Jo Cox, députée travailliste, assassinée pour ses convictions. |
« Mourir pour des idées, d’accord
mais de mort lente » chante Georges Brassens. Jo Cox, député travailliste de
Grande-Bretagne qui faisait campagne pour le maintien de celle-ci dans l’Union
européenne est morte, elle, sous les balles d’un extrémiste de droite qui, en plus, l’a
achevé à coups de couteau. Cette jeune femme de 42 ans, mère de deux petites
filles, épouse d’un conseiller de Gordon Brown — ancien premier ministre —
avait, dès son élection en 2015, frappé les membres de la Chambre des Communes
par son intelligence et son courage. Ils ne sont pas très nombreux les députés
(en Grande-Bretagne ou ailleurs, en France par exemple) à défendre bec et
ongles l’accueil digne des réfugiés dans les pays « riches » de l’occident.
Angela Merkel, chancelière allemande, a reçu une telle volée de bois vert de la
part des nostalgiques du nazisme ou de ses propres collègues de la CDU-CSU,
qu'elle sait de quoi il retourne quand on parle d’accueil de l’étranger.
En sortant de sa permanence
où elle recevait ses électeurs, Jo Cox a donc été abattue de sang froid par un
homme criant « Britain First » du nom d’un mouvement néonazi ardent défenseur
du «Brexit». Il est donc possible qu’en 2016 dans un pays démocratique, ô
combien, où les droits de l’homme sont vénérés, où la justice est portée au
pinacle, de mourir victime de la haine d’un opposant fanatique. Un opposant
travaillé par ses propres démons et par les Lucifers à la petite semaine. Ils
crient tantôt « on est chez nous » tantôt « j’interdirai l’entrée dans mon pays
des musulmans étrangers » tantôt encore « ils nous volent notre pain et nous
prennent nos emplois. » Quand la folie meurtrière prend le pas sur la confrontation des idées et des débats, on n'est pas loin d'une société régressive plus proche de l'animalité que de l'humanité. C'est pourtant cette dernière qui fonde les civilisations durables…
A une semaine d’un scrutin décisif
pour la Grande-Bretagne et l’Union européenne, le meurtre de Jo Cox sème de l’incertitude
et de l’inquiétude dans l’esprit des électeurs et des partis politiques britanniques tous bords confondus. A
Bruxelles aussi on gamberge mais pour d’autres raisons. Les bourses européennes
baissent face à une éventuelle sortie de l’UE d’un pays considéré comme un
grand de l’Europe, la City flippe à l’idée d’une hémorragie financière, les
Britanniques qui vivent à l’étranger tremblent de peur de perdre leur statut
privilégié leur accordant les droits de tout européen citoyen de l’Union.
Il faut voir plus loin et
plus haut que la seule année 2016 ! Je ne dis pas comme Michel Rocard ou d’autres aux idées plus courtes « s’ils
veulent partir, qu’ils partent ! » Quel est l’intérêt général de l’Union
européenne à 10, 20, 50 ans ? Il est dans l’appartenance de la Grande-Bretagne
à l’Union avec ses voisins sans passe-droits et sans privilèges.
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