Gérard Larcher, président du
Sénat et supporteur de François Fillon, interrogé ce mardi sur France Info, est
comme Saint Thomas. Il ne croit que ce qu’il touche ou ce qu’il voit. Et d’un
cabinet noir à l’Elysée, il n’a jamais vu la couleur ? Il ne peut attester
l’existence de cette officine puisqu’il n’y a aucune preuve formelle permettant
d’accuser le pouvoir en place d’une quelconque manœuvre destinée à déstabiliser
ses adversaires. Quand un élu du premier cercle — ce qu’est Gérard Larcher —
refuse de reprendre la chansonnette c’est qu’il y a de l’eau dans le gaz. Et
plus que des doutes sur les accusations sans preuves du clan Fillon.
Un journaliste de BFM TV n’a
d’ailleurs eu aucune peine à retrouver la fameuse citation de Charles Pasqua
sur les affaires. Quand vous êtes mis en cause dans une affaire, créez en
une autre puis encore une autre dans cette dernière au point que personne n’y
comprend plus rien. François Fillon est passé maître dans l’art de l’enfumage.
Il applique donc à la lettre la doctrine Pasqua embarquant dans sa galère six «
ténors » de la droite plus ou moins obligés de remonter le courant avec lui.
J’avoue que la présence de Nathalie Kociusko-Morizet parmi les signataires de
la demande de saisine du parquet m’étonne. On l’a connue plus circonspecte et mieux
avisée.
Alors ce cabinet noir ?
Pour les auteurs du livre brandi comme le petit livre rouge par les
Fillonnistes, à aucun moment ils n’en ont révélé l’existence. Ce qu’ils
affirment ? Que sous Hollande comme sous Sarkozy et comme sous n’importe
quel président de la 5e République, le président est informé des
déboires ou des turpitudes des responsables politiques ou autres. Ils
précisent : « C’est bien le moins
qu’on puisse attendre d’un chef d’Etat. Il est normal qu’il sache ce qui se
passe en France. »
Oui mais voilà. François
Fillon « s’embrouille, patauge, s’égare dans un tissu d’inepties ». Il risque
même la noyade. Placé troisième, au premier tour, dans des sondages à prendre
avec des pincettes, il est vrai, le candidat qui ne pouvait pas perdre la
présidentielle se trouve aujourd’hui dans l’impossibilité de la gagner. Cette
histoire de Cabinet noir va donc se dégonfler rapidement…plus rapidement sans
doute que les affaires judiciaires, bien réelles celles-là, qui le conduisent
là où il va.
(Texte à paraître dans La Dépêche de ce jeudi)
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