Bernard Parisot derrière Keba Dramé à gauche. © JCH |
La mort récente de Bernard
Parisot nous afflige au plus haut point. Non seulement ses amis de la Ligue des
Droits de l’homme sont en droit de déplorer la disparition de l’un de ses
meilleurs militants mais en plus, ce citoyen inlassable et infatigable des
causes solidaires remplissait à merveille les tâches les plus ardues nécessaires
à l’avancée du progrès humain.
Bernard luttait, depuis de
nombreux mois, contre le cancer. A diverses reprises, avec une élégance rare et
un courage admirable, il avait tenu au courant ses amis de l’évolution de sa
maladie et du caractère inéluctable qu’elle revêtait. C’est pourquoi il avait décidé,
avec son épouse, de quitter la région de Louviers et sa Normandie d’adoption
pour s’installer, il y a quelques mois maintenant, près de Perpignan où résident
ses enfants.
Si je devais prendre un
exemple de son opiniâtreté, je rappellerais simplement les semaines de lutte non
violente mais persuasive qui ont conduit à la régularisation de toute une
famille sénégalaise en 2009. Aux côtés de membres d’un comité de soutien bigarré composé
d’enseignants, de RESF, de la LDH, de partis politiques de gauche — quand ce
mot revêtait encore du contenu — grâce aussi à l’action résolue du député de l’époque,
François Loncle et du maire de Val-de-Reuil, Marc-Antoine Jamet, cette famille
obtint un travail, des papiers, une résidence digne de ce nom alors qu’ils
habitaient dans une pièce de 10 m2 sans eau, ni électricité, ni chauffage.
Au cours de ce combat au
long cours, j’avais appris à apprécier la détermination tranquille et les qualités
humaines de Bernard Parisot : fiabilité, fidélité, responsabilité, engagement. Toujours du bon côté de l’action et des choix à opérer,
il s’engagea également maintes fois à Evreux, notamment, pour venir en aide à
des sans papiers souvent sans avenir. Comme secrétaire de la section de
Louviers de la LDH, il participa à de nombreuses motions et pétitions collectives
pour porter haut les valeurs de solidarité et de révolte, aussi, dont on ne
mesure pas suffisamment le caractère indispensable dont chacun doit être doté.
Dans une société telle que la nôtre, injuste et violente à l’égard des faibles,
il est du devoir de chacun d’apporter sa pierre à une construction sociale différente,
plus collective, plus écologique, plus socialiste, dans l’acception d’origine de
ce mot qui n’a rien de gros.
Trop tôt enlevé à l’affection
de sa famille et de ses amis, Bernard Parisot avait dû lever le pied, ces
derniers mois, pour se soigner et se ménager. Il continuait de marquer un vif
intérêt pour la vie lovérienne puisqu’il aura eu le temps de lire le livre d’Hélène
Hatzfeld que j’avais eu grand plaisir à lui offrir. Un ultime clin d’œil
avant qu’il ne fermât ses yeux pour toujours.
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