21 septembre 2017

Florian Philippot quitte le Front national et vole de ses propres ailes depuis ce matin


Florian Philippot. (DR)
Ce qui se passe au sein du FN n’a rien d’anecdotique. Le combat entre Marine Le Pen et Florian Philippot est bien un combat politique. Des lignes s’affrontent qui dépassent largement le cadre des oppositions de personnes. Après le catastrophique débat de second tour de l’élection présidentielle au cours duquel Marine Le Pen a fait preuve d’incompétence, de légèreté et de violence verbale, il n’est pas surprenant que Florian Philippot, mieux structuré que la chef du FN, et surtout plus affirmé dans ses convictions, ait compris que l’avenir de la droite souverainiste ne passe plus par la fille de Jean-Marie.

De fait, c’est bien le nom de Le Pen qui structure la vie du Front national. S’y rejoignent les pétainistes nostalgiques, les partisans de l’Algérie française et des colonies africaines ou asiatiques, les racistes et les xénophobes, sans oublier les pourfendeurs de l’Union européenne à l’origine, selon eux, de tous les malheurs de la France. Ancien chevénementiste, Florian Philippot a une vision économico-souverainiste de l’engagement. Homosexuel assumé, il a obligé Marine Le Pen à adopter des positions nuancées sur le mariage pour tous et donc sur les avancées sociétales plus libérales et moins catho-intégristes. La démission de Philippot du FN, acté ce matin même, aboutira sans doute à une revanche des ardents soutiens de Sens commun hostiles à la PMA. Qui sait si le FN ne reviendra pas un jour sur l’IVG tant décriée par Marion Maréchal Le Pen en réserve dans le privé ?

Il serait sans doute ridicule de faire de la démission de Philippot un acte majeur de la vie politique française. Tout de même, si l’ancien vice-président, très médiatique et organisé, est suivi par les adhérents de « Patriotes » (2500 ?) il amputera le FN d’une jambe forte à quelques mois d’un congrès au cours duquel le changement de nom du parti est à l’ordre du jour de même que d’éventuelles alliances à l’image de celle entreprise avec Dupont-Aignan et avec le succès que l’on sait. 

Le FN traverse une mauvaise passe. Alors que sa candidate de second tour a obtenu près de 11 millions de suffrages, il n’est pas douteux que nombre de ces électeurs vont y regarder à deux fois avant de glisser à nouveau un bulletin FN dans l’urne. Sur ce blog, j’ai maintes fois dénoncé le caractère superficiel des envolées de Marine Le Pen. Elle entre dans une période de turbulences dont nul ne peut dire aujourd’hui, sur quoi elle débouchera. Mais à coup sûr pas sur une prise du pouvoir.

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