21 septembre 2016

Canal Plus à la veille d'un accident industriel ?


« Le grand rafraîchissement marketing de Canal+ se poursuit. Alors que le groupe audiovisuel va lancer, en partenariat avec Orange, le 7 octobre, un mini bouquet Canalsat à moins de 10 euros par mois. Avant cela, dès ce mercredi,
Il propose une offre à 20 euros permettant d’accéder à «la chaîne Canal+ et son replay[…] sans engagement, exclusivement sur PC, tablettes et Smartphones », annonce le directeur général, Maxime Saada. Pour Canal+, qui a toujours vécu sur la vente d’une seule offre d’abonnement à prix élevé (40 euros), cela ressemble surtout à un test grandeur nature pour un groupe en perte de vitesse. »
Ce communiqué paru dans Libération de ce jour démontre clairement que Canal Plus n’est pas loin de l’accident industriel. Abonné depuis 1989 à cette chaine, j’ai suivi de très près son évolution pour déplorer, aujourd’hui, combien un abonné d’origine peut être déçu et pourquoi ne pas le reconnaître, révolté, à l’égard d’une chaine payante devenue une catastrophe médiatique.
Vincent Bolloré, en devenant l’actionnaire de référence de Canal Plus, a géré cette entreprise comme il gère les ports africains : en terrain conquis. Il n’a rien compris (ou trop bien ?) à la culture de cette chaine, à ses subtilités, à son insolence contrôlée, à son humour corrosif même si parfois une certaine lourdeur paraît superfétatoire. Et puis, sa gestion des personnels semble totalement inadaptée aux temps modernes. Il a viré, sans plus d’explications, des cadres clés de Canal Plus et imposé le départ de certains et certaines comme on n’ose plus le faire dans une entreprise digne de ce nom. Si bien que le Grand journal est devenu une émission d’une pauvreté affligeante, le petit journal de Eldin une tragique méprise, au point que « Quotidien » de Yann Barthès sur le groupe TF1 démontre une audience toujours croissante. Je ne me croyais pourtant pas capable de rejoindre les rangs des «fans» du groupe Bouygues !
En perdant 500 000 abonnés en un an, Bolloré pouvait croire à un maximum. Pas du tout. La campagne de désabonnement se poursuit et ce n’est pas la médiocrité des matches de football de la ligue 1 qui va pousser l’amateur de football à renouveler son contrat. La première ligue anglaise fait maintenant le bonheur de M. Drahi lequel a compris d’où venait le vent et surtout vers où il poussait le bateau.
Le constat et les initiatives d’aujourd’hui posent un autre problème. Une offre à 20 euros mensuels pour une durée indéterminée crée une disparité énorme avec les abonnés traditionnels. Ceux qui, comme moi, paient 37 euros par mois, vont sans doute juger que la vache à lait a assez donné. L’hémorragie n’est donc pas terminée.

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