématiques à l’entrée des établissements scolaires, à tenter de développer un fichage généralisé des enfants dès le plus jeune âge…Parallèlement, on dénigre le travail de prévention, on retire des moyens à l’Éducation nationale, on supprime des postes en Rased et on envisage de supprimer la scolarisation des plus petits au profit de jardins d’éveils, éventuellement payés par les familles.
Ces questions ont été abordées par le Comité international pour les droits de l’enfant des Nations unies lors de l’audition de la France. Ce comité s’est aussi dit préoccupé par le nombre de suicides parmi les adolescents et a demandé ce que les pouvoirs publics comptent faire pour venir en aide aux deux millions d’enfants qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
La LDH sera attentive à l’ensemble des observations et recommandations finales du Comité des droits de l’enfant et rappelle que la CIDE s’impose à l’ensemble des autorités françaises.
Au sortir d’un congrès consacré à « la société de surveillance », elle s’adresse plus particulièrement au ministre de l’Éducation nationale pour lui demander comment il compte prendre en compte les réserves exprimées par le Comité à propos de la base de données Base-élèves.
La LDH se déclare pleinement solidaire des citoyens et en particulier des éducateurs qui sont menacés ou sanctionnés alors qu’ils exigent que l’exercice de leurs missions ne porte pas atteinte aux droits des enfants et de leurs familles.
(communiqué de la ligue des droits de l'homme du 18 juin 2009)

L'acharnement à l'ordre du jour du discours présidentiel

Il remonte de diverses sources médiatiques et politiques que le discours de M. Sarkozy devant le Congrès pourrait bien être essentiellement consacré à la réforme des collectivités territoriales. Après le succès de la liste UMP aux élections européennes, le président de l'UMP (n'oublions pas qu'il s'agit de M. Sarkozy) veut pousser son avantage et faire voter quelques « réformes » fondamentales avant les vacances estivales.
Les propositions d'Edouard Balladur vont servir de cadre général aux propositions présidentielles. L'objectif fondamental est de réduire le nombre d'élus locaux, de supprimer la compétences générale des différentes collectivités, d'empêcher les financements dits croisés et surtout de réduire l'espace de la Gauche qui dirige de nombreuses régions, de nombreux conseils généraux et de nombreuses communes et communautés.
Le chef d'orchestre de cette « réforme » pourrait être Dominique Perben qui n'a pas laissé un souvenir impérissable à la Justice et encore moins à Lyon où Gérard Colomb, le maire socialiste de la ville, mène sa barque où il veut.
Nicolas Sarkozy veut précipiter les événements et profiter de la faiblesse (provisoire ?) de François Bayrou et du Parti socialiste. Il sait que les régionales (c'est dans quelques mois) vont être difficiles pour la Gauche (avec de nombreuses primaires et donc des seconds tours délicats) qui risque bien de laisser quelques plumes dans ce scrutin. Et comme la direction du PS a décidé de décentraliser le pouvoir de décision permettant aux présidents de régions de faire au mieux (alliances politiques, choix des candidats, programme…) On va assister à une cacophonie rendant le PS encore plus inaudible et incohérent. Les militants du PS vont-ils laisser faire ? Vont-ils accepter que Jean-Jack Queyranne s'allie dès le premier tour au MODEM ? Que le PS passe des accords de second tour avec le MODEM même sous conditions ? Que vont penser nos alliés potentiels (Verts, PC, parti de Gauche) de cette stratégie ? Daniel Cohn-Bendit n'est pas hostile à un travail commun avec le MODEM mais Dany le Rouge…n'est pas un Vert français !
Les Guéant, Lefebvre, Copé, Marleix sont à la manœuvre. Nicolas 1er considère que ses adversaires principaux sont à terre et qu'il faut les achever. D'où cet acharnement à engager, dès maintenant, des révisions juridiques et politiques sur l'organisation administrative et territoriale. Si le PS continue de montrer le visage qu'il vient d'afficher à l'occasion du Congrès de Versailles en acceptant de se rendre dans la ville royale, d'assister au show du président et de partir sans rien dire, je ne suis pas certain que les Français vont applaudir des deux mains. D'une seule, c'est difficile il est vrai !

17 juin 2009

Le train de vie excessif du président de la République : il a dépensé 113,182 millions d'euros en 2008 soit 21,7 % d'augmentation !

Le travail de René Dosières (député apparenté PS de l'Aisne, notre photo) est un travail de fourmi. Depuis des années, il s'est attelé à une tâche énorme : détailler au plus près les dépenses de la Présidence de la République. L'affaire est loin d'être simple. Pendant longtemps, il a dû procéder par des questions écrites adressées aux ministres et il lui fallait souvent attendre des mois avant d'obtenir des réponses opâques… Toutes les précisions sur le blog de René Dosières : http://renedosiere.over-blog.com/

Ces dépenses 2008 couvrent un vaste champ : le personnel, l'intendance, les transports (en avion, en voiture) les mises à disposition des ministères, les investissements. Hier, René Dosière donnait une conférence de presse à l'Assemblée nationale au cours de laquelle il a à nouveau dénoncé les à peu-près, les incertitudes, les affirmations sans preuves et aussi les invraisemblances d'un budget élyséen dorénavant soumis à l'examen de la Cour des comptes. Celle-ci, selon René Dosières, devrait rendre public son rapport en juillet prochain.
Dans l'attente René Dosières explique que les dépenses de la présidence ont été supérieures au budget voté (+ 2,802 millions d'euros) que l'augmentation des dépenses courantes et de 21,7 % soit un rythme 7,8 fois supérieur à la progression du budget de l'Etat. Il indique que la progression totale du budget est ramenée à 18,5 % avec les dépenses d'investissement soit un rythme 6,6 fois supérieur à la progression du budget de l'Etat. Les charges courantes (frais de réception, téléphone…) atteignent 26 millions, en augmentation de 51,2% par rapport à 2007 : « Si le rapport détaille avec complaisance tous les efforts d’économie réalisés au point de dissimuler la réalité, comme on le voit avec le coût de la garden party du 14 juillet, il se garde bien d’expliquer clairement et simplement l’évolution des principaux postes de dépenses. »
Avec un montant de 16,3 millions d'euros, le coût des déplacements augmente de 26,3% par rapport à 2007. Il existe deux types de déplacements : ceux qui sont liés au rôle international de la présidence, dont le montant s’élève à 12,2 millions d'euros (jusqu’en 2008, ces déplacements étaient directement pris en charge par le ministère des Affaires étrangères, et par le ministère de la Défense). Les déplacements en métropole et outre-mer, pour un montant de 4,1 millions d'euros (auparavant leur coût était pris en charge par le Ministère de l’Intérieur et de l’Outre-mer).

Les frais de personnel constituent le poste budgétaire le plus important : 69,5 millions d’euros soit 62% des dépenses de fonctionnement. Force est de constater que les renseignements fournis sur ce poste sont de plus en plus succincts. La transparence recule. S’agissant des effectifs, le seul chiffre fourni est le nombre global : 1031 personnes travaillent pour le compte de l'Elysée au 31 décembre 2008. C’était déjà l’effectif en poste au 1er juillet 2008. René Dosières entre longuement dans les détails et analyse les dépenses d'investissement en baisse considérable pour obtenir un équilibre du budget global.

Il conclut : « L’année 2008 se caractérise donc par une « explosion » des dépenses de la présidence sans commune mesure avec les efforts exigés des administrations de l’Etat. Il restera également à vérifier que ces dépenses supplémentaires, liées incontestablement à une activité accrue de la présidence mais aussi à un train de vie excessif s’accompagnent d’une diminution équivalente des dépenses des cabinets ministériels, ce qui, a priori, ne parait pas évident. Enfin, s’il apparaît que la régularité des recettes « exceptionnelles » n’est pas établie, il en résulterait un déficit 2008 de 2.419.062 euros, ce qui constituerait une vraie rupture dans l’histoire financière de la présidence de la République, puisqu’il s’agirait d’une première. Le rapport de la Cour des Comptes sur le budget de la présidence devrait apporter des précisions sur ces points. »
René Dosières a profité de l'occasion pour faire 10 propositions destinées à rendre transparentes les dépenses de l'Elysée :
— Présenter les comptes de la présidence selon un cadre comptable plus rigoureux et plus détaillé.
— Achever la consolidation du budget de la présidence, en intégrant toutes les dépenses qui restent financées par les ministères.
— Fournir la liste et le montant des gros travaux d’investissement réalisés durant l’année.
— Distinguer clairement le traitement du Président (295 000 euros) des autres dépenses.
— Etablir un état détaillé du personnel par service, statut et affectation au 31 décembre de l’année en cours.
— Donner la liste des déplacements officiels du Chef de l’Etat.
— Etablir chaque année le bilan carbone de la Présidence de la République.
— Liste (et superficie) des ensembles immobiliers occupés par la Présidence de la République (logements et bureaux).
— Fournir la liste des cadeaux officiels reçus dans l’année.
— Joindre le rapport de la Cour des Comptes sur le budget de la Présidence au compte de gestion de l’Elysée.

16 juin 2009

Jacques Laisné, préfet du Var et ancien préfet de l'Eure, muté à la Cour des comptes

Le président Sarkozy a la dent dure. Il n'épargne personne. Quand il a demandé à Jacques Laisné, préfet du Var et ancien préfet de l'Eure, l'an dernier, de s'occuper personnellement du dossier du tout à l'égout de la propriété appartenant à la famille de sa femme Carla Bruni, au cap Nègre, il voulait une solution rapide. Quand on veut on peut.
Jacques Laisné a dû être confronté à l'Etat de droit et aux différentes actions judiciaires des propriétaires constitués en collectif dont l'un est, parait-il redoutable, tant sa compétence et son opiniâtreté ont fait le bonheur des autres propriétaires. Tout préfet qu'il est, Jacques Laisné n'a pas pu aller au-delà d'une certaine limite et Nicolas Sarkozy, doté d'un pouvoir discrétionnaire et teigneux, a viré le préfet aujourd'hui même. Ne pleurons pas. M. Laisné retrouve la Cour des comptes et une vie parisienne agréable.
Celui qui a tout à craindre c'est le nouveau préfet du Var. Sa feuille de route sera claire : régler le problème des eaux usées de Mme Bruni-Tedeschi. Et que ça saute !

« Un programme de travail et M. Barroso »

Bruno Le Maire, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, a rappelé que si la France soutenait sans ambiguïté la candidature de José Manuel Barroso à sa propre succession, elle continuait d'exiger de ce dernier qu'il s'engage sur un programme politique de législature. Ce programme devra donner des indications claires quant à la politique qui sera suivie en matière de concurrence, de soutien à l'activité économique et à l'industrie européenne, de compétitivité ou de recherche : « Nous soutenons la candidature de M. Barroso, mais nous la soutenons avec un élément complémentaire très fort qui est d'avoir de la part du candidat à la présidence de la Commission un programme de travail qui soit le plus clair et le plus ambitieux possible pour les cinq prochaines années. » a assuré M. Le Maire.

« C'est M. Barroso et un programme de travail ou un programme de travail et M. Barroso. Voila la ligne très claire que soutient la France ». « N'importe quel programme ne convien(drait) naturellement pas ». On sent du côté français comme un léger soupçon à l'égard de M. Barroso. Bruno Le Maire explique aussi que c'est par respect pour le nouveau Parlement européen que le gouvernement français ne souhaite pas une désignation « juridique » du président de la Commission. M. Barroso devra se contenter d'une nomination d'intention.

Cela signifie que Daniel Cohn-Bendit et son mouvement anti-Barroso ont des chances de donner quelques résultats. Le vote du Parlement sur la désignation du nouveau président de la Commission (l'organe exécutif essentiel de l'Union européenne) risque d'être très pimenté.