Derrière Hélène Carrère d'Encausse, on reconnait Bernard Stirn et Pierre Delvové |
Mon récent reportage photo sur l’intronisation de Bernard Stirn, comme nouveau membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, ne rend évidemment pas compte de la carrière brillante d’un homme connu pour ses talents juridiques bien au-delà des frontières hexagonales. D’ailleurs, de nombreux délégués étrangers, européens notamment, avaient tenu à venir à Paris pour assister à une forme de consécration laquelle sied mal à un homme dont la tempérance et la modestie sont notoires. Je me devais donc, même brièvement, de revenir sur une cérémonie républicaine suivie par une assistance nombreuse.
Ceux et celles qui ont rencontré Bernard Stirn ailleurs qu’au Palais royal où siège le Conseil d’Etat, savent combien il est ouvert et généreux. Il est de ces intelligences discrètes qui ne veulent que le bien et le bon. Toute sa carrière, de la faculté de droit de Caen jusqu’aux plus grandes écoles de la République (Sciences Po Paris et l’ENA) et ensuite partout où il a enseigné ou pratiqué le droit, témoigne d’un respect scrupuleux des règles et d’une rigueur que seuls les esprits pétris d’humanisme parviennent à déployer dans la durée, quelles que soient les trépidations du monde politique. Je n’aurais garde d’oublier qu’il présida, pendant de longues années et avec quelle assiduité, le conseil d’administration de l’Opéra de Paris épris qu’il est de danse et d’art lyrique.
Dans le portrait de Bernard Stirn que Pierre Delvolvé a brossé lors du discours d’accueil (un discours très attendu…depuis trois années perturbées par la pandémie de la Covid) sans notes, d’une grande élévation et non sans humour (Jean Castex a dû avoir parfois les oreilles sifflantes) on a redécouvert les qualités de celui qui a formé 48 générations d’étudiants, créé une jurisprudence souvent originale, défendu les droits fondamentaux dans le corpus d’une Charte européenne adjointe au traité de Lisbonne et rédigée avec Guy Braibant et quelques spécialistes d’une matière aussi pointue qu’exigeante. De même, l’apport créatif de Bernard Stirn se retrouve-t-il dans les différentes éditions des livres qu’il a consacrés au droit public ou « aux libertés en questions ». Président de la section du contentieux du Conseil d’Etat pendant plusieurs années, Bernard Stirn a eu maintes occasions lors de référés, par exemple, de manifester l’attachement de la haute juridiction administrative à l’égard des droits et des libertés, le pouvoir des gouvernants ayant parfois besoin d’être recadré sinon freiné.
L’épée remise par Jean-Marc
Sauvé (avec les roulements de tambour des gardes républicains) a toute une
histoire. Elle a appartenu à son grand-père puis son père, tous deux préfets de la
République, que le hasard des nominations a conduit en Normandie où Bernard
Stirn est né et a choisi de résider. Au Vaudreuil très exactement. Il y passe
une retraite fort active, puisque le club de golf de cette commune le compte
parmi ses membres où il jouit d’une estime générale. D’ailleurs il avait eu la
bonne idée d’inviter quelques amis golfeurs, pratiquants d’un sport où
l’étiquette et l’éthique sont des valeurs essentielles. Des valeurs que le juge Stirn a défendues toute sa vie.
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