Trop tôt. Trop vite. Fabrice
Arfi, journaliste de Médiapart, a eu tort de rendre publique la relation privée
entre Jean-Luc Mélenchon et Sophia Chikirou. Pour justifier cette révélation,
le journaliste assure que les développements futurs des enquêtes en cours
apporteront leurs lots d’informations notamment sur d’éventuels conflits d’intérêts.
Au stade actuel de l’enquête, cette supposition devait demeurer tue. Il serait
toujours temps, plus tard, après les interrogatoires de Mme Chikirou devant les
policiers ou les juges, de dénoncer des faits avérés et prouvés.
Jean-Luc Mélenchon affirme,
de son côté, que Mme Chikirou n’est pas sa compagne. Sa compagne peut-être pas,
une amie certainement. Elle a été sa directrice de campagne lors de la dernière présidentielle et, depuis 2012, c’est
elle qui orchestre le bruit et la fureur du leader de la France insoumise. Elle
est même la théoricienne de l’acharnement visant à discréditer les
journalistes, manière d’occuper l’espace médiatique et d’attirer l’attention.
Il y a des limites à cette
stratégie. Celles d’en faire trop. Et Jean-Luc Mélenchon est tombé à deux
reprises dans le panneau. Tout d’abord en moquant l’accent toulousain d’une
journaliste de FR3 région et ensuite en demandant à ses militants et élus de «
pourrir » la vie des journalistes de France Info, antenne qui a mis au jour les
« surfacturations » de Mme Chikirou, surfacturations contestées en bloc par les
animateurs de la France Insoumise.
Il reste que la mise en
cause des magistrats, du pouvoir politique, des policiers, des journalistes,
constitue un lourd passif. Ce passif pose un nombre important de questions :
Jean-Luc Mélenchon est-il psychologiquement et physiquement à la hauteur de ses
ambitions ? Doit-il « consulter », comme l’a dit avec malice Michel
Drucker qui l’a trouvé fatigué ? A-t-il mesuré les dégâts causés dans l’opinion
publique par une colère surjouée ou feinte ? Enfin, JLM devient-il une
sorte de JMLP (Jean-Marie Le Pen) dont les excès de langage et les agressions
verbales lui valurent quelques procès et plusieurs condamnations. En traitant
les journalistes de France Info de menteurs (une plainte va être déposée) JLM a
pris un gros risque : celui d’être démenti par les faits. En bousculant
procureur et officiers de police judiciaires, JLM a, en plus, donné un exemple fâcheux d’un
manque de maîtrise et de raison.
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