Le dépouillement en 2008. |
Quelle est la situation
lovérienne à deux mois du premier tour des élections municipales ? A
l’évidence, elle n’est pas claire. Si certaines listes poursuivent leur
campagne menées depuis des semaines avec assiduité et persévérance, on trouve
de nouvelles listes dont il n’est pas certain qu’elle iront jusqu’au bout
c’est-à-dire jusqu’au 15 mars date du premier tour.
Rappelons que
François-Xavier Priollaud, maire sortant, s’appuie sur la participation d’une
équipe renouvelée (en partie) suite à des départs volontaires ou suscités. La
task-force reste identique avec Anne Terlez (MODEM), Jacky Bidault (LREM),
Daniel Jubert (LR) notamment, la composition politique alliant donc des
Républicains (LR) des MODEM, des LREM, des sans partis dont d’anciens militants
actifs auprès de Franck Martin. Le maire sortant a l’habileté de ne pas
mélanger politique nationale et politique locale une manière d’éviter les
conséquences du mouvement social en cours notamment sur le projet de loi
concernant les retraites. Et puis, plus fondamentalement, François-Xavier
Priollaud — c’est le reproche que lui fait Bruno Questel député LREM — n’a
jamais vraiment mouillé le mot pour Macron, notamment lors des dernières
élections européennes. Le maire sortant présente d’ailleurs ce soir au Moulin
le programme de sa liste intitulée « Louviers au cœur » une sorte de rappel de
la liste « j’aime Louviers » qu’avait conduite Odile Proust. L’amour et le cœur
seraient-ils l’exclusivité du centre droit ?
Philippe Brun, jeune
magistrat en disponibilité (depuis quelques temps) pour lui permettre de mieux
se consacrer à la campagne électorale, a rassemblé une gauche diverse
comprenant des écologistes, des adhérents du PCF, de la France insoumise mais a
surtout fait appel à des personnalités dont Ingrid Levavasseur, ex-gilet jaune,
connue pour la lucidité de ses analyses et le retentissement médiatique de son
aventure. Si son livre ne s’est pas vendu autant qu’un prix Goncourt, il a le
mérite de rendre compte dans le concret de la vie quotidienne d’une famille
monoparentale pour laquelle joindre les deux bouts relève de l’exploit. De
l’avis général, la campagne conduite par Philippe Brun et ses amis est
assurément une des plus inventives mais le secret des urnes ne permet aucune
espèce de pronostic à deux mois de l’échéance. Il n’en demeure pas moins que
les sorties publiques de Philippe Brun et ses amis ne laissent personne
indifférent tant dans le choix des lieux que dans celui des sujets liés à la
vie quotidienne. A l’évidence, sa campagne est construite et progressive. Que
nous réserve-t-elle d’ici le 15 mars ?
Je passe très rapidement sur
les listes d’extrême droite, celle du RN de M. Timothée Houssin et celle de Mme
Perrot, « Louviers d’abord » dont le titre avait été utilisé dans le passé et
dans les années soixante-dix par des gaullistes qui doivent se retourner dans
leurs tombes. Autant la liste Houssin récoltera les suffrages des fans de
Marine Le Pen autant la liste de Mme Perrot me semble non assurée de figurer au
premier tour.
A Gauche encore, Diego
Ortega se présente à la tête d’une liste composée de personnes expérimentées.
On y trouve d’anciens responsables des municipalités de Franck Martin qu’ils
(ou elles) soient élu(e)s ou encore des fonctionnaires territoriaux maintenant
dégagés de toute responsabilité professionnelle. Il s’agit évidemment d’une
liste à prendre au sérieux dans la mesure où l’expérience de la gestion et la
bonne connaissance des dossiers sont un avantage évident. De plus, la
survivance des réseaux martinistes (Franck Martin a été maire pendant 19 ans)
peuvent contribuer à placer cette liste dans de bonnes conditions pour discuter
entre les deux tours avec la liste Brun mais à condition évidemment, de pas
jalonner la route de l’union de chausse-trappes…ou de stratégie hasardeuse ou
ambiguë.
Quelles pourraient être ces
embuches ? Ce samedi, sur le marché, des membres de la République en
Marche distribuaient un tract simplifié pour demander l’avis des Lovériens sur
la…marche de leur ville. Il s’agit là d’une réponse au refus de François-Xavier
Priollaud d’accepter sur sa liste quatre membres de LREM (dont deux adjoints et
une vice-présidence de la CASE) celui-ci considérant que M. Bidault et Mme
Ouadah, adjoints, sont déjà membres de la République en Marche. J’ai déjà écrit
sur ce blog que l’adhésion de M. Bidault et Mme Ouadah, avait été un coup de
maître tout comme le passage de M. Priollaud de l’UDI au MODEM. Hier opposantes
ou indifférentes à Emmanuel Macron, ces personnalités se sont retrouvées parmi
les supporters de la majorité présidentielle afin de préparer le terrain des
municipales. Le moment de vérité et de clarté est donc arrivé. C’est d’ailleurs
pourquoi M. Questel, député, a refusé de soutenir la liste Priollaud et c’est
aussi pourquoi il regarde d’un œil complice la constitution d’une liste en
Marche…dont on sait seulement qu’elle pourrait être emmenée par MM. Fessard et
Rafah, ancien colistier de Franck Martin. A dire vrai, je ne crois pas (mais
tout le monde peut se tromper) à la solidité de cette liste. Elle existe pour
peser sur d’éventuelles négociations, LREM appliquant la stratégie du coucou
consistant à occuper le nid qui vous accueille. Et puis, l’espace politique que
convoiterait la liste LREM est bien occupée par l’équipe sortante. Si cette
dernière continue de se montrer intraitable…
Reste la liste que conduit
M. Hacen Mohamedi. J’ai du mal à apprécier ses chances bien qu’ayant des liens
anciens et amicaux avec certains des membres de sa liste. J’ai partagé, de plus
ou moins près, des combats communs avec Leila Seghir, actuelle élue au conseil
municipal, et Christian Renoncourt, par exemple, ancien adjoint de Franck
Martin puis tête de liste PS en 2008. J’ai la conviction que sur les trois
listes de gauche, une est en trop ! Les électeurs diront si ces trois
listes sont présentes le 15 mars, laquelle ils préfèrent et celle qu’ils
rejettent. Ils diront s’ils souhaitent une fusion des listes contrairement à M.
Mohamedi, hostile à tout changement entre le 15 et le 22. A l’évidence, la seule
(petite) chance de battre l’équipe sortante, obligera la gauche à se rassembler
sachant que le Front national entraînera pour le moins une triangulaire.
1 commentaire:
Un petit faible pour philippe Brun ?
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