Il n’y a guère eu que Luc
Ferry pour se plaindre de la tenue vestimentaire de Philippe Poutou lors du débat
entre les onze candidats à l’élection présidentielle. Je ne l’ai pas entendu,
pourtant, reprocher à François Fillon, qu’il soutient, de s’être fait offrir
des costumes (avec cravates ?) comme un vulgaire manant recevant les
offrandes d’une association de charité. Je préfère un Philippe Poutou, non en
Marcel, comme l’a négligemment rapporté Ferry puisqu’il portait un polo tout à
fait conforme à la bienséance, à un Fillon, bien apprêté, costumé et cravaté mais
prêt à faire ses cochoncetés (comme disait Léo Ferré) en toute quiétude.
D’ailleurs si on devait
retenir une phrase de ce débat, reconnaissons que l’attaque de Philippe Poutou
contre les Le Pen-Fillon et leurs affaires a marqué les médias français et étrangers.
Enfin une voix s’est élevée pour contester, publiquement, les comportements des
deux postulants de droite et d’extrême droite vis à vis de la morale d’abord et
de la justice ensuite. Il n’existe pas d’immunité ouvrière ! Voilà ce que
nous garderons en mémoire. Merci Monsieur Poutou.
L’autre bonne nouvelle consécutive
à la précédente est le coup porté au moral de Marine Le Pen par Philippe
Poutou. Elle a enfin trouvé à qui parler ! Demeurée bouche bée lors
de l’intervention du candidat du NPA, la guide du Front national a été touchée
par les remarques de M. Poutou sur la manière qu’ont les élus FN de se « payer »
sur la bête, autrement dit le budget européen.
Les affaires d’emplois
fictifs n’éclaboussent pas seulement le clan Fillon. La famille Le Pen et plus
largement les affidés qui entourent Marine et Jean-Marie font tourner leur
parti en puisant dans les fonds européens…d’une Europe qu’ils abhorrent.
Paradoxalement, les élus d’extrême droite mordent la main qui les nourrit sans
gêne ni amour propre. Mais le FN n’est pas seul. Tous les partis souverainistes
et favorables à l’éclatement de l’Union européenne se gavent d’argent européen.
Les Farage, les Le Pen et autres Wilders n’ont aucun scrupule ni aucune gêne à
tremper leur cuiller dans la soupe communautaire.
La politique étrangère ne
passionne pas les Français. Pourtant, la paix et la guerre en dépendent. Voilà
pourquoi il est si intéressant de connaître l’opinion des candidats à la présidentielle
à l’égard des grandes puissances que sont les Etats-Unis, la Russie ou la
Chine. Marine Le Pen, c’est simple, est une grande admiratrice de Vladimir
Poutine. La gestion à poigne du nouveau tsar lui convient, elle qui aime l’ordre
même quand il n’est pas juste. Jean-Luc Mélenchon et François Fillon ont également
ce point commun, une forme d’admiration du président russe, pourtant autocrate
et autoritaire. Ils sont également d’accord (même si les événements récents les
ébranlent) sur une recherche de solution avec Bachar Al Assad en Syrie. Hamon
et Macron sont clairs : pas de solution politique avec un tyran qui gaze
ses propres enfants…
A l’égard de Donald Trump,
Marine Le Pen évolue depuis les bombardements de la base syrienne d’où ont décollé
les avions porteurs de mort. Tout de même, elle demeure admirative d’un président
« populiste » dont l’imprévisibilité l’oblige à des adaptations permanentes. La
France perdrait son âme avec une présidente obligée des maîtres du monde !
Dans la 4e
circonscription de l’Eure, les candidatures aux législatives émergent peu à
peu. Si on est certain de celles de Richard Jacquet (PS) François-Xavier
Priollaud (UDI-LR) d’un membre du FN, d’Arnaud Levitre (PCF) on s’interroge
toujours sur celles de Bernard Frau (la France insoumise) contesté par Arnaud
Levitre soutien de Jean-Luc Mélenchon, de celle du candidat d’En Marche (on évoque
Bruno Questel, Franck Martin, François Loncle, une femme, un inconnu…) sans
oublier les candidatures éventuelles des Trotskystes, des dissidents de toutes
tendances et de toutes origines. Autrement dit, la situation ne s’éclaircira qu’au
lendemain du 7 mai quand on connaître le nom du futur président. J’exclus le féminin
pour ne pas imaginer la victoire de Marine Le Pen.
Nicolas Dupont-Aignan ne
mesure sans doute pas à sa juste valeur le sens des mots. Interrogé ce midi sur France Inter il
affirme : « mes ministres n’auront
pas de sang sur les mains. C’est-à-dire qu’ils n’auront pas gouverné jusqu’à
maintenant! » Du sang sur les mains ! Voilà comment un candidat à la
présidentielle ose qualifier ceux et celles qui, avec des hauts et des bas, ont
conduit le destin de notre pays. Certes, Dupont Aignan imagine une situation qui
ne risque pas de survenir car il n’a aucune chance de devenir président de la République.
Tout juste peut-il « piquer » des voix à François Fillon et l’empêcher de
terminer à la seconde place. Ce qui est déjà beaucoup.
Au second tour, son électorat
rejoindrait à part égale Marine Le Pen et Emmanuel Macron si ces deux-là s’avéraient
être les finalistes. D’un côté l’extrême droite, de l’autre, l’extrême centre.
Le chantier de la centrale de Paluel. |
Ségolène Royal a signé le décret
impliquant la fermeture à terme de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Promesse présidentielle tenue. Après bien des hésitations et tergiversations il
est vrai. Enfin, le gouvernement de la France a compris que le tout nucléaire
serait une impasse : écologique, économique, politique. Il faut mettre le
paquet dans le développement des énergies renouvelables. Les façades maritimes de
notre pays et de ses départements et territoires d’outre-mer sont si
importantes qu’il serait criminel de la pas utiliser les vents, les marées,
sans oublier le solaire bien sûr. Il paraît que des centaines de milliers d’emplois
pourraient être créés. Sortir du nucléaire n’est plus une vue de l’esprit. Il y
a même une association qui porte ce nom !
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