Bruno Questel avec François Loncle au Moulin à Louviers. |
Résultat des législatives
dans l’Eure : 5/0 pour La République En Marche contre le FN. Voilà de quoi se réjouir ! A
lire la prose mensongère des candidats FN dont celle de Doris Perreaux,
caricaturale à souhait, on se dit que les électeurs (trices) sont plus
intelligents que ne le pensent les dirigeants frontistes.
L’ambiance tristounette de la
salle du Moulin à Louviers, bureau centralisateur, dimanche soir ne laissait
percer ni passion ni triomphalisme de la part de Bruno Questel. Le nouveau député,
ancien suppléant devenu parlementaire macronien ne fera pas partie des novices.
Ancien attaché parlementaire au Sénat, proche des lieux de pouvoir du temps où
le maire de Grand Bourgtheroulde roulait pour le PS, Bruno Questel, sait où il met les pieds. Il n'est pas un perdreau de l'année. Il sait aussi que lors d’un
premier mandat, si la présence à l’assemblée est utile parfois, il faut
labourer sa circonscription de long en large pendant cinq ans. Et encore, le résultat
n’est pas garanti à la sortie quand une vague comme celle de dimanche emporte
les plus aguerris des élus même si certains ont sauvé leur tête comme Woerth ou
Ciotti. Par contre et c’est heureux, les Myard et quelques autres députés
sexistes ont connu la défaite.
Il est vrai que des électorats
bigarrés ont mêlé leurs voix — ce qu’ils reprochent à Macron d’ailleurs — pour
faire battre certains députés de la République en Marche. Il suffit de comparer
les scores obtenus dans certaines communes aux premier et second tours pour
constater la « ligue » des contraires. C’est ainsi qu’un candidat du Front
national a ouvertement appelé à voter pour la candidate de la France insoumise
opposée à Manuel Valls. Et ce n’est pas un cas unique. A Alizay, l’abstention
est évidemment venue des rangs de la France insoumise. Et pourtant, l’un des
deux candidats était membre du Front national ! Voilà où nous en sommes.
Ce n’est pas le plus
important. L’essentiel est quand même la politique qui sera conduite par le président,
son gouvernement et approuvée par l’Assemblée nationale. Une charte en six
points va contraindre (avec leur accord) les nouveaux députés de LRM. Il s’agira
d’abord de voter la confiance, puis la loi de moralisation de la vie publique
sans oublier la loi d’habilitation des ordonnances sur la réforme du code du
travail. Jean-Luc Mélenchon, en contestant la légitimité du nouveau pouvoir, et
Marine Le Pen qui en fait autant dans un autre registre, ouvrent un chemin dangereux.
Il n’est pas sain que des députés élus contestent la représentativité des députés
d’autres partis ou mouvements. « La rue » ne vaudra jamais un bulletin de vote
de même qu’une abstention fût-elle intitulée « grève générale civique » ne
remplacera jamais une consultation populaire. Quand Mélenchon termine ses discours
par « merci les gens » il devrait avoir un peu plus d’égard pour ceux des gens
qui ne pensent pas comme lui ni par lui.
Cela dit, la majorité « confuse
» rassemblée autour d’Emmanuel Macron aura du mal à demeurer unie pendant cinq
ans. Au fil des mois et des obstacles, certains baisseront les bras, d’autres
trahiront, d’autres encore, joueront le bunker contre le peuple. C’est la vie.
A moins que le président Macron ait des idées neuves. Le bonheur n’en est-il
pas une ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire