Les drapeaux de l'Union européenne ont flotté dans les rues de Londres. © Gautier Houel |
Ayant la chance de bénéficier
du concours d’un envoyé spécial permanent à Londres, je ne saurais passer sous
silence, la belle et grande manifestation qui a eu lieu hier, dans la capitale
britannique. Les anti-brexiters ont, en effet, décidé de faire connaître à
Theresa May, la première ministre conservatrice, leur désir de la voir (elle ou
un autre) organiser un second referendum avec cette même question : rester
ou sortir de l’Union européenne ?
Les milieux économiques,
commerciaux, financiers, et des citoyens plus éclairés que d’autres, ont
compris les dégâts que le Brexit allait causer dans leur société. Les 51,8% des
voix en faveur de la sortie ayant été obtenus à la suite d’une campagne mensongère
des Farage et autres Johnson, les anti-brexiters considèrent avec raison que la vérité a été malmenée et que Cameron, alors au pouvoir, a mal expliqué
les conséquences d’un Brexit dur ou, tout simplement, celles d’une absence totale
d’accord.
Les Français, les Belges,
les Britanniques aussi, se préparent à cette absence d’accord, ce qui serait pour
les résidents étrangers en Grande-Bretagne et les résidents britanniques dans
les autres pays d’Europe, une vraie catastrophe. Les ports français, surtout, en pâtiraient.
On nous dit que l’accord entre la Grande-Bretagne et l’UE est acquis à 90 %. Et
que s’il n’est pas entériné, c’est à cause du problème irlandais. Où placer la
frontière entre les deux Irlande : en mer ou sur la terre avec les
risques inhérents compte tenu des relations tendues entre les Unionistes
(favorables au lien avec l’Angleterre protestante) et les Irlandais indépendants
et catholiques.
Comme la majorité actuelle à
la Chambre des Communes ne tient que grâce aux dix députés DUP (unionistes)
Theresa May ne dispose que de peu de marge de manœuvre. Et comme les Travaillistes
souhaitent de nouvelles élections, ils ne vont rien faire qui puissent sauver
le soldat May. La manif d’hier (700 000 participants) va peut-être faire bouger
les lignes à défaut de faire changer les hard Brexiters.
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