La ville nouvelle en construction en 1982. A droite le collège PMF. (photo aérienne Jean-Charles Houel). |
— Maintenant
que nous avons été informés que la principale du collège Alphonse Allais
prévoit des effectifs pour la rentrée 2018 de près de 500 élèves, ce qui met
son établissement dans l’incapacité d’accueillir un enfant de plus.
— Maintenant
qu’il est de notoriété publique que le Collège Michel de Montaigne a refusé
l’inscription de plusieurs enfants issus des CM2 de Val-de-Reuil à la rentrée
2017 alléguant qu’il était saturé et que c’est la vérité.
— Maintenant
qu’il est établi que jamais le collège Pierre Mendès France n’a été un collège du
type Pailleron et que le prétendre était un grossier mensonge ou une la preuve
d’une parfaite ignorance de la réalité.
— Maintenant
que l’on se souvient que M. Sébastien Lecornu, jeune exécutif départemental devenu
jeune secrétaire d’Etat au prix d’une grande souplesse idéologique, rompant
avec la gestion brutale et secrète du dossier qui avait prévalu, avait indiqué,
par une lettre reçue à la Communauté d’agglomération, qu’il fallait,
localement, pendant un an, en engageant la concertation avec tous les acteurs,
mener une réflexion sur le principe même de la fermeture de cet établissement
plutôt qu’un autre et que ce travail n’a connu aucun début de concrétisation,
ce qui pourrait montrer, chose impossible à croire, que les promesses varient
d’un exécutif à un exécutant départemental en seulement quatre mois.
— Maintenant
que l’on se rappelle que l’agglomération Seine Eure, unanime, a voté en juin dernier
un moratoire d’au moins deux ans reportant toute décision tant une fermeture
paraissait déstabilisatrice pour notre territoire, que cette volonté politique rassemble
localement Gauche et droite, et qu’il faut respecter cette unité.
— Maintenant
que nul n’ignore que le Conseiller départemental LR de Louviers M. Jubert,
convaincu de sa stupidité, avait fait son affaire du retrait rapide de la
mesure décriée.
— Maintenant
que l’on constate que les 200 logements annoncés à Val-de-Reuil (AMEX, Extraco,
Nexity, Altitude) sont en train de se construire pour la prochaine rentrée et
que 500 autres sont lancés.
— Maintenant
que l’on observe que Val-de-Reuil est lancé dans un nouvel ANRU, le PNRU2, et
que le but de ce projet est précisément d’éviter les friches administratives
grâce à la participation budgétaire du département que la fermeture de PMF par
le même département créerait, schizophrénie pour le moins ubuesque, voire
kafkaïenne.
— Maintenant
que, sous l’autorité du Président de la République Emmanuel Macron que je vais
saisir, le Gouvernement de Edouard Philippe, que je vais saisir, a donné la
priorité au soutien des élèves de ZEP et que, comme pour le Collège Pablo
Neruda d’Evreux, le ressort du Collège Pierre Mendès France de Val-de-Reuil est
le plus directement concerné par cette initiative, initiative à laquelle on
imagine mal que le Conseil Départemental de l’Eure s’oppose, puisque c’est le département
de M. Bruno Le Maire, département qui compte cinq députés En Marche (tous muets
sur ce sujet qui va pourtant contre le programme de leur Majorité Parlementaire).
— Maintenant
qu’une rumeur folle prétend qu’il s’agira pour M. Le Hongre d’envoyer les
enfants qui allaient naguère à Louviers à Michel de Montaigne au Vaudreuil pour
mieux envoyer sur des routes encombrées de camions les petits rolivalois (dont
on sait qu’ils sont évidemment pauvres, étrangers, en difficulté, et sans doute
un peu bêtes !) à Pont-de-l’Arche ou à Louviers (deux heures de trajet/jour et,
hélas, potentiellement des accidents dont M. Le Hongre sera personnellement
responsable) avec les répercutions que l’on sait sur la santé, le sommeil, les
résultats d’enfants de 10 à 14 ans, laissant place à toutes les stratégies
familiales de contournement qui asphyxieront Montaigne, sans parler du coût faramineux
du transport pour la collectivité publique.
— Maintenant
qu’on s’aperçoit que rompre la chaîne éducative d’excellence qui unit les
écoles rolivaloises au meilleur lycée du département, Marc Bloch, via le
collège Pierre Mendès France est une absurdité sans nom, l’exemple même du
mauvais service public.
— Maintenant
que l’on discerne que ceux qui mettent en œuvre cette décision ont
certainement des qualités, mais n’ont aucune légitimité pédagogique (en tant
que Président actuel du CNED et ancien président de la commission paritaire
d’un de nos établissements universitaires les plus prestigieux, j’en ai à
peine…) et n’agissent qu’au nom d’une logique comptable que, en magistrat de la
Cour des comptes, je recommanderais fermement à mes collègues de la Chambre
Régionale des Comptes, de juger comme une politique de Gribouille ou une
stratégie du sapeur Camembert.
— Maintenant
que l’on sait que le bailleur social IBS est prêt à affecter le bâtiment
mitoyen du collège à un internat. Maintenant
que le Ministre de l’éducation a demandé que le dossier soit évoqué à son
cabinet.
Il apparaît
évident, à tous les esprits logiques, éclairés, républicains, qu’il faut
ajourner sine die le conseil d’administration du Collège
Pierre Mendès France du 2 octobre 2017. C’était au cours de cette réunion que
la décision sans aucun fondement de fermer l’établissement devait être prise. A contrario, il
est temps de se mettre enfin à travailler sérieusement, entre professionnels,
sans politiciens, et d’examiner le maintien du Collège Pierre Mendès France
grâce à la création d’un Internat d’Excellence (astucieusement à 1000 mètres
d’une gare !) piste que, sur la suggestion des services de Jean-Michel
Blanquer alors directeur de l’enseignement scolaire au Ministère de
l’éducation, le Département de l’Eure avait étudié lorsqu’il était –bien- géré
par Jean Louis Destans.
Marc-Antoine JAMET
Maire de Val-de-Reuil
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