Hervé Morin ne démissionnera
pas de son poste de député. Contrairement à ses engagements de campagne, il
continuera de siéger à l’Assemblée nationale et de percevoir l’indemnité
attenante sans oublier l’IRFM qui n’entre pas dans le total plafonné par la loi
(1). Les raisons invoquées par le nouveau président de la région Normandie sont
fallacieuses. Et surtout ne sont pas conformes à la vérité.
« Je ne démissionnerai pas car alors une élection
partielle aurait lieu et qui sait, un membre du Front national pourrait être élu
voire un socialiste puisque le PS dans l’Eure n’est pas encore complètement
mort. » Voilà un jugement pour le
moins aimable à l’égard du principal parti d’opposition arrivé en tête dans les
villes d’Evreux, Val-de-Reuil, Pont-de-l’Arche, Verneuil-sur-Avre, pour ne
citer qu’elles, même si le pourcentage de la liste PS-PCF-PRG n’a été que de 30
% et quelques au second tour sur l’ensemble du département eurois.
En fait, Hervé Morin s’est
arrangé pour qu’un recours soit déposé par l’un des siens « contre » son élection
sous un prétexte fallacieux. Ce recours lui permet de ne pas appliquer la loi
sur le cumul et de gagner du temps puisqu’une autre loi précise qu’aucune élection
législative ne doit avoir lieu durant l’année précédent le renouvellement de l’Assemblée
nationale.
Hervé Morin a pourtant tort
de négliger une opposition républicaine qui a fait ses preuves. De manière
totalement inélégante, il reproche à Nicolas Mayer-Rossignol et Laurent
Beauvais, les anciens présidents des régions haute et Basse-Normandes, de ne pas
avoir préparé la réunification. C’est inélégant et injuste puisque les deux présidents
PS ont passé plus d’une année à travailler sur des schémas d’union cohérents,
sans doute différents des objectifs de M. Morin, mais qui ont le mérite d’exister
et surtout de répondre à un type d’organisation associant les départements, les
métropoles, et les agglomérations.
Les nouvelles compétences de
la région sont telles notamment en matière économique et de transports, qu’il eût
été irresponsable de la part des anciens présidents socialistes de ne pas élaborer
un schéma de développement dans les filières porteuses de la Normandie :
pharmacie, logistique, énergies renouvelables, fluvial, recherche et développement,
universités, ports…Hervé Morin sombre dans la basse politique et l’opportunisme
polémique pour agresser ses opposants. Gageons qu’ils auront l’occasion lors
des prochaines séances plénières de remettre les pendules à l’heure et de
contester une vision obsolète des rapports entre majorité et opposition.
(1) Le plafond maximum des indemnités perçues par un élu est de 8432 euros, tous mandats confondus. Mais l'IRFM (indemnité pour frais) perçue par les parlementaires n'entre pas dans le total. Elle est de 5570 euros !
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