Myriam El Khomri en visite à Val-de-Reuil. (photo JCH) |
Les centaines de milliers de
signatures apposées au bas de la pétition sur change.org contre le projet de
loi El Khomri, le coup de gueule de Martine Aubry, les réticences de
Jean-Christophe Cambadélis, nombre de députés rétifs et les critiques acerbes
de la CFDT sont venus à bout de la morgue du Premier ministre Manuel Valls.
Sans doute sous la pression du Président de la République, le chef du
gouvernement a préféré prendre le temps d’une utile réflexion avant de présenter
le projet de loi devant l’Assemblée nationale. C’était bien le moins qu’il
pouvait faire, assuré qu’il était d’aller dans le mur et de se faire applaudir
par une droite moqueuse trop heureuse de mettre le fer dans la plaie ouverte à
gauche.
Je ne vais pas entrer dans les détails du projet de loi mais la flexisécurité
dont se repaît M. Le Guen, secrétaire d’état aux relations avec le parlement,
est surtout caractérisée par beaucoup de flexibilité sur le temps de travail ou
sur les indemnités de licenciements « sans cause réelle ni sérieuse » et peu de
sécurité professionnelle si l’on en juge par les désobligeantes remarques de l’ensemble du
monde syndical des salariés.
Le président de la République
assure qu’il réformera jusqu’au bout de son mandat de cinq ans. Soit. Si ses réformes
destinées, affirme-t-il, « à améliorer la compétitivité des entreprises » ne sont
pas équilibrées par des mesures en faveur du pouvoir d’achat ou du salaire
minimum, il ne sera pas surpris que le salariat manifeste une colère au moins égale
à celle des éleveurs et des agriculteurs. D’ailleurs, quand ces derniers
saccagent un stand ministériel ou insultent copieusement le président et son
Premier ministre, je ne sache pas que les auteurs des violences soient
poursuivis et condamnés comme le furent les syndicalistes auteurs de violences
matérielles et sévèrement punis par les tribunaux correctionnels. Il faut
croire que dans la France de 2016, il existe les violences légitimes …et les
autres !
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