20 décembre 2018

Le référendum d'initiative citoyenne (RIC) ? Il pose un vrai problème mais apporte une mauvaise réponse

Revenons sur cette histoire de référendum d’initiative citoyenne. Un débat est né sur cette proposition émanant de gilets jaunes soutenus plus ou moins directement par Marine Le Pen (dont le référendum d’initiative populaire est une copie conforme) et par Jean-Luc Mélenchon qui y ajoute le référendum confiscatoire permettant de démissionner des élus sous un prétexte choisi par la population ! Une constitution privilégiant la démocratie représentative ne peut l'accepter.

Quand j’entends un certain Maxime Nicole (Fly Rider) sur la toile revendiquer « la souveraineté et la liberté du peuple » j’ai le poil qui se hérisse. Ce Maxime Nicole, à qui tous les journalistes de radio et de télé tendent le micro, est âgé de 25 ans, se prend pour un penseur d’exception alors que quand on l’écoute bien, on entend des arguments éculés, mensongers, complotistes. C’est lui qui disait détenir des secrets aptes à mettre à bas la République, c’est le même qui a lancé le mot d’ordre contre « le pacte de Marrakech et l’invasion migratoire », c’est le même encore qui a vu dans l’attentat terroriste de Strasbourg, « comme par hasard », la main du gouvernement sans le dire expressément. Et je me dis : faut-il donner du pouvoir à ces démagogues patentés, ces hâbleurs répétitifs, amateurs de Fake news ? Ils trouvent des Français pour croire en leurs balivernes. Soit. Devons-nous pour autant céder à leur chantage, devons-nous nous mettre à genoux devant des gilets jaunes « aux cheveux longs et aux idées courtes »?

Certainement pas. Et le gouvernement (dont Edouard Philippe) ne devrait pas donner trop de crédit à une proposition qui pose un vrai problème mais apporte une mauvaise réponse. Que le besoin de démocratie participative s'exprime, c'est évident. Mais comme le dit Dominique Wolton, sociologue et expert en communication « une affirmation devant un micro n’est pas pour autant une vérité. » Il ne faut pas confondre l’information vérifiée, recoupée, corroborée (par des journalistes dont c’est le métier) avec l’expression des émotions spontanées trop souvent construites sur des affects individuels oubliant que l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers. 

C’est si vrai que les commentaires publiés sur la toile sont, dans leur grande majorité, anonymes, comme si les auteurs avaient honte de leur expression, comme s’ils craignaient d’être montrés du doigt pour leurs insultes, menaces, agressions verbales. Et par peur des procès judiciaires aussi. Le référendum d’initiative citoyenne ? Pourquoi pas mais alors, il doit être encadré, limité, respectueux du droit et des lois. Imagine-t-on un référendum sur la peine de mort ? Sur le mariage pour tous ? Sur la Procréation médicale assistée ? L’interruption volontaire de grossesse ? Tous sujets devant être traités avec tact, éthique, raison…nécessitant informations contradictoires, climat apaisé, refus des passions tristes.

La responsabilité de chacun est bien dans le courage de ses opinions. Les tireurs venus devant le domicile de Bruno Questel, député, se sont sauvés comme des pleutres. Les voleurs, pilleurs, destructeurs à Paris agissaient casqués et masqués. En ces temps troublés, il me paraît sain de rappeler que la charte du journaliste (dont le métier est d'informer, pas de déformer) commence ainsi : « un journaliste digne de ce nom, prend la responsabilité de tous ses écrits, même anonymes. Il tient la calomnie, les accusations sans preuves, l’altération des documents, la déformation des faits, le mensonge pour les plus graves fautes professionnelles…» voilà pourquoi on doit considérer avec la plus grande méfiance et la plus extrême prudence les propos des Maxime Nicole, Eric Drouet et autres Cauchy, soi disant porte parole des gilets jaunes. Ils n’engagent qu’eux-mêmes et ceux qui les suivent…soit quelques milliers de complices. Ils ne doivent pas faire la loi, applicable à tous et pour tous.
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