Marielle de Sarnez et François Bayrou. |
Dans ces conditions, il
était devenu impossible pour M. Ferrand (et son histoire de mutuelle de Bretagne)
et ses trois collègues du MODEM de continuer leur vie de ministre sans porter
ombrage à la dynamique macronienne. On ne sait si le Président lui-même a
poussé ses ministres vers la sortie ? Il reste une évidence : cette
sortie arrange bien le président de la République comme elle arrange bien
Edouard Philippe, Premier ministre, libéré d’un poids moral devenu ankylosant.
En fait, il semble bien que
François Bayrou, en président avisé du MODEM, ait mis au point un système de
contrats permettant aux salariés du MODEM d’être également assistants
parlementaires de plusieurs députés européens. Le résultat de la manip ?
Le Parlement européen payait pour un certain pourcentage ces assistants sans
que l’on sache très bien quel travail ils accomplissaient pour les progrès de
l’idée et des projets européens. Corinne Lepage, ancienne ministre et ancienne
députée MODEM, dans un livre édité en 2014, affirme avoir refusé de cautionner
le système : « C’était illégal. »
Et alors ? Et bien, ces
pratiques d’un autre âge, si jamais elles ont été effectives, ne sont plus
admissibles sous l’ère Macron (qui doit pousser un soupir de soulagement) et encore moins depuis que François Bayrou, en
personne, a exigé du président un engagement à voter rapidement une loi de
moralisation de la vie publique. L’effet boomerang est redoutable pour Bayrou
et ses amis. Un fait m’intrigue pourtant. L’affaire des assistants
parlementaires (fictifs ?) européens du Front national date de plusieurs
mois. Comment François Bayrou a-t-il pu croire que lui et les siens passeraient
entre les gouttes ? A-t-il, comme il l’affirme, les preuves du travail des
assistants ? Doit-il demeurer zen comme lorsque le Monde l’interroge et
qu’il nie tout en bloc ? Se croit-il intouchable ? Ou est-ce tout
simplement le château de cartes patiemment construit qu’il voit s’écrouler sous
ses yeux ? Hors du gouvernement, François Bayrou sera sans doute libre de
sa parole et prodigue en bons tuyaux. Je plains quand même les militants et les
élu(e)s de base du MODEM. Ils et elles doivent tomber de l’armoire. Mais attention,
démission ne vaut pas culpabilité.
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