6 décembre 2008

La réunion de la gauche molle avec le centre dur


Le maire de Louviers, président de l'agglomération Seine-Eure, est également vice-président de l'association pour la réunification de la Normandie. Suite aux propos tenus par le Président de la République sur l'organisation administrative et territoriale française (« les Français n'y comprennent rien ») et sa remarque sur l'existence de deux Normandie alors qu'il serait souhaitable, selon lui, qu'il n'y en ait qu'une, un débat a été organisé sur le plateau de France 3 Caen.
L'émission « La voix est libre » donnait la parole, l'autre samedi, à des élus bas et Hauts-Normands dont Franck Martin, invité pour son appartenance au Parti radical de Gauche.
Une fois faite la présentation des invités, un tour de table a été organisé. Le journaliste présente alors brièvement Franck Martin dont la première parole est la suivante : « il m'arrive aussi d'être de gauche. » Quel aveu ! Cela veut-il dire que la plupart du temps il est de droite ? Souvenons-nous de sa campagne électorale législative. Il écrivait : « Comme Ségolène je veux construire une coalition arc-en-ciel du PC au centre contre la droite. » Une phrase qui n'a aucun sens puisque le centre c'est la droite.
Maintenant on a compris pourquoi il s'acharne tant contre ceux qu'il qualifie d'archaïques. Les « modernes » de gauche veulent gouverner avec le centre donc la droite. Le renouvellement qu'il préconise tant, c'est : « pour gagner il faut retrouver les électeurs qui ont fui vers le centre ». Bernard Leroy, candidat du centre, chouchouté par Franck Martin à la CASE, s'est dépêché, au second tour, de rejoindre Françoise Miquel, la candidate de l'UMP. Franck Martin veut gouverner « avec des gens d'opinion différente, sans sectarisme politique ».
Alors ? Méfiance. La réunification de la Normandie est peut-être un rideau de fumée qui cache une autre réalité : la réunion de la gauche molle avec le centre dur.

L'émission est évidemment visible sur France 3 Basse-Normandie (Postcast pendant trois semaines)
http://jt.france3.fr/regions/popup.php?id=e14a_voixlibre

Rue du Rempart ou rue du Flambard ?


La rue du Rempart telle qu'elle est aujourd'hui. Page du catalogue de promesses du maire lors de la campagne municipale de février-mars 2008. (photo JCH)
Dans son programme électoral, l'actuel maire de Louviers, président de l'agglomération Seine-Eure avait annoncé un énorme programme de rénovation de la voirie. Ce programme de 18 millions d'euros sur six ans (une année est passée) avait évidemment séduit les Lovériens, témoins malheureux de l'état de nombreuses rues de Louviers.
L'une d'entre elle, la rue du Rempart pour la nommer, est un axe fort. Décisif même puisqu'elle fait le lien entre les quartiers Est de Louviers et le centre ainsi que le nord de la ville. Cette rue est dans un état lamentable. Voire dangereux. Je suis de ceux (comme tant d'autres) qui l'utilisent plusieurs fois par jour. A chaque passage, je peste contre les trous sur la chaussée, les flaques d'eau (et il pleut souvent en cette fin d'automne) et je mesure la grogne des riverains dont les murs des propriétés et les fenêtres sont systématiquement arrosés au passage des voitures et des poids lourds.
Je sais bien que Paris ne s'est pas fait en un jour et que le programme est tel qu'il faudra l'étaler sur plusieurs années. Mais je me demande pourquoi la rue du Rempart n'est pas classée dans les axes prioritaires à restaurer, pourquoi elle est à l'abandon depuis si longtemps. Certains l'ont même surnommée la rue du flambard en faisant allusion aux promesses du maire et de sa majorité intenables financièrement. Dans la plaquette électoraliste distribuée par le maire (voir photo) on lit en effet : « la rue du Rempart n'attend plus que la fin du chantier du site des Grelots pour être rénovée et embellie. » Au rythme où va ce chantier, on imagine que la rue du Rempart sera rénovée dans deux, trois, voire quatre années ! Est-ce si indispensable de lier les deux chantiers ? Ou est-ce la facilité de ne rien faire…pour ne rien payer.

5 décembre 2008

Rachida dati désavouée par Fillon

Rachida Dati est dans la déveine. François Fillon a déclaré aujourd'hui que le gouvernement n'avait aucun projet pour abaisser à 12 ans le seuil de la détention possible pour les mineurs. Alors que Rachida Dati avait affirmé qu'il s'agissait d'une mesure de bon sens, le Premier ministre pense qu'il s'agit d'une belle connerie et met un terme aux supputations. Quelle pagaïe dans ce gouvernement ! Heureusement que Patrick Devedjian vient de l'intégrer. Il pourra « relancer » sa crédibilité…

Pas d'unanimisme de façade au Parti socialiste

Martine Aubry fait ce qu'elle a dit qu'elle ferait. S'appuyant sur les 71 % des suffrages des militants obtenus lors du vote des motions, autrement dit sur les lignes politiques de Bertrand Delanoë, Benoit Hamon et la sienne, elle a rédigé un texte d'orientation qu'elle a soumis aux amis de Ségolène Royal et à Ségolène Royal elle-même. Elle a conditionné la présence des « royalistes » dans les instances dirigeantes du parti à leur approbation de la ligne politique ainsi définie. Vincent Peillon, l'un des principaux conseillers de Ségolène Royal a regretté de ne pas avoir été associé à la rédaction du texte mais il a précisé que le refus de tout accord avec le MODEM (contenu dans le texte) empêcherait les royalistes d'approuver cette ligne politique. Par conséquent, ils s'abstiendront samedi lors du vote du conseil national.

Pour une fois, le PS ne va pas adopter une ligne mi-chèvre, mi-chou. Avec Martine Aubry, il fallait s'attendre à ce qu'elle agisse conformément à ses déclarations d'il y a quelques semaines : « c'est la ligne politique qui conditionne les alliances, ce ne sont pas les alliances qui conditionnent la ligne politique. » Les socialistes, dans leur grande majorité, ont adopté une ligne refusant tout accord national avec le MODEM. Bien sûr qu'il y aura ouverture, bien sûr qu'il y aura un renouvellement mais pas dans la confusion. C'est le premier message que je retiens de l'abstention des royalistes.
Le second message, corollaire de leur attitude, est le positionnement à gauche de Martine Aubry et de la future direction. Elles n'iront pas par quatre chemins : opposition claire et nette à Nicolas Sarkozy et sa politique, question sociale au cœur du projet socialiste, réarmement de la puissance publique, relance par l'amélioration du pouvoir d'achat et des salaires et non pas relance par les cadeaux aux entreprises sans obtenir de contreparties solides.
Le troisième message s'adresse aux militants socialistes. Martine Aubry veut un parti de militants, pas un parti de godillots ou de fans. Pas un parti d'admirateurs béats forts pour faire exploser l'applaudimètre au Zénith. Un militant c'est un homme ou une femme, un jeune ou un vieux, un salarié du privé ou de la fonction publique, un cadre ou un ouvrier, un étudiant ou un chômeur. C'est quelqu'un qui prend de son temps pour distribuer des tracts, coller des affiches, participer aux réunions de sections et au débat d'idées. C'est quelqu'un qui apporte sa générosité, son désintéressement, son envie d'apprendre et d'échanger ce qu'il sait. C'est beaucoup plus qu'une machine à voter.

Légende photo : Les salariés de Tyco ont reçu le soutien officiel du Parti socialiste, samedi dernier, lors de la manifestation dans les rues de Louviers. Martine Aubry souhaite que les militants socialistes retrouvent le chemin des manifestations et se rangent derrière des banderoles aux textes non équivoques.

Une première en Isère : des enfants raflés à l'école

La responsable de Réseau sans frontières de l'Isère nous a adressé le texte suivant qui en dit long sur les pratiques de M. Hortefeux (nouveau secrétaire général de l'UMP) et de ceux qui sont sous les ordres du ministre de l'Intérieur, Mme Alliot-Marie. Parfois, souvent même, on se demande dans quel pays nous vivons ! J'ai même appris avec effroi qu'une dictature avait sollicité les services de renseignements français pour l'aider à s'inspirer du fichier EDVIGE (1 ou 2) ! Comme quoi ce fichier ne répond pas, mais alors pas du tout, aux exigences d'une démocratie telle que nous la concevons.

« Hier s'est produit un fait très grave à l'école du Jardin de Ville, à Grenoble. A 15h45, un père de quatre enfants (un de moins de trois ans, deux scolarisés en maternelle et un en CE1 à l'école du Jardin de Ville) est venu, accompagné de deux policiers en civil, chercher ses enfants, pour "un rendez-vous en préfecture", ont compris les enseignants. A 19h, on apprenait que la famille au complet était au centre de rétention de Lyon.
Ils y ont dormi. Ils étaient injoignables hier soir. On a réussi à les joindre tôt ce matin aux cabines téléphoniques du centre de rétention (qui, rappelons-le, est une prison). Ils étaient paniqués. On a prévenu le centre que la CIMADE, seule association ayant le droit d'entrer dans
les centres de rétention, irait voir la famille ce matin. Arrivés au centre,les militants de la CIMADE les ont cherchés, sans succès : la famille était en route pour l'aéroport, leur avion décollant une demi-heure plus tard.
Nous n'avons rien pu faire, nous attendions que les militants des la Cimade comprennent la situation de la famille, afin de pouvoir les aider en connaissance de cause. Ils ont été expulsés ce matin. Leurs chaises d'école resteront vides.
C'est une première en Isère : la traque des étranger-e-s pénètre dans les écoles. Les seuls enfants en situation irrégulière sont ceux qui ne sont pas à l'école. Nous vous demandons de bien vouloir faire circuler cette information le plus largement possible. Personne ne doit pouvoir dire "on ne savait pas".
Merci.
Emmanuelle, pour le Réseau Education Sans Frontières 38

Un amendement parlementaire rédigé par les conseillers de M. Bouygues, l'ami du président

Que François Loncle ait traité hier en séance publique M. Boyon de « valet de Chambre » du président Sarkozy n'est pas surprenant après que le président du CSA venait d'approuver le projet de réforme de l'audiovisuel actuellement soumis à l'examen du Parlement. Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale l'a d'ailleurs appelé à démissionner de ses fonctions dans la mesure où M. Boyon est évidemment sorti de la réserve qui sied à un président du CSA. Visiblement, cet appel n'a pas ému M. Boyon qui, en bon sarkozyste, se moque comme de sa dernière liquette des remarques de l'opposition. Ces gens-là se croient tout permis et ils ont un maître qui leur donne l'exemple.

Je souhaite revenir dans ce court article sur un aspect horrible de ce qui se passe à l'Assemblée nationale. Je rends grâce au « Canard enchaîné » de nous avoir révélé que si le pourcentage du chiffre d'affaires de publicité prélevé sur les chaines privées pour financer les chaines publiques était passé de 3 % à 1,5 % c'est tout simplement parce que M. Bouygues a fait rédiger par ses conseillers financiers un amendement repris mot pour mot par le rapporteur UMP de la loi et ensuite approuvé en séance par les députés de la majorité ! Le lobbying des patrons de presse est très intense. Que des députés (UMP) se laissent influencer à ce point est tout simplement révoltant et montre l'étroitesse de la marge de liberté individuelle qui leur reste.

« Darcos t'es foutu, les lycéens sont dans la rue »

Plusieurs dizaines de lycéens et lycéennes des Fontenelles ont fait grève ce vendredi, pour protester contre la réforme de l'Education nationale préparée par Xavier Darcos. Cette réforme vise à supprimer des filières (Economique et social) options artistiques, et à supprimer des heures de cours d'où un amoindissement des moyens éducatifs et la suppression de nombreux postes d'enseignants.
Ils ont défilé en bon ordre dans les rues de la ville pour se rendre jusqu'au lycée Decrétôt, où ils ont appelé leurs collègues du secteur professionnel à la rejoindre. Haut-parleur à la clé, les jeunes manifestants ont fait preuve d'une belle détermination et d'un bon entrain. Le Parti socialiste est évidemment à leurs côtés pour empêcher la casse du système éducatif remis en cause de la maternelle à l'université par un gouvernement animé d'une farouche idéologie anti-novatrice et anti-progressiste.

4 décembre 2008

« De Sarkozy, par Sarkozy, pour Sarkozy…»

Laurent Fabius sur grand écran au congrès de Reims (photo JCH)
L
e Collectif baptisé «Libertés, Egalité, Justice» vient de se constituer qui promet « des initiatives pour s'opposer à la mise en oeuvre des préconisations du rapport telle que l'incarcération des mineurs à partir de 12 ans ainsi qu'au démantèlement déjà à l'oeuvre de la justice des mineurs ». Le collectif regroupe notamment la Ligue des droits de l'Homme, le Syndicat de la magistrature, l'association française des magistrats de la jeunesse et de la famille (l'AFMJF), le Syndicat des avocats de France (SAF), le syndicat étudiant UNEF, la CGT-pénitentiaire, la CGT-PJJ, le PCF, la LCR. J'espère que le Parti socialiste rejoindra très bientôt ce comité.

Une centaine d'experts de l'enfance ont, d'autre part, signé un manifeste intitulé « emprisonner n'est pas éduquer » lancé par le magazine PsychoEnfants (http://www.psychoenfants.fr). Le magazine et les experts veulent « attirer l'attention des pouvoirs publics sur les dangers d'un tout répressif, réaffirmer le rôle majeur de l'éducatif et souligner l'importance d'une réflexion approfondie sur la réalité psychologique de l'enfant ».

Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a fait savoir, aujourd'hui, qu'elle était réservée sur l'incarcération possible des mineurs à partir de 12 ans. C'est simple, au gouvernement, vous avez les gentils et les méchants. Quand ils ont fini de se chamailler (ouverture des commerces le dimanche, agression contre les villepenistes, loi sur l'audiovisuel etc. etc.) le Président siffle la fin de la récréation et dit ce qu'il faut penser et faire. A Reims, L'aurent Fabius avait trouvé une superbe formule pour qualifier ce qui se passe à la tête de l'Etat : « La démocratie en France aujourd'hui, c'est le gouvernement de Sarkozy, par Sarkozy, pour Sarkozy. »


Nous pouvons faire reculer ce pouvoir cynique et liberticide

S'il faut descendre dans la rue pour défendre la liberté d'information à la télévision, comme les salariés de Tyco l'ont fait pour tenter de conserver leur emploi, nous appelerons les Français à protester contre les menaces sérieuses que fait peser le gouvernement actuel sur le pluralisme. (photo JCH)

Roger Karoutchi, ministre chargé des relations avec le Parlement et François Fillon, Premier ministre, ne l'ont pas caché. Pour écourter les débats à l'Assemblée nationale sur la réforme du paysage audiovisuel français, le gouvernement va utiliser l'une des procédures prévues par la Constitution et qui permet, par le vote bloqué ou l'application de l'article 49-3, d'imposer ses vues à une assemblée réticente.
Tous les députés socialistes, communistes, Verts, radicaux, sont opposés à cette réforme de la loi qui nous ramène 30 ans en arrière quand le gouvernement avait encore un ministre de l'information. Celui-ci ne se privait pas de faire pression sur les chaines de télévision et tentait d'orienter le contenu de l'information. Nicolas Sarkozy rêve d'avoir dans sa main les présidents des chaines publiques (puisqu'il les nommera lui-même) et aussi les responsables de l'information. En privé, les députés UMP affirment que « 80 % des journalistes des chaines publiques sont de gauche. » Ne cherchons pas ailleurs la volonté de mainmise du gouvernement sur France télévisions.
François Loncle, député de Louviers, est intervenu dans le débat pour affirmer que « des licenciements d'origine politique avaient eu lieu sur France 24 (la chaine internationale) et RFI (Radio France Internationale) ». Il s'est dit « très gêné que la directrice générale déléguée de France 24 soit l'épouse du ministre des affaires étrangères. » Ne nous leurrons pas. Le combat mené au Parlement par l'opposition de gauche n'est pas un combat d'arrière garde. Il s'agit de conserver un acquis extrêmement précieux, conforme à une démocratie adulte et respectueuse du pluralisme : une information libre et honnête ne dépendant que de la conscience des journalistes.
Réfléchissons un instant à ce que va devenir le Paysage audiovisuel français quand TF1 et M6 vont crouler sous les millions d'euros de publicité et quand France 2, France 3, et les autres vont dépendre des « bonnes » (ou des mauvaises) grâces de l'Etat pour obtenir des financements durables. Je suis d'accord avec ceux qui suggèrent de mener une campagne identique à celle qui fit reculer Dominique de Villepin sur le CPE. Par la mobilisation des parlementaires, des élus locaux, des Partis politiques (PS, PCF, Verts, PRG, MODEM) des Français sans parti mais attachés à un bien collectif précieux, nous pourrons faire reculer ce pouvoir cynique et liberticide.

Cuisson d'automne à la Galerie Complément d'objet


Jean-Paul Azais, "Cuisson d'Automne", du 6 décembre au 28 décembre, vernissage le samedi 6 décembre, Les Fiefs à Martot. Galerie Complément d'objet ouverte de 14h30 à 19 heures du jeudi au dimanche. Contact@denis-goudenhooft.com tel: 02 35 87 18 25