Bruno Questel hier soir à la télévision. (Capture d'écran) |
Bruno Questel, député de
Louviers, invité de l’émission C politique, sur la 5, a décrit par le menu l’agression
de tireurs venus sonner à la porte de son domicile de Bourgtheroulde, vendredi
dernier. Des cartouches retrouvées à terre prouvent que les armes utilisées n’étaient
pas factices mais bien létales quand bien même les visiteurs du soir n’avaient
pas l’intention de tuer qui que ce soit. Cet acte d’intimidation a quel but ?
Intimider l’élu de la nation dans ses prises de position, ses convictions, ses
votes ? C’est bien mal connaître Bruno Questel.
L’ancien lycéen de Louviers a
été suffisamment cabossé dans sa vie politique pour adopter une attitude
raisonnée à l’égard de ce fait divers peu banal. Bien sûr, la carapace n’est
jamais assez épaisse quand on est à la tête d’une famille et que l’action
militante conduit à courir des risques. Sur le plateau de C politique, l’élu de
la 4e circonscription avait face à lui un gilet jaune qui, sous un
air affable, a durci le ton lorsque le député a mis en cause l’occupation des
ronds points, mal sécurisés (on compte plusieurs morts et blessés depuis le 17
novembre) nécessitant la présence des forces de l’ordre qui, par les temps qui
courent, ont autre chose à faire.
Bruno Questel, membre de la
République en Marche, assume les erreurs commises par le gouvernement et la
majorité mais défend bec et ongles les propositions du Président de la République
devenu, sous la pression de la rue, plus ouvert au dialogue et plus attentif
aux travailleurs pauvres. Mais les gilets jaunes ne veulent pas seulement du
pain. Ils veulent aussi une reconnaissance. Une dignité que les propos
malheureux du président semblaient ignorer. «
Les premiers de cordée, ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien, les fainéants
et les gaulois réfractaires…» autant d’expressions symboliques , pour le
moins, émanant d’un Jupiter longtemps sourd et aveugle.
Le député de Louviers, en
son for intérieur, ne peut que regretter ces saillies présidentielles arrogantes.
Lui qui est sur le terrain en permanence, à l’écoute depuis des semaines, mesure
la distance qui sépare la France d’en haut et celle d’en bas comme dirait JP
Raffarin. Le successeur de François Loncle s’est exprimé, hier soir, avec clarté
et responsabilité. Conscient de l’importance de la tâche à venir et du lien à
maintenir avec ses électeurs(trices) il a déclaré ne pas renoncer au dialogue
avec ses « agresseurs » dont il connaît, pour une partie d’entre eux, l’identité.
C’est la preuve d’une conscience claire de la nature des problèmes sociaux, économiques
et institutionnels qui sont devant nous.
Et demain ? A l’évidence,
Emmanuel Macron va devoir ramer pour retrouver une crédibilité politique. Sa
forte majorité à l’Assemblée nationale lui épargne l’angoisse de la mise en
minorité. L’opinion publique ? Une autre paire de manches.
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