Florian Philippot. (DR) |
Ce qui se passe au sein du
FN n’a rien d’anecdotique. Le combat entre Marine Le Pen et Florian Philippot
est bien un combat politique. Des lignes s’affrontent qui dépassent largement
le cadre des oppositions de personnes. Après le catastrophique débat de second
tour de l’élection présidentielle au cours duquel Marine Le Pen a fait preuve
d’incompétence, de légèreté et de violence verbale, il n’est pas surprenant que
Florian Philippot, mieux structuré que la chef du FN, et surtout plus affirmé
dans ses convictions, ait compris que l’avenir de la droite souverainiste ne
passe plus par la fille de Jean-Marie.
De fait, c’est bien le nom
de Le Pen qui structure la vie du Front national. S’y rejoignent les
pétainistes nostalgiques, les partisans de l’Algérie française et des colonies africaines
ou asiatiques, les racistes et les xénophobes, sans oublier les pourfendeurs de
l’Union européenne à l’origine, selon eux, de tous les malheurs de la France.
Ancien chevénementiste, Florian Philippot a une vision économico-souverainiste
de l’engagement. Homosexuel assumé, il a obligé Marine Le Pen à adopter des
positions nuancées sur le mariage pour tous et donc sur les avancées sociétales
plus libérales et moins catho-intégristes. La démission de Philippot du FN,
acté ce matin même, aboutira sans doute à une revanche des ardents soutiens de
Sens commun hostiles à la PMA. Qui sait si le FN ne reviendra pas un jour sur
l’IVG tant décriée par Marion Maréchal Le Pen en réserve dans le privé ?
Il serait sans doute ridicule de
faire de la démission de Philippot un acte majeur de la vie politique
française. Tout de même, si l’ancien vice-président, très médiatique et
organisé, est suivi par les adhérents de « Patriotes » (2500 ?) il
amputera le FN d’une jambe forte à quelques mois d’un congrès au cours duquel
le changement de nom du parti est à l’ordre du jour de même que d’éventuelles
alliances à l’image de celle entreprise avec Dupont-Aignan et avec le succès
que l’on sait.
Le FN traverse une mauvaise
passe. Alors que sa candidate de second tour a obtenu près de 11 millions de
suffrages, il n’est pas douteux que nombre de ces électeurs vont y regarder à
deux fois avant de glisser à nouveau un bulletin FN dans l’urne. Sur ce blog,
j’ai maintes fois dénoncé le caractère superficiel des envolées de Marine Le
Pen. Elle entre dans une période de turbulences dont nul ne peut dire
aujourd’hui, sur quoi elle débouchera. Mais à coup sûr pas sur une prise du
pouvoir.
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