« Chéri, rallume la lumière »…sensible
aux sentiments, notamment au sentiment d’insécurité ressenti par un certain
nombre de Lovériens dont Olivier Taconet, le responsable des radicaux de gauche
du département et opposant systématique au maire, François-Xavier Priollaud a décidé
de mettre fin à l’expérimentation « extinction des lumières de la ville » de 23
heures à quatre heures du matin. Attention, prévient-il, il ne s’agirait pas d’une reculade.
Le bilan était bon : beaucoup moins de délinquance et quelques économies. Le système d’éclairage public de Louviers, obsolète, ne permettant pas une
analyse fine des besoins, le maire propose de lancer un plan d’investissements étalé
sur plusieurs années. Grâce aux techniques modernes, il sera en effet possible
de distinguer rues et quartiers (dorénavant appelés villages ?) et d’ajuster
l’extinction aux besoins. Fin du premier acte.
Baisse du taux des taxes
Pour la cérémonie de vœux,
très attendue puisque la grande salle du cinéma Forum était archi comble, le
maire a sorti un autre cadeau de son sac : la baisse des taux de
bases servant à calculer les impositions ! Cette promesse faite il y a
quelques mois, sera donc tenue. Certes, il ne s’agit que d’une baisse d’un
demi-point, symbolique donc (1) mais c’est, selon les propres mots du maire, le
début d’un processus qui ne devrait pas s’arrêter de sitôt. Il fallait être
sourd ou aveugle pour ne pas comprendre que le niveau des impôts à Louviers
dissuadait nombre d’éventuels futurs habitants de s’y installer. Franck Martin
(2) était addict à la dette, son successeur, au-delà d’un calcul électoral évidemment
conscient, rompt avec trente ans d’une pratique qui, si elle fut nécessaire
pour rattraper des retards d’équipements, ne répond plus aux exigences du
temps, celles des économies nécessaires et de la rareté de l’argent public.
Travaux de la halle dans huit jours
Pour autant, affirme le
maire dans son discours, les investissements ne s’arrêteront pas. Pour preuves
la halle couverte de la place du même nom avec un début de travaux imminent, l’aménagement
du Parvis de Notre-Dame (lancement des travaux en juin) sans oublier les autres
réalisations dues à la CASE (patinoire, voirie) ou aux promoteurs privés (ilôt
Thorel avec Eiffage). Si la reconstruction du collège du Hamelet est due au
conseil départemental elle figure dans la liste des projets. N’oublions pas,
non plus, l’engagement de l’opérateur Orange visant à équiper 100 % de la ville
en fibre optique (très haut débit) d’aujourd’hui à 2020. La cité numérique
(chez Cinram) figurera au bilan plus tard tout comme l’installation des
services techniques et des archives chez Heinkel rue aux Chevaux.
Ne pas se contenter de l'Université populaire
L’action culturelle était,
hier, de haut niveau avec la programmation de la Scène nationale
Evreux-Louviers. Les ambitions actuelles sont moins élevées même si le nouvel
EPCC (3) avec Evreux continuera de fonctionner ; le maire préfère les
grands amateurs de piano ou l’académie des jeunes talents ou encore l’année de
la lecture et des expositions sérieuses au musée mais ces choix auraient du s’intégrer
dans une politique, disons plus généreuse que celle de l’université populaire
dont je ne sous-estime pas les mérites. Je passe brièvement sur les éloges
adressés au monde associatif de notre ville, au conseil des aînés et au conseil des jeunes hommages obligés pour un élu désirant s'implanter durablement.
Seul à parler, pas seul sur scène
S’il fut seul au micro, FXP
ne fut pas seul en scène. Si l'on excepte le magicien invité à varier les plaisirs, avaient pris place non loin de son pupitre (voir
photo) les conseillers municipaux et ses adjoints qu’il a tenu à associer à l’action
en cours. Sans oublier son rôle au sein du conseil régional de Normandie :
quatre millions d’euros venus de Bruxelles seront dévolus à des projets de l’agglomération,
Louviers devant tirer son épingle du jeu…puisque le maire est également
vice-président de la Région en charge des relations avec l’Europe et, sans
doute, futur candidat aux élections législatives dans la circonscription de
Louviers avec l’étiquette UDI-LR. Mon confrère José Alcala assure que François
Loncle n’y sera plus candidat et que Mme Audrey Azoulay, actuelle ministre de la
culture, un instant envisagée sous son parachute, aurait finalement renoncé à
succéder à PMF, son père étant actuellement le président de l’Institut Mendès
France qu’il connut et fréquenta aux belles heures de la 4e République. Sage décision que ce parachutage rangé au rayon de l'histoire ancienne.
FXP candidat aux législatives ?
François-Xavier Priollaud, quant à lui, n’a
encore rien dit de ses éventuels espoirs nationaux. Bien qu’on m’ait assuré du
contraire, il semblerait que la candidature de Mme Terlez au poste de maire (4)
ne fasse pas l’unanimité au sein de la majorité. Celle qui est (fut ?)
membre du MODEM et donc adhérente du mouvement de François Bayrou, a peut-être
quelques difficultés à s’imposer dans une équipe dont les membres les plus
influents ont soutenu Bruno Le Maire et vécu son aventure aux conclusions peu
enviables. Je vois mal ce dernier accepter sans broncher la promotion de Mme Terlez
même si le député d’Evreux ne devrait pas faire la loi chez nous. Sinon qui, en
cas d’élection de M. Priollaud au Palais bourbon ?
Tout cela, c’est plan sur la
comète tant qu’on ne connaît pas le nom du prochain président de la République
et le contexte qui l’accompagnera. D’ici le mois de mai, bien des espoirs
seront douchés et cela…dans tous les camps.
(1)
un point d’imposition
c’était, il y a peu, autour de 70 000 euros.
(2)
Ce fut la
principale cause de sa défaite aux municipales.
(3)
Etablissement
public de coopération culturelle.
(4)
La loi sur le
cumul des mandats empêche les parlementaires d’être maires ou présidents d’exécutifs
locaux.
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