La mort de Michel Mendès France
Michel Mendès France à gauche. (©JCH |
La mort de Michel Mendès
France, au soir même d’un colloque organisé à Paris autour des idées
européennes de son père, marque la fin (provisoire) d’un culte de la mémoire filiale
que Tristan et Margot, les enfants de Michel et Joan son épouse, s’efforceront
de poursuivre avec le soutien actif de cette dernière. Agé de 82 ans, Michel,
le second fils de Pierre et Lily, était apparu affaibli lors de ses dernières
sorties publiques notamment lors de la célébration du cinquantième anniversaire
de l’élection de PMF à Grenoble en 1967. J’avais remarqué, ce soir-là, dans la
salle Colbert de l’Assemblée nationale, les difficultés qu’éprouvait Michel à
se déplacer montrant par là même les efforts qu’il déployait pour que l’œuvre
politique de son père, fort heureusement défendue par les membres de l’Institut
Pierre Mendès France, perdure dans les temps longs.
Il avait dans les mains la
dernière biographie consacrée à son père et écrite par Michel Beck. S’il a
trouvé le temps et l’énergie de la lire, Bernard aura apprécié comme il convient
le bilan économique, politique, culturel, d’un homme influent dans l’histoire
de la politique française dont l’importance et la modernité s’affirment chaque
jour. En ces temps tristes, nous ne pouvons que nous incliner devant la douleur
d’une famille que nous sommes nombreux à aimer. Car au-delà des théories, des
pratiques et des combats inévitables en démocratie, demeure le lien affectif,
celui que Pierre Mendès France parvenait à tisser avec tous ceux et toutes
celles qui avaient pour lui plus que de l’admiration.
Le retour des Maurassiens
Au moment où Michel Mendès
France disparaît, on apprend que des éditeurs proposent de publier à nouveau
l’œuvre de Charles Maurras qui ne croyait qu’en un régime, la monarchie,
haïssait la République et la démocratie, sans oublier la fanatisme antisémite
qui l’anima toute sa vie. Condamné à perpétuité en 1945, il mourut en 1952 sans
avoir exprimé un seul regret lui qui avait été maréchaliste et complice
intellectuel de la Révolution nationale sans adhérer, il est vrai, à l’Europe
nazie.
Après la tentative
infructueuse des éditions Gallimard de publier les pamphlets antisémites de
Céline, voilà donc formulée la proposition de donner à relire les textes d’un théoricien
d’une France rance, décadente, que des revanchards souhaitent
réhabiliter. Maurras aurait, dit-on, inspiré Patrick Buisson et donc
Nicolas Sarkozy dans la définition d’une identité française qu’un pouvoir dit «
gaulliste », pourtant, voulait imposer dans notre grand pays. Heureusement, le
sort des urnes leur fut défavorable…Souhaitons seulement que des critiques
avertis commentent les textes maurassiens avec toute la sévérité nécessaire.
Hervé Morin manque de discernement
Hervé Morin, président de la
Région Normandie, porte une veste trop grande pour lui. Quand on est président
d’un exécutif aussi important, on doit, certes, défendre le programme sur
lequel on a été élu, mais on doit aussi tenir compte du réel qui ne se confond
pas toujours avec des règles trop étroites ou plutôt des règlements de comptes idéologiques.
En baissant de manière drastique et brutale les subventions accordées à
certaines associations sportives des cinq départements normands, Morin assume
le choix du prince, un choix sectaire.
Sans grille éclairante, sans
critères objectifs, sans souci d’aider telle ou telle association aux buts
pourtant éloquents : pratique sportive, entraide, solidarité, esprit
d’équipe, le président de la Région normande dit assumer ses choix partisans.
L’ancien maire d’Epaignes ne brille pas par la nuance. Déjà, au ministère de la
Défense, il avait affiché des idées à l’emporte pièce…que la présidence
normande renforce chez ce roitelet régional, « indomptable » dans son fief.
Morin devrait pourtant se dire que tout pouvoir est provisoire. Que l’intérêt
général doit primer sur toute préférence ultra partisane. Il ne devrait pas
oublier que les hommes politiques passent. Et que les électeurs exigeront
toujours qu’ils rendent des comptes.
Radio corse frequenza mora
Les nationalistes,
autonomistes et indépendantistes corses — je ne saisis pas toujours la
différence — ont décidé de marcher dans les rues d’Ajaccio pour soutenir les
revendications des nouveaux patrons des assemblées locales. Parmi ces
revendications, certaines peuvent être entendues par le pouvoir central (la
mutation des détenus corses en…Corse) l’apprentissage de la langue corse dans
les écoles…corses. D’autres seront plus difficiles à satisfaire comme la
redéfinition du statut de résident interdisant de fait aux habitants de
l’hexagone d’acheter librement des biens sur l’île de beauté, ou encore l’amnistie
pour des prisonniers que certains appellent politiques mais que d’autres voient
comme des criminels ou des délinquants ordinaires. Les tueurs du préfet Erignac
sont-ils des prisonniers politiques ou des assassins ?
Lactalis : Des excuses bien tardives
Le PDG de Lactalis présente
ses excuses aux familles dont les enfants ont été victimes de salmonellose.
C’est bien. Mais ces excuses venues bien tardivement n’empêcheront pas les
associations représentant les familles de poursuivre leur combat judiciaire.
L’Institut Pasteur fait savoir qu’entre 2005 et 2017, plusieurs enfants ont été
atteints de salmonellose sans que les industriels se soient réellement
inquiétés de connaître l’origine de l’infection bactérienne.
Une émission télévisée
d’investigation récente a mis en cause l’attitude particulièrement méprisante
des dirigeants de Lactalis. Ils se sont fait connaître pour faire suer le
burnous des producteurs de lait étranglés par des prix bas dus à une situation
de quasi monopole. Il aura fallu l’intervention énergique de Bruno Le Maire pour
que les produits pollués soient enfin retirés des rayons des distributeurs bien
lents à réagir. La famille Besnier, propriétaire de Lactalis, va devoir mettre
de l’eau…dans son lait sous peine de crouler sous les plaintes et d’éventuels
boycotts de ses laits en poudre.
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