Une enquête récente diffusée
sur la chaîne Arte a mis en évidence les multiples dangers de l’énergie nucléaire.
A l’occasion de l’anniversaire (triste) de la catastrophe de Tchernobyl (avril
1986) avec des milliers de morts et de personnes contaminées, nombre de médias
se sont penchés sur la situation des centrales nucléaires françaises et étrangères
pour que les citoyens sachent bien à quoi ils pourraient s’attendre en cas d’incidents,
ou pire, d’accidents dans une de ces centrales. Le responsable de l’ASN
(autorité de sureté nucléaire) n’exclut nullement qu’un des réacteurs des
nombreuses installations françaises puisse exploser à la manière d’un
Fukushima-bis alors même que bien des centrales sont situées près de centres
urbains importants ou près de frontières communes avec l’Allemagne ou la
Suisse. Il faut savoir regarder plus loin que le bout de sa frontière.
Récemment, un incident
(impossible autant qu’improbable d’après les experts) a cependant eu lieu dans
la centrale de Paluel, en Seine-Maritime. Un engin de levage mal conduit ou peu
approprié a permis la chute d’un générateur de 450 tonnes sur l’enveloppe
externe d’un réacteur ne causant, paraît-il, aucun dommage notable. Ainsi, il
est une nouvelle fois prouvé qu’une maladresse d’origine humaine peut entraîner
une succession de problèmes dont on ignore jusqu’où ils conduiront l’entreprise
EDF…tant il est vrai que la France, au contraire des Pays-Bas, par exemple, n’a
pas imaginé de mettre en place des actions urgentes et immédiates au bénéfice
des populations les plus concernées. La zone des 10 kilomètres semble bien étroite
quand le nuage de Tchernobyl a envahi toute l’Europe qu’elle soit orientale ou
occidentale.
Au-delà du vieillissement
des centrales, des erreurs humaines non toujours maîtrisables, des accidents
naturels sismiques ou marins, du recyclage des déchets et surtout de la maîtrise
des fermetures de centrales non aboutie, on s’étonne que des Fillon ou des
Sarkozy osent vanter l’énergie nucléaire comme une énergie prioritaire dans le
paysage français. Sont-ils inconscients, démagogues ou non informés ?
Sont-ils à ce point irresponsables qu’ils souhaitent mettre tous leurs œufs
dans le même panier alors que l’Allemagne a décidé de mettre fin à sa filière
nucléaire, que le Japon réfléchit à des solutions alternatives, et que les
centrales EPR de Finlande ou de Grande-Bretagne semblent bien être des puits
sans fond ou plutôt des gouffres financiers.
Sarkozy ne veut pas fermer
Fessenheim ni réduire à 50 % la part de l’énergie nucléaire dans la production
d’électricité en 2025. L’ancien président et, je l’espère, le futur vaincu de
la primaire des ex-UMP ou de l’élection présidentielle si par malheur il était
le candidat de la droite, est un grand ami du lobby de l’électronucléaire, très
(trop) puissant en France. Il ne faut pas chercher ailleurs ses prises de
position aussi irresponsables qu’inconscientes et pas à la hauteur d’un projet
nouveau et du 21e siècle.
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