Après l’élection de Trump
aux Etats-Unis avec ses conséquences non mesurables aujourd’hui mais porteuses
de forte inquiétude, rien de tel qu’un très beau et très bon spectacle de danse
pour vous remettre les idées à l’endroit. Et vous réconcilier avec la vie. Par
chance, Dominique Boivin, co-programmateur de l’Arsenal de Val-de-Reuil, avait
invité Maguy Marin et ses danseurs(seuses) à « jouer » « May B » jeudi soir.
Devant une salle comble, à
la fois jeune (pas seulement) et enthousiaste, les dix interprètes de cette pièce
jouée pour la première fois dans les années quatre-vingt et sans cesse remise à
l’affiche au fil des décennies ont mis tout leur art au service d’une œuvre
inspirée de Samuel Beckett…dont on connaît le minimalisme, le poids des silences et le sens de l’absurde.
Et comme Maguy Marin avait
fait l’heureux choix d’être présente à Val-de-Reuil, elle ne se fit pas prier
pour répondre à quelques questions du public autour d’une pièce accueillie avec
réticence à sa sortie et devenue un chef d’œuvre au fil des années et d’une
meilleure compréhension de sa démarche.
Rien n’échappe à ses
tourments et à sa joie de vivre. La danse possède cette capacité merveilleuse
de faire parler les corps mieux qu’un langage abstrait. En une heure trente,
tout passe à la moulinette de l’expression : sexe, mort, naissance,
voyage, imagination, collectif, individu, musique, lumière, cris et
chuchotements. Une inoubliable panoplie de sentiments et de signes…
C’est peu dire que le public
a aimé. Un triomphe. Il a ovationné les dix hommes et femmes du moment, tant d’interprètes étant
passés sur les plateaux année après année. Interrogée par un spectateur sur les
changements apportés au fil du temps, Maguy Marin a simplement répondu : «
aucun ». Les œuvres classiques sont décidément éternelles.
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