Christine Boutin aurait fait
une bien piètre journaliste. Il est vrai qu’elle ne s’est pas distinguée, non
plus, lorsqu’elle était ministre. S’il est une information qu’on doit prendre
avec des pincettes, la vérifier, la recouper, la vérifier encore, c’est bien l’annonce
de la mort de quelqu’un. En balançant sur Twitter avec nonchalance et une forme
de mépris que Jacques Chirac était mort, Christine Boutin a eu beau se défendre
en mettant en avant une source sure, elle a commis plus qu’une bévue : une
faute grave contre l’éthique et la vérité. Qu’elle se rassure. Jacques Chirac
est un homme et comme tous les hommes sont mortels, il finira par mourir un
jour. Comme nous. Il suffit de respecter le bon timing.
Ce qui est remarquable dans
le tweet mensonger de Mme Boutin, c’est qu’il correspond à une forme de caractère
et de personnalité très singulière. Cette femme, homophobe (1), célèbre pour ses saillies
contre l’avortement, le mariage pour tous, sa campagne contre le PACS et tout
ce qui touche au « sacré » version rétrograde, est une militante sectaire voire
fanatique. Qui aura eu tort sur tout. Venue à Louviers, il y a maintenant plus
de 20 ans, j’avais eu l’occasion de l’écouter narrer ses fables et sa vision
fantasmatique du monde et pu mesurer la distance séparant sa vision de la vie
en société avec celle communément admise dans une France au sein de laquelle la
laïcité demeure une valeur première. Elle ne changera donc jamais.
Après sa perle regrettable, Christine Boutin va à
nouveau être moquée et vilipendée sur les réseaux sociaux. Objet de raillerie,
la militante chrétienne aussi caricaturale qu’excessive aurait dû se méfier de
ses instincts. En voulant tirer plus vite que son ombre, elle a pris le risque,
une fois encore, de faire le buzz. A ses dépens, ce qui n’est rien, et surtout de
la vérité, ce qui est beaucoup plus grave.
(1) en déclarant que « l'homosexualité était une abomination » Mme Boutin a été condamnée par la justice de notre pays.
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