28 septembre 2020
La République en marche trébuche aux sénatoriales dans l'Eure
La victoire de la droite, toutes tendances confondues aux sénatoriales dans l’Eure n’est pas une surprise. Le score de Sébastien Lecornu (LREM) est sans doute une déception pour une personnalité montante et qui espérait bien décrocher deux élus ! Comme M. Lecornu va conserver son poste de ministre, Mme Duranton se succédera à la elle-même sans assurance d’occuper son siège pour la durée légale du mandat. Hervé Maurey (LR), rusé et persévérant, est donc récompensé en gagnant l’élection pour lui-même et pour la fille du sénateur Pluchet, arrivée là plus sur son nom que pour son action locale. L’Eure est en effet un drôle de département. Les dynasties s’y développent depuis des décennies. On a eu les de Broglie, les Tomasini, n’en jetez plus ! Mairies, Parlement, on trouve un fils là, une fille là-bas, parfois le seul nom suffit pour tout brevet de civisme et d’engagement.
Timour Veyri (PS) le candidat de la gauche unie (sans les écologistes) devra donc attendre des jours meilleurs pour décrocher un mandat sénatorial. Compte tenu du mode d’élection (second degré) et de l’origine essentiellement rurale des électeurs (trices) il faudrait un miracle pour que la gauche y retrouve ses petits. L’alternance sénatoriale n’a joué qu’une seule fois — nationalement — au cours des cinq décennies écoulées et ce n’est pas demain que la Haute Assemblée, comme on dit, acceptera de modifier un mode de scrutin qui bénéficie à la droite en permanence. Hier, Marie -Noëlle Lienemann, sénatrice non renouvelable, évoquait sur Public Sénat la nécessité de mieux représenter les villes et les métropoles pour atteindre un équilibre des territoires. Qui osera proposer une réforme nécessitant l’accord des deux chambres du Parlement ? On ne connaît pas de sénateur ayant envie de se faire hara kiri.
Le bilan de ces sénatoriales est un signe inquiétant pour la République en Marche. Sur les 1900 et quelques inscrits, M. Lecornu ne recueille que le tiers des voix. C’est peu pour l’ancien président du conseil général, ancien maire de Vernon, dont la marche en avant devait permettre à LREM de gagner deux sièges de sénateur. Dans la jeune carrière de M. Lecornu, le faux pas de ce dimanche sera vite oublié. Lors des vents contraires qui ne manqueront pas de se lever, tôt ou tard, il retrouvera son siège de sénateur puisque la loi permet aux ministres mis en congé de ne plus passer par des partielles et de retrouver leur siège de parlementaire. Mme Nicole Duranton aurait-elle choisi le mauvais cheval ?
Les résultats en chiffres : Liste Maurey (LR), 953 voix, Liste Lecornu (LREM) : 589 voix, Liste Véry (PS,PC,Génération S, Place publique): 306 voix, liste Sanchez (EELV) : 45 voix.
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