Les Boris Johnson et Nigel
Farage n’ont — malheureusement pour eux — pas de plan B. Ils ont gagné le référendum et
obtenu le droit de sortir de l’UE mais face à cette victoire, ils sont
comme tétanisés. Depuis des mois, ils font campagne pour le out sans en
anticiper toutes les conséquences. On appelle ces gens-là des apprentis
sorciers. Alors, comment faire face à une situation mal évaluée, mal calculée,
mal préparée ? Une situation suscitant bien des troubles au sein des deux
partis majoritaires, les conservateurs et les travaillistes. Corbyn, le
responsable du labour, est d’ailleurs dans la ligne de mire des snipers du
cabinet fantôme et demain pourrait bien être un jour de vérité pour celui qu’on
accuse d’avoir été mou du genou pendant la campagne. 45 % des militants du
Labour ignoraient que leur pari était favorable au maintien dans l’Union européenne.
La faute à qui ?
Que souhaitent les auteurs
du Brexit ? Jouer la montre. Gagner du temps. Boris l’échevelé (une vidéo
passé en boucle rappelle qu’en 2013 il défendait l’UE avec conviction) veut
prendre tout son temps avant que le premier ministre adresse la fameuse lettre
de sortie au président de la Commission européenne. Hâtons-nous lentement, c’est
le nouveau mot d’ordre de ceux qui, hier, semblaient bien pressés de quitter l’union.
Pourquoi attendre ? Pour engager dès maintenant des négociations
permettant à la Grande-Bretagne de discuter en position de force les futurs accords
économiques avec l’UE. M. Johnson veut le beurre, l’argent du beurre et si
possible la crémière. Ce qu’il veut, c’est simple : priver la
Grande-Bretagne des inconvénients de l’Union et en même temps bénéficier de
tous ses avantages dont l’accès au marché unique…On connaît la chanson.
Va-t-on le laisser faire ?
Surtout quand Angela Merkel, pour des raisons plus économiques que politiques
souhaite ne pas déplaire aux auteurs du Brexit. Elle sait combien les relations
entre l’Allemagne et le Royaume uni sont fortes, elle qui a si souvent trouvé
en Cameron un appui solide. On comprend qu’elle veuille ménager ses anciens
amis et ne pas insulter l’avenir. François Hollande ne semble pourtant pas
disposé à jouer ce jeu subtil et combinard. D’où la recherche d’appuis auprès
de Matteo Renzi, notamment, qu’il rencontre ce soir.
Car chaque jour qui passe
ajoute à la confusion. Si, comme le prévoit les textes, une période de deux ans
doit permettre la sortie en bon ordre de la Grande-Bretagne on ne doit pas pour
autant satisfaire les extravagantes demandes de ses dirigeants actuels. Un pied
dedans, un pied dehors, c’était bon hier. Boris, lui, a les deux pieds dans la
m…Il l’a bien cherché. Qu’il se dépatouille sans nous.
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