« Le grand rafraîchissement marketing de Canal+ se poursuit.
Alors que le groupe audiovisuel va lancer, en partenariat avec Orange, le 7 octobre,
un mini bouquet Canalsat à moins de 10 euros par mois. Avant cela, dès ce
mercredi,
Il propose une offre à 20 euros permettant d’accéder à «la chaîne Canal+ et son replay[…] sans
engagement, exclusivement sur PC, tablettes et Smartphones », annonce le
directeur général, Maxime
Saada. Pour Canal+, qui a toujours vécu
sur la vente d’une seule offre d’abonnement à prix élevé (40 euros), cela ressemble surtout à un test grandeur nature pour un groupe en perte de
vitesse. »
Ce communiqué paru dans
Libération de ce jour démontre clairement que Canal Plus n’est pas loin de
l’accident industriel. Abonné depuis 1989 à cette chaine, j’ai suivi de très
près son évolution pour déplorer, aujourd’hui, combien un abonné d’origine peut
être déçu et pourquoi ne pas le reconnaître, révolté, à l’égard d’une chaine
payante devenue une catastrophe médiatique.
Vincent Bolloré, en
devenant l’actionnaire de référence de Canal Plus, a géré cette entreprise
comme il gère les ports africains : en terrain conquis. Il n’a rien
compris (ou trop bien ?) à la culture de cette chaine, à ses subtilités, à
son insolence contrôlée, à son humour corrosif même si parfois une certaine
lourdeur paraît superfétatoire. Et puis, sa gestion des personnels semble
totalement inadaptée aux temps modernes. Il a viré, sans plus d’explications,
des cadres clés de Canal Plus et imposé le départ de certains et certaines
comme on n’ose plus le faire dans une entreprise digne de ce nom. Si bien que
le Grand journal est devenu une émission d’une pauvreté affligeante, le petit
journal de Eldin une tragique méprise, au point que « Quotidien » de Yann
Barthès sur le groupe TF1 démontre une audience toujours croissante. Je ne me
croyais pourtant pas capable de rejoindre les rangs des «fans» du groupe
Bouygues !
En perdant 500 000
abonnés en un an, Bolloré pouvait croire à un maximum. Pas du tout. La campagne
de désabonnement se poursuit et ce n’est pas la médiocrité des matches de
football de la ligue 1 qui va pousser l’amateur de football à renouveler son
contrat. La première ligue anglaise fait maintenant le bonheur de M. Drahi
lequel a compris d’où venait le vent et surtout vers où il poussait le bateau.
Le constat et les
initiatives d’aujourd’hui posent un autre problème. Une offre à 20 euros
mensuels pour une durée indéterminée crée une disparité énorme avec les abonnés
traditionnels. Ceux qui, comme moi, paient 37 euros par mois, vont sans doute
juger que la vache à lait a assez donné. L’hémorragie n’est donc pas terminée.
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