Cette semaine, il ne s’est
guère trouvé que Jean-Luc Mélenchon pour appeler à la poursuite du mouvement
des gilets jaunes. Avec un talent certain de tribun, une sincérité qu’on ne
peut nier, le chef de file de la France insoumise a dressé une fresque palpitante
de l’histoire de France assurant que l’insurrection en cours ressemblait aux
grands moments révolutionnaires de notre pays !
A l’évidence, les chiffres
de participation aux manifestations constatés ce samedi, à Paris et dans les autres villes du
territoire, contredisent les prédictions de l’ancien candidat à la présidentielle.
Ils n’étaient plus que quelques centaines aux frontières de l'hexagone, à Montmartre,
à Versailles, ou sur les péages d’autoroutes. Les blocages aux ronds points,
considérés comme dangereux par le ministre de l’Intérieur, ont malheureusement occasionné un
nouveau décès (le 10e depuis le début du mouvement) sans omettre les
bagarres, incidents, incendies et autres dommages matériels…
Photo la Provence (capture d'écran) |
J’ai écrit, ici, 15 jours
avant le 17 novembre, que les gilets jaunes étaient, dans leur majorité, proches
des thèses du rassemblement national. Sondage après sondage, cette affirmation
se confirme. Marine Le Pen avec 24 % des voix en vue des européennes de mai,
caracole en tête devant La République en Marche (19 %) et la France insoumise
(11,5%). Laurent Wauquiez et Les Républicains obtiendraient 8 % soit un score
très médiocre ! Quant à la gauche, ses divisions — si elles se confirment —
feront d’elle des participants sans influence.…7 à 8 % pour les Verts, 7 % pour
le PS, des miettes pour les autres. Et même 8 % pour une liste gilets jaunes si
elle se présentait, ce qui ferait chuter le RN de plusieurs points d’intentions
de vote.
Mais il y a pire. Devant le
Sacré Cœur de Paris, des dizaines de gilets jaunes ont entonné ce matin « La Quenelle » de Dieudonné, le farouche antisémite, condamné à diverses reprises
pour incitation à la haine raciale et autres infractions fiscales. Et comme il
ne reste que les plus convaincus, on a une certaine idée de ce que Jean-Michel
Apathie subodore depuis des semaines : un mouvement orchestré et inspiré
par une extrême droite fort habile, tout simplement déguisée en gilet jaune.
Dans ces conditions, je ne comprends toujours pas l’obstination d’un Jean-Luc Mélenchon
qui encourage l’occupation de la rue dans la mesure où la gauche républicaine
et sociale, sous toutes ses formes — dieu sait qu’il en existe beaucoup — n’inspire
nullement les manifestants jusqu’auboutistes. Et à moins d’être sourds et
aveugles, les gilets jaunes du 22 décembre ne sont plus ceux du 17
novembre !
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