Emmanuel Macron, hier soir, sur le plateau de Mediapart. |
Abonné à Mediapart depuis trois
ans, j’apprécie la compétence des journalistes et leur constante recherche de
la vérité. Avec les équipes placées sous la direction d’Edwy Plenel, l’investigation
est devenue un genre spécifique. Il a permis de sortir quelques affaires
importantes nécessaires au bon fonctionnement de la démocratie. Je pense évidemment
au cas de Jérôme Cahuzac. Edwy Plenel a définitivement installé Mediapart dans le
paysage nouveau de la presse Internet et lui assuré une crédibilité jamais démentie.
C’est pourquoi j’attendais
avec une certaine délectation la venue en direct d’Emmanuel Macron sur le plateau
de Mediapart, hier soir. Fidèles à leur pratique sans connivence et sans
complaisance, les quatre journalistes choisis pour interroger le probable futur
président ne lui ont pas laissé un poil de sec. Tout y passé : le banquier
chez Rothschild, l’inspecteur général des finances, le secrétaire général
adjoint de la présidence de la République, le ministre de l’économie…les
questions ont porté sur les institutions (proportionnelle et contrôle du
gouvernement par le Parlement), l’économie et le social (les conflits d’intérêts
et le chômage) l’environnement et le nucléaire, les projets de lois urgents
(moralisation de la vie politique notamment) le choix des membres du gouvernement,
le tout en plus de deux heures de débat.
Emmanuel Macron, je dois l’avouer,
m’a surpris. Par sa parfaite connaissance des dossiers, la cohérence d’un
programme assumé (même si je ne suis pas d’accord sur tout) la rigueur de son
argumentation, il a fait montre de belles qualités intellectuelles et d’un
courage dont il devra être bien doté — et durablement — pendant le quinquennat à
venir. Il n’a pas caché que le renouvellement et le rajeunissement de la vie
politique allaient créer un choc, des ruptures, susciter un changement d’approche
et d’état d’esprit.
Y sommes-nous prêts ?
Emmanuel Macron prend des risques et ne les dissimule pas. Il fait le pari du «
changement maintenant » (1) et fera ce qu’il dit à la différence de son prédécesseur
qui n’a pas toujours dit ce qu’il allait faire. Ou fait le contraire de ce qu’il
avait dit. En ce sens le résultat du second tour de la présidentielle
conditionnera sûrement le visage de la future majorité de l’Assemblée nationale
que M. Macron appelle de ses vœux. Il assure qu’il y aura de la place pour des centristes
évidemment avec le MODEM, pour des socialistes (PS), des Républicains (LR), et
tous ceux et celles qui se reconnaîtront dans le futur parti appelé à succéder à
En Marche ! Sacré pari en effet.
(1) M. Macron n'a pas lui-même utilisé cette expression.
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