Barroso vous donne le bonjour ! |
Goldman Sachs. Deux noms qui
résonnent comme subprimes et belles affaires. Il faudra y accoler celui de
Barroso. Depuis quelques jours, en effet, l’ancien président de la Commission
européenne, le copain de Sarko et de tout ce que la planète compte de libéraux échevelés,
est devenu…le « partenaire » de l’Union européenne pour négocier l’avenir
bancaire du monstre américain après le Brexit. En devenant le président,
directeur, secrétaire, de Goldman Sachs à Londres, Barroso va tenter d’obtenir
le meilleur pour Goldman au détriment, sans doute, peut-être, certainement, des
27 pays membres de l’UE.
De nombreuses voix s’élèvent
pour tancer le vilain petit canard. Pour critiquer celui qui connaissant sur le
bout du dollar le fonctionnement de l’UE au sein de laquelle il a conservé
quelques contacts, le chœur des pleureuses ne manque pas de solistes. Que dit
la légalité ? Après 18 mois de délai de viduité, les anciens commissaires
peuvent pantoufler et…gagner le privé. Ils ne s’en privent pas d’ailleurs. En
avançant leur carnet d’adresses et en faisant jouer leurs immenses relations
les commissaires n’ont aucun mal à être recrutés par des chasseurs de têtes à l’affut
du meilleur recrutement. Je dois dire que les sociétés américaines savent
faire. Qu’il s’agisse des banques ou de grandes sociétés comme Uber, les méthodes
américaines font rage à Bruxelles et Londres.
Pleurer ou déplorer. Barroso
s’en moque comme d’une guigne. Il est du bois dont se chauffent les affairistes
et les cyniques. Le but de leur vie c’est de faire de l’argent. Peu importent
les moyens ou les fins. Il faudrait donc que l’Europe légifère d’une manière ou
d’une autre pour empêcher ces promiscuités à la fois immorales et dignes des
conflits d’intérêts les plus évidents. Goldman Sachs est quand même la banque
qui a magouillé les comptes grecs pour permettre à ce pays d’intégrer l’UE et d’y
bénéficier d’aides financières conséquentes ! Goldman Sachs est quand même
la banque qui employait Mario Draghi, actuel président de la BCE ou Mario
Monti, ancien premier ministre Italien ! Goldman Sachs est quand même la
banque que des dirigeants américains ont soutenu pendant la crise de 2008 alors
qu’ils poussaient Lehman Brothers à la faillite ! Tout cela n’est pas très
joli-joli.
A l’heure où les peuples se
tournent de plus en plus vers les populistes, il est déplorable qu’un Barroso
illustre de la pire des manières comment se recyclent les hommes de pouvoir. Recycler
est bien le mot quand l’un des sens de ce mot implique le placement de capitaux
dans les circuits financiers mondiaux. Ce qui est tout de même choquant c’est
que Barroso devra batailler pour défendre une grande banque d’affaires américaine
face à une Commission qui a continué à lui verser son salaire pendant près de
deux ans. Oignez vilain il vous poindra, poignez vilain, il vous oindra.
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